Macron a prévenu que « la rentrée sera très dure ». Incontestablement le chef de l'État retarde. Car c'est bel et bien depuis le confinement, puis le déconfinement et ces premières semaines de vacances que le pays souffre avec une acuité décuplée.
Une bonne claque aux municipales et voilà confirmé le scénario attendu depuis des semaines : Édouard Philippe s'en retourne au Havre et le tournant politique annoncé par les contempteurs de la Macronie se concrétise par un cap fermement maintenu à droite.
Après la mobilisation massive du 16 juin, qui a rassemblé quelque 180 000 manifestants partout en France, les syndicats (CGT, FO, SUD, Unsa) et collectifs de soignants (Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences) appellent à une centaine de nouveaux rassemblements le 30 juin devant des hôpitaux et des Agences régionales de santé (ARS).
La ratification par la CGT et son Union Générale des Ingénieurs Cadres et Techniciens de l'Accord National Interprofessionnel (ANI) sur l'encadrement le 18 juin est un événement important à plusieurs titres.
Il n'y a rien dans l'allocution d'Emmanuel Macron ce dimanche 14 juin qui pourrait faire baisser la contestation sociale parce qu'il n'a répondu en rien aux questions brûlantes soulevées ces derniers jours, ces derniers mois.
Geoffroy Roux de Bézieux et ses amis ont bel et bien conservé leurs mauvaises manières d'avant Covid-19. Réclamer toujours plus de dérégulation, être libérés de toute norme, profiter des aides publiques sans vergogne et sans contreparties. On en voit ces derniers temps quelques exemples.
La France ne se réveille pas du confinement avec la gueule de bois. Ces semaines où l'on nous a enjoint de renoncer à nos libertés en échange de notre santé n'ont été ni festives, ni insouciantes. La crise qui se profilait dès les premiers jours est installée durablement.
En ouvrant ce lundi 25 mai le « Ségur de la Santé » Édouard Philippe et Olivier Véran espèrent faire retomber la poussée de fièvre qui reprend à l'hôpital et dans le secteur sanitaire et social.
Traitée depuis plus d'un an par le mépris coutumier du gouvernement à l'égard des mouvements sociaux, la mobilisation des soignant.es trouvera encore dans les récentes annonces de l'exécutif matière à repartir avec rage.
Ce 11 mai est-il déjà le jour d'après comme voudraient nous le faire croire les médias depuis l'annonce du calendrier de déconfinement par Jupiter ? Sûrement pas si l'on en juge par les contraintes toujours imposées aux citoyens et les restrictions de libertés au nom de l'état de « guerre » déclaré par Emmanuel Macron.
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