C'est toujours la même chose dans notre foutu pays de France : quand une vérité historique blesse ou dérange, ni une ni deux, on s'arrange poour la pousser sous le tapis. Deux exemples récents viennent nous le rappeler.
Par Michel Boujut
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L'indispensable Stéphane Guillon, ludion matinal, m'enlève le pain de la bouche, si j'ose dire. Dans son billet de mardi dernier sur France inter, ne voilà-t-il pas qu'il nous raconte le rêve (« bizarre », précise-t-il) qu'il a fait la veille : le président français et une partie de son gouvernement se crashant en plein vol en allant à Bruxelles.
Rarement, un pouvoir en place n'aura semblé plus caricatural. Il l'est même à vrai dire un peu plus chaque jour, avec ses pataquès et ses volte-face, ses dérapages et ses rétropédalages. C'est la cacophonie, ça rame, ça tire à hue et à dia, ça s'emberlificote, ça s'empêtre. Ils ont beau faire, le prince et ses conseillers ont perdu la main, spectacle assez plaisant, au demeurant.
A chacun ses lectures. Ségolène Royal nous fait savoir qu'elle a dévoré les deux derniers titres parus de Bernard-Henri Lévy, grand bien lui fasse. « Je suis plongée, écrit-elle, dans “Pièces d'identité”. J'ai trouvé tant de richesses dans ces mille trois cents et quelques pages...»
L'horizon, soudain, semble bien sombre pour un président qui a perdu la main, « carbonisé » par la foudre électorale et atteint au plus profond de son ego sur ses ergots. Sourd et aveugle, au demeurant.
«Même pas mal!» Telle est la misérable, la pathétique réponse des petits enfants de la majorité dans la cour de récré de l'entre-deux tours, serrés frileusement derrière leur chef de meute. Ils veulent faire bonne figure dans l'adversité, mais ils ne trompent qu'eux-mêmes. Sourds et aveugles face au message des urnes, ils gesticulent et pérorent, croyant cacher leur désarroi, naufragés d'un tsunami électoral qui les laisse exsangues et groggys, K.O. debout.
Il s'appelle Philippe Berre, il a 56 ans, il vient d'être arrêté à Charron, en Charente-Maritime, une des communes dévastées par la tempête Xynthia. Sous le nom de Le Béret, il s'était fait passer pour un fonctionnaire du ministère de l'Agriculture missionné par l'Etat pour les travaux de déblaiement.
Rappel en fanfare de la figure éminemment morale de Georges Boris (1888-1960), celui à qui la bio de Jean-Louis Crémieux-Brilhac tout juste parue rend enfin justice.
Une polémique chasse l'autre. La dernière en date tient à l'amalgame douteux pratiqué entre tabagie et sexualité dans la campagne de communication (à l'usage des jeunes) de l'association « Droit des non-fumeurs ». Trois « visuels » réalisés par les petits génies arrogants et cyniques de l'agence de pub BDDP sous le slogan : « Fumer, c'est être l'esclave du tabac ».