Par Nina Innana
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Il y a 4 ans, j'ai décidé que ça suffisait. Je ne donnerai plus mon temps ni mon énergie aux créations des hommes. Je ne risquerai plus l'intoxication patriarcale à chaque lecture. Je déserterai. J'allais lire des écrivaines, des essayistes, des poétesses, des romancières.
Par Nina Innana
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Comment la nomination des lieux de l'espace public valorise-t-elle les uns pour mieux évincer les unes ? Cette pratique invisibilise les femmes passées, mais signifie également aux femmes vivantes que leur présence est, au mieux, tolérée dans un espace public nommé (quasi) exclusivement avec des noms d'hommes.
Basée sur la tétralogie « L'Amie Prodigieuse » d'Elena Ferrante, la série réalisée par Saverio Costanzo raconte le parcours d'une transfuge de classe des quartiers populaires de Naples au milieu intellectuel de gauche.
Par Nina Innana
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Quand j'ai commencé à avoir des relations sexuelles avec mes petits copains, j'avais la trouille de tomber enceinte. Ma mère a toujours dépeint le fait d'avorter comme une épreuve terrible dont les femmes ne se remettent pas.
Par Nina Innana
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Quand vous usiez vos pantalons sur les bancs du collège, votre professeure de français vous a appris la grande différence entre une tragédie et une comédie : la tragédie se termine mal, les personnages meurent ; la comédie se termine bien, les personnages se marient. Mais selon quelle raison le mariage serait-il une fin heureuse ?
Par Nina Innana
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J'ai 13 ans. Mes seins se voient. Je me voûte. On me serine : « Tiens-toi droite ». La prof de danse appuie sur mes épaules pour que je me redresse. Mes seins se voient. J'ai 14 ans. Dans le bus ou le train, des garçons, beaucoup plus âgés que moi, m'apostrophent, viennent s'asseoir à côté de moi, me disent que je suis « charmante ».
Par Nina Innana
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Je déteste aller chez le coiffeur.
Parce que à la question, « alors, qu'est-ce qu'on vous fait aujourd'hui ? », je bredouille, embarrassée, « on coupe mais pas trop » , « avec un dégradé ? », « euh... oui ?... mais un dégradé pas trop dégradé ». Parce que faire la conversation m'ennuie...
En lisant Le Coût de la vie de Deborah Levy, je suis tombée sur cette phrase : « La femme aussi porte un masque et son visage finit par l'épouser dans ses moindres détails ». Et quel est-il, ce masque imposé par le patriarcat ? C'est un masque jeune, blanc, à la peau lisse, discrètement maquillé, aux pommettes hautes et symétriques. Un masque de légère ingénuité mais sans apparaître idiot, aguicheur sans verser dans la vulgarité, un masque qui écoute avec intérêt, parle avec mesure...