« Nous sommes en guerre » : en usant et abusant de la métaphore guerrière, Macron ne fait qu’entretenir une confusion sur laquelle les Français ne sont déjà que trop portés. Mais on ne lutte pas contre un virus avec des missiles ou des blindés.
La publication par l’INJEP des résultats d’une étude détaillée, menée sur le terrain pendant la phase de préfiguration du SNU (juin 2019), vient doucher les enthousiasmes officiels abondamment relayés par les médias et remettre en question un certain nombre d’éléments qui, à la réflexion, n’apparaissent plus ni comme des faits acquis ni comme des évidences.
"...on apprenait dans l’armée à faire vivre ensemble les Français les plus radicalement différents " Avec cet éloge de la conscription et sa grande peur des " Français différents (...) inégalement enracinés dans l’histoire de la nation", en 2005, Jean Daniel était déjà très vieux... et très représentatif de cette dérive identitaire qui a touché depuis une large partie de la gauche.
Le service national universel (SNU) que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans. Une opération de soumission de la jeunesse: il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes... Une pétition attend les signatures.
Depuis l’annonce de la généralisation du SNU à l’horizon 2024, c’est toute l’Education nationale qui se mobilise, le petit doigt sur la couture du pantalon, pour garantir le succès de l’opération. L’Education nationale, mais aussi les établissements catholiques... et l’hôtellerie privée. Pas moins.
Il faut qu’il se sente suffisamment fort, Blanquer, pour faire annoncer par son secrétaire d’état Attal, en pleine période de contestation, la généralisation du service national universel (SNU) pour les années à venir. Une contestation singulièrement silencieuse sur le sujet...
N’en déplaise aux thuriféraires de la souveraineté nationale qui monopolisent le devant de la scène médiatique, le Brexit n’est pas par nature la victoire du « peuple » dominé sur un exploiteur mondialisé.
Paradoxe, cécité et duplicité d’un mouvement de contestation dans un pays qui se satisfait d’analyses convenues et confortables (le néo-libéralisme, la police, l'UE, la finance mondialisée etc) mais reste obstinément fermé à certaines remises en cause.
Les violences policières ne sont pas une chose nouvelle ; pourtant, ces dernières semaines, le thème des violences policières fait l’objet d’une singulière attention, d’un intérêt, suspect, qu’on ne soupçonnait pas jusque-là et c’est cette nouveauté qui interpelle.
Souvent qualifiée de "néolibérale", la politique de Blanquer n’a pourtant rien de fondamentalement nouveau ni même de libéral, s’inscrivant plutôt dans la vieille tradition centralisatrice et autoritaire de l’Education nationale, une tradition bien française, républicaine, qualificatif d’ailleurs aussi fumeux que celui de libéral.