En ouvrant ce lundi 25 mai le « Ségur de la Santé » Édouard Philippe et Olivier Véran espèrent faire retomber la poussée de fièvre qui reprend à l'hôpital et dans le secteur sanitaire et social.
Traitée depuis plus d'un an par le mépris coutumier du gouvernement à l'égard des mouvements sociaux, la mobilisation des soignant.es trouvera encore dans les récentes annonces de l'exécutif matière à repartir avec rage.
Ce 11 mai est-il déjà le jour d'après comme voudraient nous le faire croire les médias depuis l'annonce du calendrier de déconfinement par Jupiter ? Sûrement pas si l'on en juge par les contraintes toujours imposées aux citoyens et les restrictions de libertés au nom de l'état de « guerre » déclaré par Emmanuel Macron.
Depuis le 15 mars, le télétravail s'est imposé comme un mantra dans le discours gouvernemental. Il serait devenu la solution miracle pour dédensifier les open-space, réduire l'affluence dans les transports en commun, faire tourner les équipes, afin de respecter les distances sanitaires..
Gestion par les coûts, dictature du court terme au mépris de l’anticipation et de la prévention, étouffement des alertes au prétexte de la loyauté… L’ampleur de la crise jette une lumière crue sur les conséquences du Wall Street management.
Depuis le début de la crise sanitaire, les travailleurs sont soumis à une injonction paradoxale « Restez chez vous versus revenez travailler. » Mais depuis la dernière allocution de Jupiter et les interventions du gouvernement, il est devenu clair que la reprise des activités est devenue la priorité et le discours sanitaire est plus que jamais inaudible.
« Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune ».
Cela fait maintenant plusieurs semaines que le patronat piaffe d'impatience de redémarrer l'activité des entreprises, encouragé d'ailleurs en ce sens par la ministre du Travail ou par Bercy.
Dans le cadre de la mise en place du site luttevirale.fr, qui permet aux salariés d’alerter sur leurs conditions de travail pendant la pandémie de Covid-19, la CGT des cadres et professions intermédiaires s’est associée à des statisticiens et statisticiennes et lance une enquête nationale sur les conditions de travail pendant le confinement pour éclairer le débat public.
Alors que l'on s'interroge sur le « jour d'après » cette pandémie de Covid 19 et que la team Macron nous abjure de remettre à demain les polémiques pour rester « focus », force est de constater qu'après la sidération, le temps est déjà venu de demander des comptes au gouvernement et d'en contester les décisions et les arbitrages faits au nom de cette crise sanitaire.