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À Metz, Michael Rakowitz interroge le rôle du musée afin de mettre en place des dynamiques de réparation et de responsabilisation face aux pillages et destructions. Pour sa première exposition personnelle en France, l’artiste irako-américain présente un ensemble de pièces issues de la série « The invisible enemy should not exist » commencée en 2007, l’œuvre d’une vie.
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La Kunsthalle de Vienne propose une plongée dans l’histoire culturelle du féminisme français des années soixante-dix et quatre-vingt à travers le regard de la comédienne et réalisatrice Delphine Seyrig, qui s’investit très tôt dans le mouvement de libération des femmes et va envisager la caméra vidéo comme un outil d’émancipation. Retour sur le parcours d’une femme engagée.
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À Villeurbanne, l’IAC et URDLA poursuivent avec leurs voisins la « fabrique du Nous » dont le second volet, « des voix traversées », propose, à travers une exposition et des fabriques de marches, chants, danses, dans l’espace public, d’écouter et de faire entendre des « nous » polyphoniques par nature. La manifestation fait le pari de la rencontre de proximité par la création et les artistes.
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La galerie Odile Ouizeman à Paris présente jusqu'à la fin du mois l’œuvre tissée d'Ulla Rosen qui a consacré une partie de sa vie à la réalisation de tapisseries colorées peuplées de créatures étranges et inquiétantes, de symboles obscurs. Jamais exposées de son vivant, les tentures murales reflètent le monde intérieur d'une femme née dans la douleur du siècle dernier.
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À Vienne, le Leopold Museum célèbre l’art tourmenté d’Alfred Kubin, dont l’œuvre, façonnée par la violence, les guerres, les pandémies, les manipulations de masse, apparait plus que jamais d’actualité. L’exposition fait dialoguer l’artiste avec ses modèles et ses contemporains de l’histoire de l’art, de Goya à Ensor, d’Odilon Redon à Félicien Rops. Passionnant.
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En suivant la trajectoire d’un vigile devenu manifestant, Guillaume Cayet interroge, pour sa première mise en scène, le moment de bascule, quand l'humiliation se transforme en colère, quand le corps décide de passer à l'action. « Grès (tentative de sédimentation) », monologue musical, raconte, tel un long cri, la tragédie d'un homme ordinaire prenant conscience des inégalités sociales.
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Profondément affectée par les attentats de 2015 qui la renvoient à ses cheveux bruns, sa peau mate, au silence de son père, à la honte de son grand-père harki, Naïma interroge ses racines et finira par partir à leur recherche en Algérie. Sabrina Kouroughli adapte le très beau roman d’Alice Zeniter en quête de réconciliation avec la mémoire de sa famille.
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Le 6 avril 1944, sur ordre de Klaus Barbie, quarante-quatre enfants et sept éducateurs sont raflés à la maison d'Izieu dans l'Ain, « colonie » fondée en mai 1943. Presque tous seront déportés à Auschwitz. Vingt-deux lettres et dessins originaux reviennent pour la première fois sur leur lieu de création. Symboles de vie devenus archives historiques, ils témoignent du bonheur de l’insouciance.
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Récit choral et fragmentaire de la jeunesse algéroise prise dans l’effroi de la décennie noire, « Superstructure », qui évolue dans l’Alger imaginaire du Corbusier, met en abîme cette génération avec celle des années de la guerre d’indépendance. Hubert Colas signe une mise en scène qui restitue l'adresse poético-politique du texte puissant et singulier de Sonia Chiambretto. Bouleversant.
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Le musée d’histoire de Nantes interroge ses collections pour y déceler les traces, parfois à peine perceptibles, de celles et ceux qui ont été victimes de la traite atlantique, environ quinze millions de personnes selon les estimations des historiens. L’exposition, immersive, suggestive, sensible, rend compte de la complexité du réel d’une ville qui fut négrière et esclavagiste.