"La construction historique est consacrée à la mémoire de ceux qui n’ont pas de nom" (Walter Benjamin). "L’histoire est la science d’un changement et, à bien des égards, une science des différences" (Marc1…
Bloch). L'image est prise au coeur du monument-mémorial de Portbou dédié à Walter Benjamin ("Passages", de Dani Karavan).
C'est avec le titre tapageur de "livre définitif sur le refuge juif en Suisse" que "La Tribune de Genève" recense un ouvrage récent de Ruth Fivaz-Silbermann. Cette formule illusoire est sans doute un choix de la rédaction, mais l'historienne l'a peut-être suggéré par ses propos.
Nous reproduisons ci-dessous un texte commémoratif parmi d'autres, publié le 17 mars 1906 dans un journal libertaire publié à Genève. Son propos rend compte des préoccupations de son auteur dans le contexte de 1906. Il montre en quoi l'expérience de la Commune a ouvert des possibles.
Le 20 février 2020, aux urgences de Codogno (Lombardie), une anesthésiste rompt les protocoles en testant par intuition un patient de 38 ans avec une pneumonie atypique. Le 21 février, un homme de 77 ans de Vò (Vénétie) décède à l'hôpital. L'Italie s'aperçoit que le virus de Wuhan est présent sur son territoire. Les cas se multiplient et c'est bien vite toute l'Europe qui est concernée.
L'historien genevois Marc Vuilleumier (1930-2021) vient de nous quitter. Spécialiste reconnu de l'histoire sociale et ouvrière, et en particulier des exils politiques du dix-neuvième siècle, il manque forcément beaucoup à l'évocation de la Commune de Paris pour ses 150 ans. Mais il laissera surtout un grand vide pour l'essor à venir de l'histoire critique en Suisse.
La Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité survenait ce 27 janvier à la fois en pleine pandémie Covid-19, dans un temps de disparition des derniers témoins et alors que s'observent certaines formes de résurgence de barbarie. Elle a ainsi donné l'occasion d'exprimer une inquiétude dont il est utile d'interroger les termes.
La Suisse, ce sont souvent des humoristes qui en parlent le mieux.
Ainsi, Thomas Wiesel, tweetait récemment à propos de la pandémie Covid-19:
"Une 2ème vague sauvage apparaît !
La Suisse utilise "trouver un juste milieu".
Ça n'est pas très efficace..."
«Calamiteuse, la gestion suisse de la pandémie génère la pire situation sanitaire d’Europe! Souverainisme des cantons, attentisme généralisé, pingrerie financière, égoïsme, ces tares sont le prix que les citoyens payent pour avoir laissé la mentalité UDC dominer la Confédération.» Ce tweet de l'essayiste François Cherix exprime ici quelque chose de profondément vrai.
Le 29 novembre 2020 restera marqué en Suisse par une triste démonstration de l'archaïsme de la Constitution en vigueur, avec son principe de double majorité du peuple et des cantons.
En Suisse, cela fait plus de 50 ans que des initiatives se succèdent pour s'attaquer à la population immigrée. La pression de la haine est maintenue durablement par une extrême-droite qui est désormais gouvernementale. Un livre de Concetto Vecchio rappelle les méfaits du parti de James Schwarzenbach.
Le contexte pandémique et ses incertitudes voient se développer, en Suisse comme ailleurs, mais avec une acuité particulière en Suisse, un sentiment de repli sur soi. Bien sûr, la circulation persistante du coronavirus ne favorise guère déplacements, échanges et ouvertures. Mais faut-il pour autant qu'autorités et médias en rajoutent à ce point pour nous limiter à cet espace national?