Bien qu’il n’y ait ni mot d’ordre, dans cette édition, ni volonté de faire du réchauffé, il m’a semblé utile de republier aussi un billet de blog personnel, hors-éditions, ici sur Mediapart, du 16 avril 2008, billet qui décrivait l’utilisation insensée, ou plus exactement vide de son sens initial, de voilà, car six ans plus tard voilà continue son étrange carrière et l’absurdité aussi.
La coupe du monde de football 2014 s’est achevée, le 13 juillet, sur une victoire logique de l’Allemagne, qui faisait partie des favoris du tournoi bien avant le début le 12 juin, et plus encore après avoir pulvérisé le Brésil en demi-finale. La finale a été laborieuse mais sauvée de l’ennui par le but magistral et magnifique de Mario Götze, un amorti de la poitrine enchaîné par un tir du gauche somptueux à montrer dans les écoles de football.
Quelques mois après Nelson Mandela, l’Afrique du Sud perd un autre géant, qui aura consacré son temps, son énergie et son œuvre à lutter farouchement contre l’apartheid. Nadine Gordimer, lauréate du prix Nobel de littérature de 1991, douze ans avant un autre géant — Coetzee en 2003 —, est morte pendant son sommeil à son domicile de Johannesburg, lundi 14 juillet 2014.
Au lendemain de l’élimination de l’équipe de France en quarts de finale de la coupe du monde par l’Allemagne, il convient de faire un petit effort de mémoire. En effet, après le pitoyable match aller de barrage en Ukraine en novembre, ils ne sont pas nombreux ceux qui imaginaient d’une part un retournement aussi étonnant au match retour, d’autre part un parcours aussi honorable lors du tournoi final au Brésil.
« Ce que je sais de la morale et de la vie, c’est au football que je le dois. Vraiment le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football et les scènes de théâtre qui resteront mes vraies universités. » C’est ainsi que s’exprimait Albert Camus, le 23 octobre 1957, alors qu’il assistait à la rencontre Racing Club de Paris contre Monaco dans l’antique Parc des Princes.