« J'écris cela l'encre brulée de rage ». Le vibrant plaidoyer de l'auteur et dramaturge Guillaume Cayet en faveur du théâtre de la Méridienne à Lunéville menacé par la mairie LR qui, en lançant un audit sur les attentes culturelles de la population, drape d'une parure démocratique sa volonté de remplacer un théâtre à la direction créative par un théâtre de programmation privée.
Au Théâtre de la Bastille, Nathalie Béasse ouvre la saison comme une évidence. « Aux éclats... », spectacle à l'infinie délicatesse, est aussi une installation plastique, une chorégraphie poétique pour trio burlesque qui bascule soudain dans le tragique. Aller au bout de la chute, accepter l'incertitude, lâcher prise enfin et se laisser engloutir par l'immense beauté d'un monde.
L’exposition qui vient de s’achever à la Cité internationale de la tapisserie a permis de renouveler le regard porté sur un médium souvent perçu comme appartenant au passé. Retour sur dix ans d'une politique volontariste dédiée à la création contemporaine et le succès d’un double pari économique et artistique : relancer un secteur fragile en suscitant le désir des jeunes artistes.
À La Commune - CDN d'Aubervilliers, O. Coulon-Jablonka, S. Khatami et A. Carré donnent la parole aux invisibles. « La trêve », pièce d'actualité n°15, fait entendre les récits des vies abîmées des résidents de la Cité Myriam au Fort d'Aubervilliers, bientôt détruite. Réfugiés, précaires, ces effacés de la République occupent la scène et livrent une admirable et bouleversante leçon de courage.
Le LaM à Villeneuve-d'Ascq propose une plongée dans la production foisonnante et spectaculaire de l'artiste sud-africain William Kentridge. « Un poème qui n'est pas le nôtre » revient sur trente années d'une création engagée qui fusionne arts plastiques, cinéma et arts du spectacle pour créer une œuvre d'art unique, totale, une réflexion poético-politique sur le monde.
Première rétrospective dans une institution publique française pour l'artiste afro-américain Kehinde Wiley, qui expose une trentaine de toiles au centre d'art cannois La Malmaison sur la Croisette. Pouvait-on rêver meilleur écrin que cette ancienne villa du XIXème siècle pour celui qui avoue sa fascination pour les symboles du pouvoir qu’il dénonce ?
À Bordeaux, le temps d’un été, une déambulation artistique conduit le promeneur à la rencontre d’œuvres d’art disséminées d’une rive à l’autre de la Garonne. Invitées à investir l’espace de la vitrine, les artistes Rebecca Brueder, Brigitte Zieger et Jeanne Susplugas détournent sa vocation commerciale pour en faire un lieu de rencontres poétiques dans lequel se reflètent nos imaginaires.
Lauréate du Prix LE BAL de la jeune création 2019, Yasmina Benabderrahmane invite au voyage, celui, après quatorze ans d’absence, de son retour au Maroc dont elle raconte par la métaphore l’histoire contemporaine contrariée depuis l’intimité familiale. « La bête, un conte moderne », invente par fragments une mémoire des gestes, des matières et du temps qui passe.
Prolongée après sa réouverture fin juin, l'exposition « Narcisse ou la floraison des mondes » prend acte de l'omniprésence des fleurs dans l'art contemporain et invite, à travers une centaine d'œuvres, à poser un nouveau regard sur cet art souvent considéré comme décoratif. Après un printemps confiné, le Frac Nouvelle-Aquitaine MECA fait pousser des fleurs en été.
Créée en 2005 pour les vingt ans du musée de l'Elysée à Lausanne, la manifestation quinquennale reGeneration, réservée aux débuts de carrière, s'envisage comme un laboratoire pour penser les enjeux futurs de la photographie et de son musée. Plongée dans cette quatrième édition qui expose les travaux de 35 jeunes artistes parrainés par d’anciens participants.