Reconstitution d’une enquête sur le quartier des Beaudottes à Sevran et ses habitants, « Se construire » de Jana Klein et Stéphane Schoukroun fait dialoguer récit collectif et vécu intime dans les collèges de la banlieue parisienne avec la complicité du Théâtre de la Poudrerie.
Olivier Dubois ouvre le Festival Séquence danse Paris en célébrant la musique Mahraganat inventée par la jeunesse des quartiers populaires du Caire. « Itmahrag », chorégraphie pour sept performers, fait monter sur scène le son de la rue dont les rythmes mi rap mi électro traduisent tel un cri le fracas et l’exaltation d’une Egypte post révolutionnaire.
À Toulouse, Louise Siffert transforme le BBB centre d’art en intérieur de corps humain et invite le public à partager la vie de bactéries dans une comédie musicale liée à la flore intestinale. Entre théâtre, cinéma et performance, « Gut feelings. Tellement vitales et si vivantes » interroge le corps, le féminisme et le collectif à partir de l’exemple d’une communauté autogérée bactérienne queer.
Trois lieux questionnent, le temps d'une exposition, l’abstraction photographique redevenue prépondérante dans les années 2000, au moment où disparait l’argentique. « La photographie à l’épreuve de l'abstraction » en dresse un premier panorama au Frac Normandie Rouen avant de l’envisager par le prisme de la matérialité de l’image à Micro-Onde et par celui de la couleur au CPIF.
Dans l'immense halle du Carreau du Temple, rarement exploitée pour des spectacles et transformée ici en réjouissante piste de danse, Yves-Noël Genod convie une centaine d'amateurs et de professionnels, jeunes et vieux, à se remettre en mouvement et nous avec. « Sur le Carreau », prodigieuse nef des fous, incarne le monde selon Genod. Décidément, cet homme est essentiel.
A Bruxelles, la sixième exposition du cycle « Matters of concern », initié par Guillaume Désanges à la Verrière, est consacrée à Gianni Pettena, la première en Belgique pour cette figure centrale de l’architecture radicale italienne des années soixante-dix. « Forgiven by nature » revient sur plus de cinquante ans d’une œuvre qui n’a eu de cesse de chercher à habiter autrement le monde.
Le Collectif Marthe devait retrouver le Théâtre de la Cité internationale trois ans après le formidable « monde renversé » qui déconstruisait le mythe des sorcières inventé pour mieux contrôler le corps des femmes. « Tiens ta garde » poursuit la même veine émancipatrice en explorant une généalogie de l’autodéfense politique à partir de l’essai d’Elsa Dorlin.
La galerie Karsten Greve présentait la nouvelle série de Gideon Rubin inspirée d'images prises sur internet d'artistes du XXème siècle qui ont marqué sa pratique picturale. Portraitiste singulier dont l’œuvre se caractérise par l’absence de visage, Rubin autorise le regardeur à se projeter dans ses toiles en confisquant l'identité de ses personnages. Troublant.
A Paris, le musée d'Orsay consacre une exposition à l’artiste Léon Spilliaert, près de quarante ans après celle organisée au Grand Palais pour célébrer le centenaire du peintre belge jusque-là méconnu du public français. Auteur prolifique au symbolisme sombre, il donne corps sur papier à ses angoisses, érigeant une œuvre nocturne et introspective qui se lit comme une longue nuit intérieure.
A Paris, la galerie Ciaccia Levi donne à voir, à travers le portrait en douze clichés inédits de Renée qui est aussi celui de la communauté trans du Gênes des années soixante, l’œuvre sensible de la photographe italienne Lisetta Carmi qui, au-delà de la simple représentation, s’efforce de comprendre le monde pour mieux se connaitre soi-même.