Une éducation à l’attention : c’est ce que Kafka propose aux générations futures selon Jean-Pierre Lefebvre, qui l’a entièrement retraduit à l’occasion de la publication des deux volumes de la Pléiade.
Quoi de neuf ? Peut-être la rhétorique des Grecs, plus que jamais d’actualité, selon Marc Lebiez, dont la maîtrise, à l’heure des fausses nouvelles, permettrait de "discerner les failles d’une argumentation séduisante". Nous disposons en tout cas grâce à Pierre Chiron d’un manuel de rhétorique aux Belles Lettres.
"Quoi de neuf ? Molière", disait Sacha Guitry. Formule rebattue, mais c’est bien le sentiment que l’on éprouve en lisant l’article de Dominique Goy-Blanquet sur le livre magistral de Georges Forestier, qui dissipe bien des légendes autour de l’auteur du "Malade imaginaire".
Le mois d’octobre est aussi celui de la rentrée des essais. Nous avons lu "Le pays disparu" de Nicolas Offenstadt, et "Notre histoire intellectuelle et politique" où Pierre Rosanvallon revient avec franchise sur son aventure aux côtés de la gauche française. Mais aussi "Intuition de la vie" de Georg Simmel, livre complexe dont Thierry Laisney se fait le guide éclairant.
Les rencontres du festival America, dont En attendant Nadeau est partenaire, ont permis à nos collaborateurs Steven Sampson et Liliane Kerjan de rencontrer des écrivains et de les interroger sur leurs œuvres récemment traduites en français.
Les livres, les films, les expositions, les spectacles «sur» les migrations ne manquent pas. Parmi ces productions, le spectacle "Europa (Esperanza)" se distingue. Son adresse n’est pas faite depuis le port de départ ou le port d’arrivée, mais à partir d’un espace intermédiaire : l’entre-rive de la Méditerranée où se déplacent les harragas, «ceux qui brûlent».
Retour vers le futur, tel est le titre-programme affirmativement fourre-tout de la 49ème édition des Rencontres de la Photographie d’Arles qui se prolonge, pour certaines expositions, jusqu’au 23 septembre. Promenade digressive et impressions fugitives.
Le devenir des peuples qui ont construit une culture propre et se trouvent affrontés à la « modernité » du capitalisme financier ou à la modernité tout court, technologique, des « forces productives », voilà en tout état de cause un bon fil directeur.
Sonia Combe revient sur l’événement qu’a été la réédition critique du livre I du "Capital" par Thomas Kuczynski. Pour ce communiste critique, Marx garderait sa pertinence aujourd’hui : ainsi le mode de production capitaliste creuserait sa propre tombe en détruisant non seulement les travailleurs mais aussi « die Erde » (la terre), la nature elle-même. Marx écologiste ? À voir.
Parmi nos choix de cette rentrée littéraire, une belle figure de femme dans le roman de Maylis de Kerangal, «Un monde à portée de main». En apprenant l’art du trompe-l’œil, Paula, son héroïne, comprend les puissances de l’illusion.