En prenant la forme d'une occupation d'une centaine de lieux culturels dans la foulée de celle du théâtre de l'Odéon depuis le 4 mars, la mobilisation des artistes, technicien.nes et intermittent.es du spectacle est d'emblée apparue comme fédératrice.
On se souvient de la grande passion affichée par Emmanuel Macron pour Georges Clémenceau, dont il a cru bon d'annexer l'image à l'occasion des célébrations du centenaire de la fin du premier conflit mondial en 2018.
Il paraît qu'Emmanuel Macron aurait fait la leçon à son gouvernement afin d'éviter toute cacophonie dans le service après-vente des mesures dites de « freinage » qu'il a annoncées aux Français.
Si on a bien gagné une chose depuis le début de la pandémie, c'est bien de ne plus trop voir ou entendre pérorer des experts et décideurs néolibéraux nous expliquer le trop d'État, le trop de fonctionnaires.
La créativité bureaucratique sans limite d'un gouvernement et d'une technocratie hors-sol a, une nouvelle fois ces jours derniers, offert le navrant visage de l'absurdité kafkaïenne.
« C'est dur d'avoir 20 ans en 2020, ce sont ceux qui vivent un sacrifice terrible » assurait le chef de l'État dans un de ses éclairs de lucidité qui sont en général les préludes à des mesurettes insuffisantes.
L'irruption jeudi 4 mars des intermittent.es au théâtre de l'Odéon et son occupation par plusieurs dizaines d'entre eux depuis plusieurs jours marque un anniversaire douloureux. Elle est aussi tout un symbole si l'on se souvient que le théâtre a été occupé en mai 68, et lors de précédentes mobilisations en 1996 et 2016.
À quelques jours du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes et du 17 mars, qui marque l'anniversaire du premier confinement, il n'est pas inutile de regarder ces mois de pandémie à travers un prisme féministe.
Alors que le pays souffre d'une crise sociale et économique consécutive à ses décisions politiques, le gouvernement s'emploie déjà - faute d'un bilan enviable - à faire campagne pour 2022 en se cherchant un nouvel ennemi intérieur.
À en croire une étude Abbyy, spécialiste de l'intelligence numérique, réalisée en novembre auprès de 4 000 salariés d'entreprises de plus de 50 salariés en France, en Allemagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni, les jeunes de moins de 35 ans vivent plus difficilement l'amplification du télétravail que leurs aînés.