La censure par le Conseil constitutionnel de l'article 3 de la loi anticasseurs inspiré des interdictions de stade est évidemment une bonne nouvelle pour les acteurs du mouvement social mobilisés pour faire respecter le droit de manifester.
La réforme des retraites préparée dans les concertations avec le Haut-commissaire Jean-Paul Delevoye fait périodiquement les gros titres de la presse parce que le gouvernement lance des ballons d'essai qui sont chaque fois autant d'occasions pour l'exécutif de communiquer et préparer le terrain idéologique à des reculs fondamentaux.
Si en soi le grand débat était une promesse, alors Emmanuel Macron n'a plus le droit de décevoir. Mais à la différence de sa campagne électorale présidentielle et à en juger par les presque deux années de son règne jupitérien, Macron ne fait plus recette. Les Français sont sceptiques.
Il s'est véritablement passé quelque chose les 15 et 16 mars avec les marches du Siècle et la grève des jeunes pour le climat. Quelque chose dont apparemment le gouvernement ne semble pas une fois encore avoir pris la mesure.
Dans sa lettre aux Européens, Emmanuel Macron se pose comme le rempart à l'extrême-droite et en protecteur des libertés et de la démocratie. Il propose ainsi que « soit créée une Agence européenne de protection des démocraties ».
En s'invitant dans une séance du grand débat national exclusivement féminine, organisée par Marlène Schiappa -quelle audace !-, Emmanuel Macron a visiblement voulu occuper le terrain médiatique à quelques heures de la mise en œuvre de l'index sur les inégalités salariales femmes-hommes dans les plus grandes entreprises et quelques jours avant le 8 mars.
Emmanuel Macron, son gouvernement et sa majorité sont en campagne. L'exercice du grand débat national a très vite tourné au numéro de bateleur. Macron écoute longuement, Philippe affronte les questions sur un plateau de télé, mais c'est pour mieux asséner leur prêchi-prêcha libéral et préparer les esprits à des lendemains qui déchantent.
S'il fallait juger du succès d'une mobilisation sociale au temps d'antenne sur les chaines d'information continue, alors on pourrait penser qu'il ne s'est rien passé le 5 février.
Tandis que les Français restent globalement sceptiques quant à l'issue du grand débat et continuent à soutenir le mouvement des gilets jaunes, Emmanuel Macron vient de faire savoir qu'il envisageait de recourir à un référendum en même temps que les élections européennes.