L'Assemblée générale du Réseau Sortir du nucléaire se tiendra le 31 janvier et 1er février prochain à Dijon. C'est l'occasion de faire un bilan et d'envisager des perspectives pour un mouvement antinucléaire qui fait face à des défis inédits
Beaucoup d'entre vous ont écouté le Président de la République ce matin sur France Inter ou tout du moins en ont eu quelques échos. Cette synthèse publiée par la radio publique me semble assez fidèle aux déclarations de François Hollande[1]. Beaucoup ont déjà réagi. Certains pour ne rien dire à l'instar de François de Rugy[2].
Après demain se tiendra à Paris la 26e conférence nationale des commissions locales d'information. Cette rencontre s'est imposée après la catastrophe de Fukushima années sous la présidence de Jean-Claude Delalonde comme un espace de débat entre les exploitants nucléaires, les pouvoirs publics et la société civile. En 2011 les évaluations complémentaires de sureté furent à l'honneur.
La conférence environnementale vient de se terminer. Même le très raisonnable journal Le Monde a été bien obligé de qualifier cet événement de « grand-messe écologique qui peine à convaincre[1]. » Il faut dire que le programme était bien chargé pour ne pas dire fourre-tout[2].
Beaucoup d'entrevous ignorent peut-être ce qu'EDF désigne par l'expression "grand carénage". L'entreprise désigne ainsi les travaux programmés sur près d'une décennie pour "renforcer la robustesse" des réacteurs nucléaires.
Vous vous souvenez peut-être que le Collectif STOP-EPR ni à Penly ni ailleurs a été éconduit par EDF le 15 octobre dernier. La direction de la centrale ne tenait pas à ce qu'une association antinucléaire soit présente sur le site. Officiellement il s'agissait pour l'énergéticien atomique d'éloigner STOP-EPR en raison des contentieux juridiques en cours. L'excuse était un peu grosse d'autant plus qu'EDF a renoncé à faire appel du jugement du 10 septembre 2014[1].Toujours est-il qu'en dépit du soutien du président de la CLIN[2], STOP-EPR n'a pas pu pénétrer sur le site. Le fait du prince ne nous a pas pour autant dissuader de poursuivre la surveillance citoyenne de la centrale. Quand nous avons constaté un arrêt inopiné du réacteur n°2 alors que la tempête faisait rage au large[3], nous nous sommes déplacés. Nous avons alors constatés la présence d'une installation nouvelle sur la digue construite pour protéger les installations des caprices de la mer.Sur ce remblais aménagé lors de la construction de la centrale dont les réacteurs ont été édifiés sur le platier, EDF a décidé d'installer un stockage d'eaux contaminées accumulées à l'occasion du nettoyage du circuit primaire du réacteur.L'affaire peur paraitre anodine. Il n'en est rien. Cet exemple donne à voir l'indigence de la culture de la sureté et de la radioprotection à EDF. L'exploitant nucléaire pour des raisons comptables privilégie des aménagements au moindre cout sans se soucier des conséquences sur l'environnement et les personnels.
Cette après midi l'Assemblée nationale étudiera en séance la fameuse loi de transition énergétique promise par le candidat Hollande. Il aura fallu plus de deux ans et quatre ministres de l'écologie pour préparer ce texte sans compter le fameux débat national sur la transition énergétique organisé l'an dernier.
L'accident nucléaire n'est pas un événement comme les autres. Par son ampleur et sa durée, il se distingue très nettement des autres risques industriels. La couverture des dégâts occasionnés dérogent elle aussi au droit commun. La loi de transition énergétique ne semble pas prendre cet enjeu au sérieux alors que le droit français est bien discret sur ce point
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