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Patrick Castex

Économiste, sociologue et HEC à la retraite (maître de conférence à l’Université Dauphine et membre du Cabinet Syndex, expert-comptable spécialisé dans le conseil aux Comités d'entreprise et aux syndicats de salariés), il s’occupe, depuis une dizaine d’années, de promouvoir l’Indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Il s’est mis en outre à écrire autre chose que de savants traités...

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Billet de blog 7 mars 2024

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Kanaky Nouvelle-Calédonie indépendante ! (Saison 26, Partie 3, presque la fin…)

Cette Saison sera très particulière, même dans sa forme : elle traitera de l’actualité (pourtant déjà ancienne : depuis 2018). Cette période est celle de la plus grande incertitude, même si juridiquement les indépendantistes ont perdu les trois référendums d’autodétermination de 2018, 2020 et 2021 ; justement ! L’histoire va-t-elle, encore une fois, bégayer ? Avec retour desdits « Événements » ?

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Économiste, sociologue et HEC à la retraite (maître de conférence à l’Université Dauphine et membre du Cabinet Syndex, expert-comptable spécialisé dans le conseil aux Comités d'entreprise et aux syndicats de salariés), il s’occupe, depuis une dizaine d’années, de promouvoir l’Indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Il s’est mis en outre à écrire autre chose que de savants traités...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La forme de cette Saison est très particulière : elle renverra surtout à des billets déjà publiés et déjà mentionnés dans ce feuilleton. Bref, le lecteur assidu n’apprendra pas grand- chose ; le non-assidu pourra (si ça l’intéresse) s’y reporter.

Nous n’oublions pas la crise sanitaire de la COVID 19, mais elle fut très particulière : la Nouvelle-Calédonie[1] s’isola très tôt du monde, après une courte alerte, en interdisant les voyages, sauf cas particuliers avec quarantaine stricte de deux semaines, et resta ainsi longtemps le seul pays au monde Covid Free ; mais seulement jusqu’à mars 2021. Son bilan humain, surtout fin 2021, fut très lourd[2], et avec des conséquences politiques de premier ordre qui vont largement contrebalancer l’aide médicale et financière importantes de la France.

On insistera ici sur seulement deux aspects de l’histoire politique depuis 2018 ; le reste ne sera qu’évoqué et, donc, renvoyé aux billets ; le plan de cette Saison sera ainsi le suivant, en deux volets principaux.

* La chute, quelques mois après le premier référendum d'autodétermination, du parti Calédonie ensemble; et surtout ses étranges conséquences

Le premier aspect est la déroute de Calédonie ensemble aux élections provinciales de 2019[3] qui aurait dû donner la majorité aux loyalistes radicaux ; c’était sans compter sur la percée du nouveau parti communautaire des Wallisien-Futunien, l’Éveil océanien qui, après des hésitations, facilita l’élection du président du Congrès (Rock Wamytan) puis, plus tard, d’un président indépendantiste (Louis Mapou) à la tête du gouvernement !

Philippe Gomès balayé, Calédonie ensemble continua à jouer sa petite musique, surtout d’un accord nécessaire pour le jour d’après avec les indépendantistes (avant et après le dernier référendum du 12 décembre 2021) alors que les loyalistes radicaux en rajoutaient sur la position de l’État, plus mesurée, et considéraient de plus en plus (surtout fin 2023 et début 2024) Calédonie ensemble comme un parti traitre à la Calédonie française. Cette forte radicalisation de la droite des loyalistes ne sera évoquée qu’en se référant aux billets la concernant[4], de même que les hésitations de Calédonie ensemble et de Gomès, de plus en plus attaqués par cette radicalisation ; la rudesse des attaques de cette droite, va-t-elle se traduire par le franchissement du Rubicon[5]? (notre fixette souvent répétée dans ce feuilleton).

* Macron, le loyaliste

Le second aspect est le rôle de Macron dans toute cette période : sous couvert de neutralité, il est évident qu’il prit parti très tôt pour cette Calédonie française lors des trois référendum de 2018 à décembre 2021. Une véritable farce pour ce dernier, sans doute juridiquement dans les clous mais politiquement illégitime[6] : toute l’évolution de la situation politique, de plus en plus dure avec des certitudes d’affrontements verbaux[7] de plus en plus violents et des dangers d’affrontements physiques (et même, début 2024, de ce qui peut rappeler lesdits Événements), s’explique par cette farce qui peut donc se transformer en tragédie. Et je pèse tous ces mots !

Pour le moment, l’aspect farce[8] est dominant, singulièrement avec le dernier voyage de Darmanin, accompagné du garde des Sceaux EDM. Le dialogue, souvent formellement coupé (mais pas toujours) est de fait un dialogue de sourd depuis la farce de fin 2021. Et pour la première fois depuis longtemps, une partie des indépendantistes (de plus en plus divisés sinon opposés) évoquent, pour s’opposer bec et ongles au dégel du corps électoral, un futur Grand remplacement à l’envers des Kanak par des Européens avec une immigration massive. On l’a vu, le mouvement inverse, la fuite des Européens, surtout des Zoreils depuis 2014[9], n’avait que peu ému à droite comme à gauche ; pourtant, plus d’un Européen sur trois, surtout les Métros, se sont tirés ou allaient se tirer (selon l’ISEE) de Nouvelle-Calédonie de 2014 à 2024[10]. Oublié également, à l’époque du premier boom du nickel, le « Faire du Blanc » de Roger Laroque, soutenu par la fameuse déclaration de Mesmer en 1972. En revanche, depuis 2023, ce danger pour les Kanak est évoqué comme une litanie, surtout par l’Union calédonienne.

Cette fuite des Européens est confirmée et devrait s’amplifier selon le sondage[11] de QuidNovi de début aout 2023. L’ISEE suggérait déjà que les migrations nettes des Européens continuaient et même s’amplifiaient après le recensement de 2019 ; je pensais que la méthode employée (voir la partie correspondante de ce feuilleton) interrogeait, mais le mouvement semble confirmé par ce sondage du milieu de 2023 qui indique même (en contradiction avec les analyses de l’ISEE et ma reprise de ces analyses) : « Contrairement aux idées reçues, la majorité des familles qui sont parties étaient installées durablement en Nouvelle-Calédonie. Une partie d’entre elles comptait au moins un adulte natif de Nouvelle-Calédonie. Il ne s’agit donc pas de « personnes en séjour pour quelques années ». Une partie d'entre elles, laquelle ? Qui dit vrai ?

* Les autres principaux aspects de l’actualité depuis 2018

Toute cette période est marquée par une restructuration fondamentale de la place de l’Outre-mer dans la politique française.

Au début et jusqu’en 2020, le ministère de l’Outre-mer était un ministère de plein exercice, avec Annick Girardin[12] (de Saint-Pierre-et-Miquelon, déjà ministre sous François Hollande) mais le dossier calédonien était explicitement dans les mains d’Édouard Philippe ; il le fut encore avec Sébastien Lecornu (à qui certains reprochèrent de ne pas être un Ultramarin) mais qui reprit le dossier calédonien sous le gouvernement Castex (ce dernier étant peu à l’aise avec le dossier du Caillou sur lequel Philippe insista curieusement lors de la passation de pouvoir) de 2020 à fin mai 2022 où il fut promu ministre des Armées dans le gouvernement Élisabeth Borne.

La grande nouveauté, en fait la rupture fondamentale, arrive en juillet 2022 avec le premier gouvernement de Macron après sa réélection et son absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale : le ministère des Outre-mer (et avec une étonnante valse de ses titulaires en moins de deux ans) est désormais placé sous l’autorité de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Bref, l’Outre-mer extérieur à l’Hexagone (on ne doit plus dire, surtout en Nouvelle-Calédonie, la Métropole qui fleure bon le colonial) est maintenant dirigée, assimilé à l'intérieur, par le Premier flic de France : Outre-mer rime avec maintien d’un ordre amer, son ancien responsable étant à la tête des armées. Curieux hasard que salua Sonia Backès (le lecteur assidu de nos billets trouvera où...).

Pour l’autre farce, celle de la réforme progressiste de la Sécu du Caillou proposée d’ailleurs par l’Éveil océanien, soutenue (mais semble-t-il avec des nuances) par les syndicats de salariés et critiquée par le patronat et les loyalistes radicaux, on renvoie aussi à nos billets[13].

On n’ajoutera ici que quelques mots sur la question de la stratégie nickel proposée, sinon exigée par Macron lors de sa dernière visite fin juillet 2023, étayée opportunément par le Rapport nickel de l’Inspection générale des finances (l’IGF) et développée par Bruno Le Maire en novembre : la tentative du Pacte nickel,  véritable préalable nickel à l’envers pour détricoter la « doctrine nickel » des indépendantistes soutenue par Calédonie ensemble et devenue en 2009, loi de pays par le Code minier[14]. Et ce n’est pas tout, car le véritable coup de tonnerre de la PDG d’Eramet de fin février 2024[15] peut apparaître, soit comme une tentative de meurtre de ce Pacte nickel[16], soit comme une tentative de convaincre enfin les indépendantistes que l’indépendance, c’est foutu si le nickel, c’est foutu : billard à cinq bandes[17] du gouvernement français ?  

III-33 Quelques précisions et rappels sur l’actualité depuis 2018

331 – La déroute de Calédonie ensemble aux provinciales de 2019 est ses curieuses conséquences. Les loyalistes auraient dû en profiter longtemps ! Que nenni, ils n'en profitèrent qu’un temps, grâce au troisième larron (L’Éveil océanien). Changement de pied, grâce au  même larron, ce sont les indépendantistes qui sont devenus majoritaires début 2021, juste avant la fin de la période C0VID Free

* La déroute de CE…

Ce qui devait arriver, arriva : les élus au Congrès du parti Calédonie ensemble ont fondu comme peau de chagrin ; non pas au bénéfice des indépendantistes (stables dans leur globalité) mais au bénéfice de leurs concurrents qui les avaient caractérisés comme socialistes et indépendantistes (transferts de 4 élus sur les 9 perdus) ; mais aussi vers les hors groupe (au départ) avec l’apparition des 3 élus de l’Éveil océanien.

Illustration 1
Illustration 2

* La politicaillerie pendant un temps : les hésitations[18] de l’Éveil océanien (l’ÉO) puis son soutien aux indépendantistes

La communauté wallisienne-futunienne fut toujours à majorité loyaliste[19] ; on a déjà raconté le pourquoi des différents bisbilles avec les Kanak). L’ÉO, avec ses trois élus (l’un l’a quitté) est le parti qui a fait basculer toutes les majorités au Congrès. De 2019 à début 2021, le gouvernement est dominé par les loyalistes… alliés à l’Éveil océanien (qui a pourtant voté pour Rock Wamytan à la présidence du Congrès...) ; Thierry Santa en fut le président jusqu’à la démission des membres indépendantistes provoquant la chute de ce XVI gouvernement. En revanche, les indépendantistes sont devenus majoritaires au gouvernement en février 2021 grâce à une alliance de l’UC… avec l’Éveil océanien qui aurait dû avoir l’un de ses membres au gouvernement ; ce ne fut pas le cas (on vous passe les détails des combines…) mais pour la première fois les indépendantistes sont majoritaires au gouvernement (si l’on excepte le premier gouvernement légal de Tjibaou). Mais cinq mois sans président avec deux candidats : le Kanak Louis Mapou (de l’UNI-Palika) contre un autre Kanak, Samuel Hnepeune qui venait d’être président du Medef NC (candidat de l’UC). L’ancien gouvernement géra les affaires courantes, dont le confinement quand le Caillou fut rattrapé par le virus. Ce n’est cependant pas l’ÉO (n’étant pas membre du gouvernement) qui a permis directement en juillet 2021 l’élection de Mapou.

L’ÉO[20], créé en mars 2019 avant les élections provinciales, se revendique communautaire mais pas communautariste ; en Province Sud, il a obtenu 8,6 % des suffrages exprimés et quatre élus à l’Assemblée provinciale) et, donc trois au Congrès. Parti devenu charnière (ce qui saute aux yeux dans les graphiques indiqués plus haut), il se présente lui-même comme un « faiseur de démocratie ». Son président et fondateur est Milakulo (Miracle  ou Miraculé avec l’accent wallisien) Tukumuli, docteur en mathématiques  d’origine futunienne mais né sur le Caillou.

Quant à question de l’indépendance[21], l’ÉO répond clairement : « Non, pas maintenant », mais il est partisan, à terme, d’une « souveraineté partagée entre la Calédonie et la France ». Ce terme est cependant lointain : dans trente ans, en 2053 ; il semble donc plus proche de Gomès que des indépendantistes prônant l’indépendance-association. En 2023, il indiquait qu’il voterait encore pour Rock Wamytan à la présidence du Congrès et soutiendra encore, à la présidence du gouvernement, Louis Mapou, « pour assurer la stabilité et la continuité ». Il le fit.

Tukumuli évoque aussi son travail pour la réforme du RUAMM et en est inquiet ; la suite lui donna raison : en mars 2024, elle semble enterrée ou dans une mauvaise passe[22].

332 – Macron et l’indépendance : jamais franchement neutre, et terminant par quelque chose comme Vive la Calédonie française !

Trois référendums éventuels étaient prévus par les accords de Nouméa de 1998 si le Non à l’indépendance l’emportait lors du premier. Le premier en 2018 fut déjà une surprise, avec un Oui à l’indépendance bien plus élevé qu’attendu[23] (43 %) ; surprise qui se répéta en 2020 (avec 46 %). Mais pas en 2021 ; et pour cause.

* La farce du référendum de 2021 avec majorité écrasante de Non à l’indépendance

La réaction de Macron au résultat du référendum du 12 décembre 2021 interroge, pour le moins. Il se dit ravi du Non à l’indépendance d’une très grande parti des votants (96,5 % des suffrages exprimés sont pour le maintien du Caillou dans la France et seulement 3,5 % pour le Oui. Un KO sans appel digne d’élections truquées ; ce référendum ne fut pas vraiment truqué[24], mais le résultat est bien celui d’une farce, probablement grosse de drames sinon de tragédie. L’un des aspects de cette farce est que l’État théoriquement neutre fit une propagande que certains (dont je suis encore) considèrent comme éhontée : il s’agit du document censé présenter les avantages et inconvénients (de façon neutre donc ; tu parles !) du Oui et du Non : Discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie sous-titré Les conséquences du « oui » et du « non »[25].

Pour Macron, qui amalgama et amalgame toujours le résultat de ce dernier référendum à ceux des deux précédents, continuité donc ; et tout était plié. Pourtant, avec un taux d’abstention de 56 % (quatre fois plus que celui du précédent référendum de 2020 avec 14 %) dû, à quelques pouillèmes près, au boycott des indépendantistes (qui disaient simplement non-participation car ils sont bien élevés) ; dont 83 % en Province Nord, 95 % aux Îles Loyautés mais 39 % seulement en Province Sud où les Kanak sont minoritaires (autour du tiers de la population).

Les indépendantistes avaient donc demandé, sans succès, le report du scrutin après les élections présidentielles françaises de 2022 avec au moins trois arguments : la Covid rendait plus difficile une campagne électorale avec réunions physiques ; le respect du deuil[26] après le nombre de morts de la maladie (plus élevé chez les Kanak et Océaniens que chez les autres ethnies) ; la nécessité de ne pas télescoper le débat sur l’indépendance avec celui des présidentielles et législatives suivantes, point de vue renforcé par les déclarations du Premier ministre Édouard Philippe en octobre 2019 excluant « que la troisième consultation puisse être organisée entre le milieu du mois de septembre 2021 et la fin du mois d’août 2022 […] pour bien distinguer les échéances électorales nationales et celles propres à la Nouvelle-Calédonie ». Ils considèreront donc le troisième référendum sans portée politique (ce qui est évident après le succès de leur mot d’ordre de non-participation) contestant ainsi (avec raison, selon beaucoup d’observateurs ; et j’en suis toujours) les résultats de ce troisième scrutin, puis menaceront de ne pas participer aux discussions concernant l’avenir institutionnel du Territoire. Ils annonçaient même, avant le référendum, qu’ils n’en « respecte[raient] pas le résultat » et se tourneraient devant l’ONU, en évoquant les propos d’Édouard Philippe, et ainsi « les manquements d’un État qui ne tient pas parole ».

Depuis, le dialogue est officiellement rompu avec l’État., ou presque, par les indépendantistes.

Bref, ceux qui avaient voté Oui à l’Indépendance en 2020 (une petite moitié des suffrages exprimés, un peu plus qu’en 2018) n’ont tout simplement pas participé au vote en 2021 ; à part quelques électrons libres de l’ordre de 1 ou 2 %. Petit détail ne remettant pas en cause, selon de très hautes institutions, la validité juridique du référendum[27] mais qui remet en cause sa légitimité politique. Et le point de vue de Macron sera repris comme une litanie par tous les loyalistes jusqu’à aujourd’hui. Et Macron de se réjouir : « […] La Nouvelle-Calédonie restera donc française […] Ce soir, la France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d’y rester […] La France est fière d’être votre patrie […] Les Calédoniennes, les Calédoniens ont choisi de rester Français. Ils l’ont décidé librement ».

* Déjà Macron n'était plus vraiment neutre avant le référendum de 2018

Macron réutilisait ainsi, fin 2021, une belle image déjà tentée en 2018, quelques mois avant le premier référendum du 4 novembre, le dernier jour de sa visite, le samedi 5 mai, au Théâtre de l’Île à Nouméa[28]. Il se garda de prendre parti, affirmant avec son art consommé du en même temps : « Ce n’est pas au chef de l’État de prendre position sur une question qui est posée aux seuls calédoniens mais sans la Nouvelle-Calédonie la France ne serait pas la même… elle serait moins belle ». Et ce fut déjà répété en boucle.

Et déjà la menace chinoise fut clairement évoquée lors de ce discours ; l’annonce à Sydney, en Australie qu’il avait visitée avant le Caillou, de l’Axe IndoPacifique ne fut évidemment pas anodin. Le concept, déjà ancien pour le Japon, l’Australie et les États-Unis d’Amérique, était nouveau en Europe et en France. Macron avait alors insisté combien était importante « une ambition géopolitique […] dans cette région du globe, la Chine est en train de construire son hégémonie pas à pas. […] La France est une grande puissance de l’Indo-Pacifique à travers tous ses territoires.  Il y a un axe Paris-New Delhi-Canberra, mais cet axe-là se prolonge de Papeete à Nouméa et à travers tous nos territoiresJe crois dans le futur de ce territoire et je crois dans la place que ce territoire occupe dans une stratégie plus large que nous devons avoir dans toute la région ».

En fait, tout avait été fait dès le premier référendum de 2018 pour brandir la menace chinoise ; la date de l’annonce du lancement juste avant ce premier voyage en Nouvelle-Calédonie n’était sans doute pas anodine. À part quelques voix dissonantes fin 2021, dont Mélenchon et Poutou (mais ça s’est amélioré depuis) tous les commentateurs ont suivi Macron, de Zemmour et Marine à certains au PS ; pourtant les deux-tiers des Français étaient, au printemps 2021, favorables à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie[29].

* Les jours d’après le 12 décembre 2021

Tous les observateurs avaient compris, bien avant cette date fatidique du 12 décembre, que, compte tenu du refus de repousser, à la demande des Kanak et autres indépendantistes, la date du référendum, la non-participation était leur seule réponse possible pour assurer le calme et éviter de regrettables « Événements ». Sans surprise, les indépendantistes, regroupés sous la bannière du Comité stratégique indépendantiste de non-participation, ne reconnurent pas la légitimité et la validité de ce scrutin qui leur avait été confisqué. Mieux, au soir même du scrutin, le président indépendantiste du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan, résumait la position des indépendantistes : « Nous considérons qu’en termes de légitimité juridique et politique, il n’y a que deux référendums, 2018 et 2020. Celui-là, c’est le référendum de l’État français et de ses soutiens en Nouvelle-Calédonie, pas le nôtre ». Chef du FLNKS lors de la signature de l’accord de Nouméa de 1998, il assurait que les indépendantistes participeraient aux futures négociations… mais seulement avec le candidat élu lors de la présidentielle française d’avril 2022, y compris s’il s’agissait du président sortant. Le dialogue est en fait, depuis plus de trois ans, quasi-rompu.

C’est donc un joli gâchis depuis le départ du Premier ministre Édouard Philippe qui gérait le dossier avec doigté et avait compris qu’un référendum avant les élections présidentielles de 2022 n’était pas envisageable. Et Macron avait sans doute oublié (il avait 10 ans ; mais on en parla peut-être à l’ENA…) que le premier référendum d’autodétermination du 13 septembre 1987 sur le Caillou, boycotté par la population kanak, le scrutin se solda par plus de 98 % des suffrages exprimés contre l’indépendance (un peu mieux qu’en 2021…) et 41 % d’abstention seulement (contre 56 % en 2021) ; mais à cette époque, la part des Kanak dans la population était nettement plus faible que maintenant. Les deux scrutins se ressemblent ainsi étrangement, même si les deux périodes sont différentes. Un peu plus tard, en 1988, une élection présidentielle et la tragédie d’Ouvéa... Qui a dit que tous les grands événements historiques se répètent pour ainsi dire deux fois ? Qui a rajouté, en précisant que l’histoire ne se répète pas mais qu’elle bégaie : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce ?  On espère que la farce ne va pas se transformer en tragédie[30]

* « Si tu veux la guerre, prépare la paix ! »

En 2023, lors de sa dernière visite sur le Caillou, mais avec en arrière-plan le développement de l’axe IndoPacifique, Macron est donc préoccupé par la question de la guerre et de la paix extérieures (mais peut-être aussi intérieures...). Il a peut-être inversé le « Si tu veux la paix, prépare la guerre » en, pour ce qui est de l’Intérieur : « Si tu veux la guerre, prépare la paix ! ». Hypothèse osée… Cependant, en faisant mine de négocier avec les indépendantistes pour préparer la paix, il joua et joue encore avec le feu, et il le savait et le sait encore : son attitude est souvent provocatrice.

En 2023, il persista et signa avec la France moins belle sans la Nouvelle-Calédonie ; certes, il fut plus ouvert devant le Sénat coutumier kanak, le premier jour de sa visite, indiquant que l’aboutissement du processus depuis les accords « ce n’est pas un point final mais un point-virgule ». Le point est cependant placé, semble-t-il plus que de coutume, bien au-dessus de la virgule... Entendre : il faudra bien se mettre d’accord sur un nouveau projet, mais au sein de la République. Le Président s’est en outre autant préoccupé, en juillet dernier, de l’Axe IndoPacifique (se rendant au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle Guinée) et (objet de sa première journée) des dérèglements climatiques[31] sur le Caillou, que de l’impasse politique ouverte en décembre 2021. Macron a donc persévéré ; tout fut fait en 2023 pour que l’on regarde un peu, et même beaucoup, ailleurs que les changements institutionnels du Caillou ; et Macron mit à cet égard de gros points sur les i dans son dernier discours : « Si l’indépendance, c’est de choisir demain d’avoir une base chinoise ici ou d’être dépendant d’autres flottes, bon courage ! ». Simple hypothèse, bien sûr ; ou nos services, plus efficaces qu’au Niger, savent que les indépendantistes du Caillou proposent une base aux Chinois !

Entre 2018 et 2023, un gros grain de sable (en fait plutôt un fort vent de sable) était pourtant arrivé en septembre 2021 : il se nomme l’accord AUKUS (Australia, United Kingdom et United States). Exit le contrat d’achat de sous-marins d’attaque à propulsion non-nucléaire à la France[32] ; l’Australie bénéficiera de sous-marins britanniques à propulsion nucléaire de haute technologie états-unienne. Pas un mot en 2023 en IndoPacifique sur ce couac ; mais la France n’est ainsi plus qu’un petit pion dans cette zone ; cependant, ce petit pion sert encore à faire du bruit à Nouméa ; peut-être ne sert-il plus qu’à cela... Passage assez classique à la politique extérieure pour régler des problèmes de politique intérieure ; mais là, le cas d’école devient une caricature. Les indépendantistes ont-ils vu cet aspect ? Peut-être ; mais lors de l’ouverture fin août 2023 du 22e sommet du groupe Fer de lance mélanésien[33] à Port-Vila au Vanuatu, le représentent du FLNKS, Victor Tutugoro (président d’un petit parti indépendantiste proche de l’UNI et ainsi opposé à l’UC) a simplement remarqué que « Les préoccupations du président Macron, ce sont les préoccupations de la France. Ce ne sont pas celles des pays du Pacifique. Les pays de la région recherchent des financements pour satisfaire leurs besoins. Que ce soit de l’Europe, de la Chine ou d’ailleurs, ça ne veut pas dire que vous épousez les enjeux ou les stratégies que défendent ces pays prêteurs. Le FLNKS est venu demander, à ce 22e sommet, aux pays indépendants du Groupe, le soutien de sa contestation du 3e référendum auprès de la Cour internationale de Justice pour que l’ONU maintienne la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser et juge, ajoute Tutugoro, si « le droit du peuple autochtone a été bafoué ou non lors du referendum du 12 décembre 2021 ». Il y rappelle que cette position sera celle des indépendantistes lors de la rencontre organisée à Paris début septembre 2023, dédiée à l’avenir institutionnel du pays.

* Dialogue officiellement rompu donc sur l’avenir institutionnel depuis décembre 2021 ; mais pour Macron, tout va très bien : y’a qu’à, faut qu’on

Édouard Philippe gérait de fait le dossier calédonien, et avec doigté jusqu’à son éviction début juillet 2020 ; le ministère des Outre-mer étant cependant attribué à Annick Girardin. Cette éviction est-elle en partie due à un désaccord sur la gestion du dossier calédonien ? Cette hypothèse n’a jamais, à notre connaissance, été émise : les tensions fortes évoquées concernaient la gestion de la crise de la Covid. Mais rappelons encore que Philippe préférait une date du troisième référendum après les élections présidentielles et législatives de 2022. La neutralité du chef de l’État était déjà écornée dès 2018, mais la véritable rupture, déjà évoquée, est celle de la nomination, au gouvernement Castex, de Sébastien Lecornu (un fin politique, toujours le plus jeune de sa catégorie – donc toujours le plus malin – et aux dents à rayer les parquets, venu de la droite) qui devint ministre des Outre-mer et gérera pour le compte de Macron dont il était et est encore très proche, le dossier calédonien qui échappa à Castex. Avec les gouvernements Borne, Lecornu fut promu ministre des Armées et Gérald Darmanin coiffa alors l’Outre-mer, à l’Intérieur de la République. Belle cerise sur le gâteau et clin d’œil évident de Macron aux loyalistes du Caillou, Sonia Backès fut nommée secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté auprès de Darmanin[34].

Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes du Caillou, celui des colons loyalistes et de leurs affidés, alors que le dialogue était rompu entre les indépendantistes et l’État ; avec certes quelques entretiens ici et là, mais pas de négociation. Dans son discours déjà mentionné place des Cocotiers[35]. Macron a, dès le début de sa prise de parole, répété une nouvelle fois  que « La Nouvelle-Calédonie est française parce qu’elle a choisi de rester française », disant en même temps ne pas « mésestimer les aspirations déçues de ceux qui défendaient un tout autre projet » ; il s’est souvent fait lyrique (mais aussi guerrier, insistant encore lourdement sur le danger chinois) en proposant le chemin du « pardon » et de l’ « avenir » ; et il a regretté que certains indépendantistes (les élus du parti indépendantiste Union calédonienne, dont Rock Wamytan, le président indépendantiste du Congrès de Nouvelle-Calédonie) n’aient pas voulu le rencontrer (non pas pour des négociations en trilatérale, mais pour de simples échanges de vue) ; et il s’en est dit « blessé ».

Ce voyage de Macron n’a en fait pas apporté grand-chose ; après les missions du ministre de l’Intérieur Darmanin. Il a proposé la révision de la constitution début 2024[36] « sur la base d’un consensus ». L’accord local est politiquement nécessaire, mais ne l’est pas  juridiquement ; un peu plus tard (fin 2023) il sera décidé de proposer une révision constitutionnelle concernant le seul dégel du corps électoral, sans attendre un accord, mais révisable si un accord apparaissait ; et une loi organique reportant les élections provinciales à fin 2024. Macron oublia de dire que ce n’était pas gagné… Les journalistes du Caillou le pensaient[37]  : « Le délai paraît ambitieux, presque irréaliste » peut-on lire ; le Sénat français le murmurait[38]. Ne serait-ce que la question du dégel du corps électoral où il « constat[ait] sur ce point que vos représentants ont tous accepté de faire un premier pas en avançant sur le dégel du corps électoral pour les provinciales de 2024 ». Macron n’a pas tout à fait tort, mais il n’a pas tout à fait raison… Rock Wamytan avait (voir plus haut) un peu forcé par Darmanin, accepté de signer qu’il était d’accord pour en discuter, mais sans donner un accord formel.

* Macron se mouilla, mais pas trop

Macron évoqua très discrètement le départ de beaucoup de calédoniens à partir de 2014 évoqué au début de ce feuilleton. Le plongeon dans le grand bain du soutien politique aux résultats du troisième référendum mis à part, couvert par sa légalité juridique, Macron a su ne pas dépasser certaines lignes rouges : il n’a pas enfourché les principaux chevaux de bataille des loyalistes, par exemple la modification de la structure du Caillou avec la réforme de la provincialisation, très radicale selon Pierre Frogier (une sorte d’hyper-provincialisation) un peu moins selon les autres loyalistes.

En mai 2021en effet, le sénateur Pierre Frogier alla jusqu’à critiquer le processus les accords de 1988 et 1998 ; et il proposa une réforme de la provincialisation allant jusqu’à une partition de fait. Certes, la provincialisation des années 80 et 90 était déjà une forme de partition où le « chacun chez soi » avait grandement permis le retour à la paix ; mais un ensemble de discriminations positives, politiques (dont le blocage des listes électorales) et économiques donnait des avantages évidents aux indépendantistes ; discriminations à supprimer selon Frogier et les autres loyalistes. Le discours de Frogier au Sénat français vaut son pesant de provocations[39].

Macron n’a en outre pas défendu bec et ongles la volonté de la plupart des loyalistes de développement de la propriété foncière privée, restant volontairement dans un flou artistique ménageant à la fois les indépendantistes kanak attachés au droit coutumier de la propriété collective de la terre (par les clans) en rappelant « la restitution d’une partie des terres » (sans mentionner qu’il s’agit des terres coutumières spoliées pendant la plus grande partie de la colonisation puis en petite partie restituées) grâce à l’ADRAF, laquelle a, selon Macron « vraiment réussi sa mission mais on a aujourd’hui un immense défi qui est celui de l’aménagement foncier […] et ça peut passer par des négociations ».  Entendre, développer la propriété privée ou des formes intermédiaires ; mais Macron se garde bien d’aller au-delà du flou.

La seule autocritique de Macron (« l’erreur que j’ai faite ») est d’avoir, en 2018, « pris l’initiative pour montrer la volonté de l’État d’avancer de vous remettre ici solennellement l’acte de prise de possession de 1853 ». On comprend mal où était l’erreur, malgré l’explication.

* Macron semblait préparer la paix ; mais elle est inacceptable par les indépendantistes. Quen conclure ?

En 2023 et début 2024, les négociations entre indépendantistes, loyalistes et État étaient encore au point mort. Les réunions de début septembre 2023 à Paris, en présence de tous les courants du FLNKS, dont la première (depuis 2019) vantée par le gouvernement français comme une première trilatérale, fut cependant considérée par l’UC comme une simple prise de connaissance du document dit Martyr[40] présentant les propositions du gouvernement. Et il fut déclaré inacceptable par l’UC qui ne participerait à aucune réunion avant novembre : lors du voyage programmé en octobre par Darmanin, ce dernier en sera pour ses frais… De même pour les suivants.

Le droit à l’autodétermination est gardé, mais pour un futur très éloigné[41] ; autrement dit, dans trente ans ou cinquante ans, on indépendantise gratis… : remake de 1988 et 1998. Le document Martyr est plus courtois : « … plus de date ou de durée pour l’atteindre » : une « révolution » pour Gérald Darmanin, pour qui cela retire une « épée de Damoclès ». Le document suggère que le projet de référendum d’autodétermination le soit « par les Néo-Calédoniens eux-mêmes » et pas avec « une question binaire oui/non à l’indépendance » ; plus exactement la demande devrait être votée par les « deux tiers du Congrès » et un « droit de pétition pourrait être créé, accessible à partir de 50 % du corps électoral ». C’est moins simple qu’avec les accords de Nouméa… Et, évidemment, avec ou sans l’accord des indépendantistes – c’est dit discrètement mais fermement – le corps électoral sera dégelé. Ce sera donc bien le cas, même si un accord est souhaité.

Ce document reprend en effet la plupart des positions loyalistes, dont – ce n’est pas un détail – la fin des discriminations positives, financières et politiques : les Provinces à majorité indépendantiste touchaient, on le sait, plus de sous dans la répartition des rentrées d’impôts et envoyaient plus d’élus au Congrès que leur part dans la population. Dans ledit document, c’est fini ; mais les choses sont plus joliment dites, en substance : « modernisation des institutions de la Nouvelle-Calédonie ; changements dans la répartition des compétences entre les trois provinces et le gouvernement ; élection du président directement par le Congrès, avec un nombre d’élus des provinces au Congrès répondant aux évolutions démographiques ». On voit mal, dans ces conditions, se reproduire les scénarios qui ont donné souventes fois la présidence du Congrès à l’indépendantiste Rock Wamytan.

Paix est le maître-mot ; mais la paix proposée est donc inacceptable… On a le désagréable sentiment que Macron et son gouvernement osent donc une sorte  de  « Si tu veux la guerre, prépare la paix ! », en proposant cette paix évidemment inacceptable. Je crois peu que le bouchon ait été jeté très loin pour mieux reculer dans une négociation ; je pense (comme Alphonse Allais et Alfred Jarry) « qu’une fois qu’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites ». Toujours le en même temps ; mais si la grossière carotte est bien visible, le bâton reste (mal) caché. Fin juin 1988, après la tragédie d’Ouvéa, Rocard préparait la paix (et il y réussit avec la fameuse poignée de main) mais n’avait pas caché, lui, qu’il préparait aussi la guerre.

Notes

[1] Voir :

 https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/covid-19-retour-sur-deux-ans-d-une-crise-sanitaire-caledonienne-1259059.html

[2] Plus de 280 décès en trois mois et demi pour une population de 271 000 habitants, ce qui ferait en Métropole 70 000 morts ; à la même période de trois mois et demi, les décès dus à la COVID n’ont pas atteint 10 000 dans l’Hexagone.

[3] Voir les résultats globaux de ces provinciales :

https://caledosphere.com/2019/05/13/%EF%BB%BFprovinciales-2019-analyses-des-resultats/

Un mot du mouvement écologiste sur le Caillou ! La seule écolo qui y soit un peu connue est Martine Cornaille (à peine entrevue dans ce feuilleton, en tant qu’épouse de Thierry Cornaille, éphémère ministre du gouvernement). Elle n’est entrée en politique qu’en 2019 avec l’Alliance Citoyenne pour la Transition (ACT – prononcer Acte) partenaire du mouvement Génération Écologie de la Métropole ; auparavant elle n’était que militante d’associations et fut présidente durant 10 ans d’Ensemble pour la Planète (EPLP) ; voir :

https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/martine-cornaille-presente-act-son-parti-politique-679817.html

et :

https://urgence-ecologie.fr/Candidat/martine-cornaille/

On peut entendre son programme, un peu radical :

https://www.youtube.com/watch?v=3b0cLOkApTI

Elle n’a obtenu que 2,9 % des voix…

[4] Voir les deux billets sur Backès et Metzdorf ; le premier du 29 octobre 2023 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/291023/le-jeune-depute-caledonien-metzdorf-se-jette-dans-le-grand-bain

et le second du 7 novembre 2023 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/071123/provocation-ou-toujours-le-mot-pour-rire-ces-loyalistes-caledoniens-radicaux

[5] Voir :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/260124/une-strategie-pour-l-independance-de-la-nouvelle-caledonie-franchir-le-rubicon

[6] Voir les deux billets le concernant pour la Nouvelle-Calédonie ; le premier du 14 décembre 2021 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/141221/votre-decolonisation-ratee-monsieur-le-president-est-un-pied-de-nez-l-humanite

le second du 26 septembre 2023 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/260923/macron-en-caledonie-le-retour-en-juillet-2023-et-la-perseverance-dans-l-erreur

[7] Voir la conclusion de notre dernier billet du 1er mars 2024 sur un sujet apparemment seulement économique : La PDG d’Eramet introduit un gros caillou dans la chaussure du nickel calédonien ; voir :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/010324/la-pdg-d-eramet-introduit-un-gros-caillou-dans-la-chaussure-du-nickel-caledonien

[8] Voir notre récent billet du 27 février 2024 présentant la dernière visite du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer fin février où l’on parla de tout et de rien, mais peu de l’avenir institutionnel ou de la stratégie nickel :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/250224/le-sixieme-flop-de-darmanin-ministre-de-l-interieur-sur-le-caillou

Le sous-titre de ce billet l’éclaire un peu : « Très curieuse visite de la Belle-Calédonie française qui interroge donc. Qu’est-il venu encore faire dans cette galère qui prend l’eau de toute part et où la procrastination, pour 2 côtés (indépendantiste et État ; pas les loyalistes) devient un art martial ! Ou pour montrer qu’il se fiche comme d’une guigne de ce qu’il considère comme un certain mépris réitéré à son égard par l’Union calédonienne ».

[9] Voir notre billet du 20 octobre 2022 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/201022/apres-la-ruee-vers-l-eldorado-l-exode-des-blancs-de-noumea-la-blanche

[10] Sans parler des âneries de Metzdorf (billet du 29 octobre 2023, op. cit.).

[11] Étude sur les départs de Nouvelle-Calédonie : 25 % des interrogés envisagent de quitter le territoire ; voir :

https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/etude-sur-le-depart-de-nouvelle-caledonie-25-des-interroges-envisagent-de-quitter-le-territoire-1419791.html

L’article précise : « L’incertitude institutionnelle et le climat politique constituent la première raison de départ des résidents de Nouvelle-Calédonie, loin devant les autres critères. […] Parmi l’échantillon de personnes, 25 % envisagent de quitter la Nouvelle-Calédonie, 12 % sont certaines de partir, dont 8 % à très court terme (1 à 2 ans). Par ailleurs, 14% sont susceptibles de quitter le territoire lorsqu’ils atteindront l’âge de la retraite. Au total, ils sont donc 39 % à penser à un éventuel départ du territoire ». C’est encore plus fort, en termes de prévisions, que les âneries de Metzdorf qui parlaient de personnes déjà parties.

[12] https://la1ere.francetvinfo.fr/ministere-des-outre-mer-quel-bilan-pour-annick-girardin-1285868.html

[13] Voir, du 13 juin 2021 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/130621/le-patronat-de-nouvelle-caledonie

du 15 juin 2021 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/150621/les-prelevements-obligatoires-les-po

du 1 septembre 2021 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/010921/la-nouvelle-caledonie-deplafonne-les-cotisations-sociales-pas-loin-d-un-gag

du 19 octobre 2023 :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/191023/les-independantistes-caledoniens-sont-ils-bernes-par-un-conseiller-du-gouvernement

[14] Voir les trois billets du 1er février 2024.

Thèse :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/010224/le-ministre-des-finances-en-caledonie-contre-la-doctrine-nickel-pipeau-these

Antithèse :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/010224/le-maire-en-caledonie-contre-la-doctrine-nickel-tres-gros-pipeau-antithese

Non pas Synthèse, mais Découverte du pot aux roses :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/010224/le-maire-en-caledonie-contre-la-doctrine-nickel-la-decouverte-du-pot-aux-roses

[15] Les lecteurs de mes billets comprendront de quoi il s’agit ; les autres les liront peut-être. Voir le billet : La PDG d’Eramet introduit un gros caillou dans la chaussure du nickel calédonien, (op. cit. ; voir la note plus haut). On y ajoute le sous-titre qui précise un peu le sujet : « La métallurgie du nickel, c’est foutu ; et pas seulement en Calédonie… À part en Indonésie où son groupe investit et investira avec de gros bénéfices ! Plus un sou confirmé pour la SLN (même dans la mine ?) et annonce qui ne va pas aider à attirer les repreneurs des deux autres usines. Christel Bories aurait pu mieux faire pour sauver le Caillou et son Pacte nickel… Le Maire, il en pense quoi ? ».

[16] Auquel cas, le gouvernement français, Le Maire au moins, Darmanin en tant que responsable de l’avenir institutionnel (il est ministre de l’Intérieur, mais aussi de l’Outre-mer) et Macron auraient dû réagir immédiatement et vivement à cette attaque en règle ; or, on attend toujours, plus d’une semaine après, cette réaction : silence radio complet !

[17] Je ne crois pas trop à cette interprétation, mais elle n’est pas forcément délirante : tout est possible sur le Caillou !

[18] On passe sur ces hésitations de l’ÉO qui ressemblaient fort à de l’opportunisme, car sa ligne d’alliance avec les indépendantistes (alors que, on va le voir, l’ÉO n’est pas – pas encore – indépendantiste) fut, après ces hésitations, constante jusque mars 2024.

[19] Et de façon écrasante ; une faible minorité est indépendantiste (au RDO, parti de l’UNI) ; lÉO est entre les deux...

[20] Voir (pour commencer) :

L'Éveil océanien — Wikipédia (wikipedia.org)

« Il est souvent présenté, indique Wikipédia, dans les médias et par les analystes politiques locaux, comme étant dans la continuité de l’Union océanienne, qui avait lui-même remporté des sièges lors des élections provinciales de 1989 avec la même ligne politique communautaire ».

Voir aussi son interview sur RRB, le 5 mars 2019, avant les élections provinciales :

https://www.youtube.com/watch?v=UZev9ED5Rvg

Et, le 20 juillet 2023, avec d’autres invités, toujours sur RRB, à l’émission Les jeudis de l’économie : où en est le RUAMM ? Voir :

https://rrb.nc/podcast/les-jeudis-de-l-economie-ou-en-est-le-ruamm

[21] Voir aussi, de fin août 2023, une interview de Tukumuli (au milieu du JT) qui éclaire beaucoup de choses concernant la position de ce parti :

Le 19h30 : Édition du dimanche 27 août 2023 - Nouvelle-Calédonie La 1ère : le replay en streaming (francetvinfo.fr)

Et, le 17  février 2023 sur  RRB qui l’interroge sur le RUAAM, où Élizabeth Nouar le titille un peu :

https://rrb.nc/podcast/tranparence-17-02-2023

[22] Voir le dernier billet sur les PO, les prélèvements obligatoires : Les indépendantistes calédoniens sont-ils bernés par un conseiller du gouvernement ? (op. cit. un peu plus haut).

[23] Voir sur la Toile :

Référendum de 2018 sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie — Wikipédia (wikipedia.org)

Les sondages donnaient au début 60 % de Non ; Philippe Gomès, en général plus fin analyste, était convaincu que le Non gagnerait avec 70 % des votants. Voir sur la Toile, son interview de septembre 2018 à Outre-mer Politique, Le référendum du 4 novembre est un moment de vérité :

https://la1ere.francetvinfo.fr/philippe-gomes-referendum-du-4-novembre-est-moment-verite-outre-mer-politique-630920.html.

[24] Tous les observateurs ont indiqué qu’aucun incident n’avaient été enregistré, contrairement à celui de 2022 ; il est vrai qu’il était organisé sous haute surveillance policière. Une bonne partie des Calédoniens confondirent d’ailleurs les chiffres annoncés des policiers et autres gendarmées après renfort avec ceux de ces renforts (ce qui multipliait par plus de deux le nombre des flics et pandores sur le Caillou) : la communication fut gérée à cet égard de façon géniale…

[25] La première version, attendue en janvier, n’est arrivée qu’en mai 2021 et réservée aux 10 membres du Groupe Leprédour (invention du ministre des Outre-mer Lecornu lors de son voyage sur le Caillou). Voir :

https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/implications-du-oui-et-du-non-a-l-independance-ce-que-l-on-sait-du-document-envoye-par-l-etat-1007878.html

Le Haussaire, Patrice Faure avait ensuite présenté sa nature ; voir son interview par RRB, le 29 juin 2021 :

https://www.youtube.com/watch?v=GB2XJTKlLbQ

Enfin, ce document, confidentiel donc, ne fut rendu public par le Haussaire que le 16 juillet 2021; il est consultable sur :

https://www.nouvelle-caledonie.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Elections/Elections-2021/REFERENDUM-2021/Les-consequences-du-oui-et-du-non/Le-document-sur-les-consequences-du-oui-et-du-non

Des indépendantistes en ont fait une lecture avec commentaires :

https://www.lindependant-knc.com/medias/files/partie-1-csq-oui-intro-avertiss-csq-juridiques-8p-2.pdf

Une critique de Mathias Chauchat, un Métro indépendantiste déjà rencontré maintes fois dans ce feuilleton, est à méditer ; voir :

https://larje.unc.nc/fr/quest-ce-quune-nation-premiere-approche-du-document-du-oui-et-du-non/

J’ai publié un billet critique le 3 juin 2021 : Pour l’Indépendance-association du Caillou, Kanaky Nouvelle-Calédonie. J’accuse… ! Son sous-titre est : Quel bilan peut-on faire des discussions menées à Paris en « format Leprédour » ? J’accuse...! ... le gouvernement français, dans son document « Discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Les conséquences du ″Oui″ et du ″Non″ », d’avoir voulu faire très peur aux habitants de Nouvelle-Calédonie en cas de Oui à l’Indépendance. Voir :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/030621/pour-l-independance-association-du-caillou-kanaky-nouvelle-caledonie-j-accuse

L’Annexe 4, Les dépenses de l’État en Nouvelle-Calédonie en 2020, est une mine d’information sur les fameux transferts (voir la partie du feuilleton où ils sont analysés) : 178 GCFP, 18 % du PIB de 990 GCFP

[26] Le travail de deuil est fort important dans la culture kanak (mais aussi wallisienne-futunienne, et plus généralement en Océanie) : il n’était ainsi pas pensable d’imaginer une campagne électorale en brousse kanak, même sans confinement. Les loyalistes locaux et l’État eurent l’outrecuidance de présenter ce nécessaire deuil comme un vulgaire prétexte. Glaçant ! Isabelle Merle, historienne de la colonisation, spécialiste de l’histoire du Pacifique et plus particulièrement de la Nouvelle-Calédonie, l’expliquait plus calmement mais fermement peu avant le 12 décembre 2021 : voir :

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjRqM3j2bf6AhUVkBoKHUrADo04HhC3AnoECAMQAg&url=https%3A%2F%2Fwww.dailymotion.com%2Fvideo%2Fx863hrz&usg=AOvVaw3HU0rQ3HDKdn1piD8f_kae

[27] « Il y a une jurisprudence du conseil d’État […] selon laquelle un niveau d’abstention élevé, par lui-même, est sans incidence sur la régularité et la sincérité d’un scrutin » indiquait Pascal Lamy, président de la commission de contrôle en proclamant officiellement les résultats du référendum le lundi 13 décembre.

[28] Voir et entendre ce discours de 2018, avec analyses de la Télé Calédonia – télé qui se veut du pays mais sise dans le Nord et même un peu marquée indépendantiste :

Le discours au Théâtre de l'Île - EDITION SPECIALE E.MACRON - YouTube

[29] Enquête réalisée en ligne du 27 au 29 avril 2021 pour le ministère des Outre-mer, sur un échantillon de 1 042 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé.

[30] Je terminai ce billet par : « Monsieur le Président, vous affirmiez en 2017 à Alger, avec un grand culot et un grand courage (vous n’étiez alors que candidat à la présidence de la République et je croyais naïvement, ou faisais semblant de croire, au “ni à droite, ni à gauche” et à votre profond sentiment anticolonialiste) que “La colonisation est un crime contre l’humanité”, vous ajoutiez même “C’est une vraie barbarie…” ; en ajoutant cependant : “En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé, et je ne regrette pas cela parce qu’il y a une jolie formule qui vaut pour l’Algérie : La France a installé les droits de l’homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire”. La France et vous-même savent-ils lire les droits de l’homme en Kanaky ? Monsieur le Président, votre amnésie qui, j’ose l’espérer, est la seule raison de ce faux pas, fait de votre décolonisation ratée, un pied de nez à l’humanité. Veuillez croire, Monsieur le Président, à ma colère distinguée ».

[31] Dont la réponse doit être, selon lui, régalienne : c’est l’État qui doit la gérer. On en reparla souvent, de ce dérèglement climatique : quand on en parle beaucoup, on parle moins de la question de l’indépendance… On est même tenté de généraliser : quand on en parle beaucoup, on parle moins de la lutte des classes et des inégalités. Mais quand j’dis ça, j’dis rien…

[32] On se rappelle l’étonnement et le tollé de la réaction du gouvernement…

[33] Ce groupe, créé en 1988 (rejoint par le FLNKS en 1990) pour soutenir la revendication d’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, rassemble des représentants des îles Salomon, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Vanuatu, des Fidji et du FLNKS où, pour les pays maintenant indépendants, la Chine est en effet de plus en plus présente. Le troisième référendum d’autodétermination et la stratégie IndoPacifique seront les principaux points à l’ordre du jour. Voir, par exemple :

La validité du troisième référendum au cœur du sommet du groupe Fer de lance mélanésien - Nouvelle-Calédonie la 1ère (francetvinfo.fr)

[34] Venue de la droite loyaliste radicale calédonienne puis sa cheffe de file incontestée, elle soutint Macron fin 2021. Depuis 2019, présidente de la province Sud (la plus blanche et la plus loyaliste ; elle conserve son mandat) ; elle est cash, mais ne pèse pas toujours la portée de ses déclarations en balançant la non-neutralité de ses nouveaux amis de Métropole : Macron est « le seul, affirme -t-elle, à posséder une réelle connaissance du dossier calédonien », ajoutant « si la Nouvelle-Calédonie est restée française, c’est grâce à l’engagement d’Emmanuel Macron et de Sébastien Lecornu ».

En janvier 2022, elle expliquait déjà tout dans une interview au journal Le Figaro :

«Macron a tout mon soutien» : l'ex-LR Sonia Backès, cheffe de file de la droite en Nouvelle-Calédonie, rallie le chef de l'État (lefigaro.fr)

On ne peut pas ne pas mentionner la véritable farce de la nomination (éphémère) de l’un de ses très proches au poste de conseiller spécial : le gouvernement avait oublié que ce conseiller avait soutenu Zemmour… Voir, entre autres :

https://la1ere.francetvinfo.fr/polemique-apres-la-nomination-de-brieuc-frogier-ancien-soutien-d-eric-zemmour-au-sein-du-cabinet-ministeriel-de-sonia-backes-1319124.html

Mais Backès ne donne pas que dans la farce. Elle alla jusqu’à affirmer : « Je tiens à un remerciement particulier à Sébastien Lecornu qui m’a fait confiance à tous les moments : pour l’usine du Sud, pour le référendum, et aujourd’hui en m’accompagnant dans ces nouvelles fonctions. Je sais que là où il est, au Ministère des Armées, il garde un œil tout particulier sur nous ». Est-elle consciente de la portée de cette sortie ? Veut-elle dire que Le Sabre-Lecornu veille sur les loyalistes ?

[35] Il n’est pas inutile de lire la totalité du discours public de Nouméa en juillet 2023.

Discours de Nouméa. | Élysée (elysee.fr)

[36] « Il est important et je souhaite qu’une révision de la Constitution de la Ve République puisse intervenir début 2024. Il s’agira d’une révision constitutionnelle dédiée à la Nouvelle-Calédonie parce que votre histoire originale au sein des institutions de la République le justifie et parce que la Nouvelle-Calédonie demeurera une collectivité à part, disposant de son propre titre au sein de notre Constitution ». Au départ, il s’agit d’une réforme générale de la constitution ; ensuite elle sera limitée au seul dégel du corps électoral…

[37] ANALYSE. Révision de la constitution : son adoption ne se fera pas sans difficulté - Nouvelle-Calédonie la 1ère (francetvinfo.fr)

[38] Nouvelle-Calédonie : pourquoi la réforme constitutionnelle souhaitée par Emmanuel Macron s’annonce difficile ? - Public Sénat (publicsenat.fr)

[39] Voir notre billet :

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/230621/fuck-federation-unie-caledonie-kanaky

[40] Qui a eu l’idée d’affubler ce document du joli nom de « Martyr » ? Un document qu’un indépendantiste déclare qu’en effet il sera martyrisé ! L’humour noir fait florès…

[41] Une génération selon Darmanin, un demi-siècle selon un dirigeant loyaliste !

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