Voici quelques semaines Marie NDiaye se faisait rappeler à l'ordre par le député Eric Raoult qui, dans une question écrite, attirait l'attention du ministre de la Culture « sur le devoir de réserve, dû1…
aux lauréats du Prix Goncourt. » et pointait un entretien aux Inrockuptibles dans lequel l'écrivaine confiait qu'elle trouvait « cette France-là monstrueuse », « Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, (je les trouve) monstrueux ».
Puisque s'agissant de littérature, il convient de toujours revenir à la lettre, et que « les monstres » les écrivains en font d'ordinaire leur affaire, j'ai proposé à certains d'imaginer un texte en écho à cette polémique. Non pas un commentaire supplémentaire mais une proposition littéraire sur « cette France-là » et ces « gens monstrueux ».
Nous sommes tous en réserve est une édition participative de Mediapart dans laquelle seront progressivement publié ces textes, quels que soient leurs formats et leur nature.
Après Pagès, Amigorena, Bégaudeau, Jauffret, Salvayre, Velut, Rosenthal, Audeguy et Frédérique Clémençon, Thierry Hesse revient sur «cette France-là», ses monstres et le devoir de réserve qu'on entend imposer aux écrivains.
J'aurais beau vous recompter chacun pour soi,sans eux, y a plus personne entre ton toi et le mien ;et comme moi privé du leur ne fait nous que de majesté,
Après Amigorena, Bégaudeau, Jauffret, Salvayre, Velut, Rosenthal et Audeguy, Frédérique Clémençon revient sur «cette France-là», ses monstres et le devoir de réserve qu'on entend imposer aux écrivains.
Après Jauffret, Bégaudeau, Salvayre, Velut, Rosenthal et Audeguy, Santiago H. Amigorena revient sur «cette France-là», ses monstres et le devoir de réserve qu'on entend imposer aux écrivains.
Après Régis Jauffret, François Bégaudeau, Lydie Salvayre, Stéphane Velut et Olivia Rosenthal, Stéphane Audeguy revient sur «cette France-là», ses monstres et le devoir de réserve qu'on entend imposer aux écrivains.
Après Régis Jauffret, François Bégaudeau, Lydie Salvayre et Stéphane Velut, Olivia Rosenthal revient sur «cette France-là», ses monstres et le devoir de réserve qu'on entend imposer aux écrivains.
Monstrueuse. La France de Sarkozy est monstrueuse. Réflexe sain : se priver de gloser à outrance le mot, ne pas lui faire dire plus que Marie NDiaye n'a voulu en dire dans le flux d'une interview. Le recevoir dans son approximation. « Monstrueuse » est venue comme ça
La notion même d'identité française me dégoûte. Cette façon de vouloir faire entrer les gens dans un vieux caleçon. Je ne suis qu'un lâche parmi les lâches, incapables de mourir au Chemin des Dames. Quand on se dit fier d'être français, on accepte de mourir pour la France. On est prêt à crever ventre ouvert pour sauver un mètre de clairière, une chaumière abandonnée, un centimètre de frontière.