À Genève, la galerie Analix Forever expose les travaux récents de l’artiste française Laure Tixier issus de ses thèmes de prédilection, qu’elle mêle à des œuvres plus anciennes. « Habiter, sortir, brûler » s’intéresse à l'habitat, l’architecture et l’urbanisme, et à l’ambiguïté qui leur est inhérente. Sous la délicatesse se forge la résistance.
À Saint-Gaudens, la Chapelle Saint-Jacques prolonge le second film de Valérie du Chéné et Régis Pinault par une exposition au titre éponyme. « À pas chassés » réinvestit les images cinématographiques à l'aide de dessins, d'objets, d'affiches, de peintures et de sculptures, plongeant le visiteur dans une installation immersive qui fait disparaitre le film pour mieux réactiver l'esprit des lieux.
Au centre d’art contemporain de Châteauvert dans le Var, Martine Feipel et Jean Bechameil invitent à une « traversée de nuit ». Articulée autour du film d’une déambulation nocturne, double hommage aux populations migrantes et à la nature, l’exposition souligne la place désormais centrale du vivant dans leur travail, ainsi qu’elle devrait l’être dans nos vies.
Ouverte avec le nouveau spectacle chorégraphique d’Alexander Vantournhout et le magnifique et nécessaire « Discours aux Nations Africaines » de Felwine Sarr mis en scène par Étienne Minoungou, la 16ème édition du NEXT Festival de théâtre et de danse dans et autour de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai et Valenciennes, confirme ses belles promesses.
Au Théâtre de la Bastille, Simon Gauchet met en scène un voyage métaphysique au cœur de l’intime et de l’inconscient collectif à partir du mystère de l’Atlantide, qui fait écho aux bouleversements actuels. On est submergé par l’immense beauté de cette « Grande marée » qui est aussi une formidable leçon de théâtre où réinventer tient de l’acte politique.
À Sélestat, le Frac Alsace explore d’autres manières d’accueillir et de prendre soin des vivants. L’exposition « Sur les bords du monde » propose de reconsidérer la planète à l’aune de sa féralité, un réensauvagement du domestique qui ouvre de nouveaux possibles de cohabitation à l’opposé de la logique de croissance extractiviste.
Monologue autobiographique, tout à la fois réquisitoire contre les assassins d’un père et déclaration d’amour d'un fils, « Qui a tué mon père » mis en scène par Ivo van Hove et admirablement interprété par le comédien néerlandais Hans Kesting, renforce un peu plus la formidable fortune scénique du puissant texte d'Édouard Louis, élevé ici au rang de tragédie contemporaine. Bouleversant.
Figure majeure de la scène artistique française contemporaine, connu pour ses peintures à l’encaustique, Philippe Cognée était à l’honneur de trois expositions majeures en 2023 dont « Le réel sublimé », qui s’achève dans quelques jours au musée de Tessé au Mans, proposant une traversée dans trente ans de création autour de trois thèmes récurrents : nature, architecture et figure.
Pour sa troisième proposition à la Verrière, Joël Riff convoque la peinture de Cristof Yvoré, montrant vingt ans de travail en treize tableaux alignés de façon chronologique sur le long mur du fond. Intitulée « Coi », l’exposition souligne la pérennité de son œuvre en déployant une communauté d’artistes dont les toiles sont accueillies par le mobilier créé spécialement par le duo belge Noir Métal.
À partir de mémoires communes, Philippe Quesne compose son « jardin des délices » interrogeant notre rapport à la nature dans une société en pleine mutation. Épopée rétrofuturiste à la poursuite de lendemains désirables, la pièce est une ode au vivant et à l’être humain dans ce qu’il a de plus vulnérable. Ici, l’éclat de l’ordinaire se révèle d’une sidérante beauté.