En cette année du centenaire de la naissance de Benno Besson, le Collectif BPM part à la recherche de « L’oiseau vert », pièce iconique du metteur en scène suisse créée il y a quarante ans à la Comédie de Genève et qui a ébloui toute une génération de spectateurs. Le trio de comédiens-créateurs revisite avec beaucoup d’humour et d’admiration ce conte philosophique dans ses décors originaux.
À Bruxelles, Guillaume Désanges clôture le cycle « Matters of concern » et près d’une décennie de programmation artistique à La Verrière en invitant l’artiste franco-gabonaise Myriam Mihindou, dont « Épiderme » est la première exposition personnelle en Belgique. Pour l’occasion, elle métamorphose l’espace d’exposition en un lieu d’expérience partagé.
À Vidy-Lausanne, Steven Cohen reçoit dans son boudoir, espace intime empli de ses souvenirs et d’animaux empaillés. Tel un sanctuaire, le boudoir est aussi le lieu des conflits intérieurs, l’espace mental. Cloué au sol par la conscience des malheurs du monde, l’artiste à la fragilité du papillon, au corps transfiguré par la contrainte, poursuit son douloureux chemin vers la liberté. Bouleversant.
En 2012, Olivia Maëlle Breleur ouvrait sa galerie d'art dans le 15ème arrondissement de Paris. Après Belleville, elle est désormais installée dans un nouvel espace sur le site de Komunuma à Romainville, quintuplant sa surface, et fête ses dix ans autour d’une exposition collective inspirée d’une balade du chanteur martiniquais Ralph Thamar évoquant la nostalgie d’un paradis intime perdu.
Pièce pour deux comédiennes, « Rembobiner » est construit à partir de l’œuvre vidéo de Carole Roussopoulos, documentariste franco-suisse qui a passé sa vie à enregistrer les luttes de son temps, particulièrement celles émancipatrices des années soixante-dix. L’excellent Collectif Marthe interroge la mémoire dans les films de la vidéaste pour mieux raconter une époque et en saisir ses désirs.
À Graz, la cinquante-cinquième édition du streirischer herbst interrogeait l’omniprésence de la guerre aux portes de l’Europe occidentale et la capacité de celle-ci à la mettre à distance. Organisé autour d’une grande exposition revisitant les collections de la Neue Galerie, le festival proposait un programme qui, d’Harun Farocki à Boris Charmatz, dévoilait ce qu’on ne veut pas voir.
Dans les steppes arides de Sibérie, trois personnages flamboyants incarnés par un trio de comédiens époustouflant vont s’affronter le temps d'une nuit. Thibaud Croisy met en scène « L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer » de Copi à la manière d’un Vaudeville barbare dans lequel les questionnements sur les corps et la sexualité se heurtent à l'incapacité du langage à les définir. Épatant.
Pour sa nouvelle pièce, la chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen retrouve les interprètes de ses premiers spectacles, chanteuses et musiciennes issues de la tradition populaire du sud marocain. « Éléphant » poursuit la construction d’un langage chorégraphique commun débuté avec la création de sa compagnie il y a une dizaine d’années pour ne pas que ce qui nous est cher disparaisse.
À Genève, la seconde édition de « Dance First Think Later », manifestation à la croisée de la danse, de la performance et des arts visuels, élargit les modèles existants en faisant déborder des cases des domaines qui se nourrissent déjà entre eux. Une transdisciplinarité qui multiplie les possibles pour créer un terrain ouvert propice à percevoir et interroger le monde tel qu’il va.
À Théâtre Ouvert, Boutaïna El Fekkak et Abdellah Taïa signent de bouleversantes retrouvailles dix-neuf ans après la fin aussi brutale qu'instantanée d'une amitié si intense qu’on l’imaginait indéfectible. Né d’une écriture à quatre mains, « Comme la mer mon amour » est un récit magnifique sur la fin de l’insouciance rythmé par des extraits de films de l’âge d'or du cinéma égyptien.