Face à un si beau film il est soudain plus difficile de parler. Le film parle pour lui-même : il faut aller le voir, absolument. Quelques remarques malgré tout pour voyager dans et avec le film, pendant, après.
(aïe aïe aïe, je vais essayer de ne pas exploser sur telle ou telle mine)
Sacré mille-feuilles, et sacrée patate chaude (même en ne parlant que du film), et assemblage d’éléments, de sensations, d’idées et de réactions qui tirent à hue et à dia. Pour moi, en tout cas.
Lire le cinéma, parce qu'il raconte des choses. A l'intérieur de chaque film et dans le dialogue entre eux, dans le discours autour, sa place, ses pentes. D'où ils viennent, ce qu'ils nous rapportent du monde, y apportent ou en retranchent. Ce qu'on soigne ou abîme. Et c'est franchement pas simple, en ce moment, mais c'est, aussi, franchement intéressant : fenêtre sur le monde, ô combien!
Saint-Omer : regard aveugle.
Je poste ici une série de textes sur des films surtout récents, des films et tout autant leur réception, qui raconte leur fabrication, qui raconte un certain rapport au monde (qui ne va pas) (et pas qu'au cinéma)
PACIFICTION : Titre extraordinaire, il faut le dire. Et Drôle de machin. Ricanement du vide idéologique qui se regarde, satisfait, est-ce vraiment ce qu'on veut recevoir, porter, défendre ? Le film existe, pour autant.
Par Marina Déak
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Pourquoi se prendre la tête, franchement ? Vous n'êtes pas d'accord avec votre ami, laissez donc la place à votre ennemi, c'est plus facile. Comme tout cela est fatiguant, vous avez besoin de vous ressourcer, alors quand vous allez au cinéma, il faut que ce soit agréable. Plus facile de défaire que de faire, plus facile d'avaler que de plonger, c'est sûr. Nomadland - les élections : Je ne peux pas m'empêcher d'y voir envers et endroit de la même pièce : ne pas penser.
Ces temps-ci, se déploie avec vigueur un potentiel resté jusqu'à présent un peu caché, un peu marginal. Désormais, la passion triste du sacrifice est là. En plein. Elle s'étale. Elle se gorge d'elle-même. D'autant plus qu'elle est nécessairement du côté du Bien. Et elle nous emmène au précipice en chantant (une complainte, bien sûr).
J’ai fait un rêve, c’était un cauchemar. Il m’a paru l’image de ce que nous ne voulons pas savoir. Si nous regardions cette image, nous ne pourrions plus accepter de jouer à ce petit jeu-là, ce suicide collectif auquel nous nous prêtons de diverses manières aujourd’hui.
Pendant que les salles de cinéma essaient de survivre, des cinéastes parcourent les rues encore ouvertes pour dire leur colère et celle de tous ceux qu'on n'entend pas. Je relaie ci-après, en écho et suite à l'interpellation publiée il y a quelques jours, leur appel à «Plans-portraits».
Nous nous sommes retrouvées, Mariana Otero, Estelle Fredet et moi-même, trois cinéastes, à la manifestation des soignants de ce jeudi 15 octobre, nous y avons discuté, ensemble et avec quelques élus présents, de ce qui nous semble la nécessité de se dresser aujourd’hui contre des décisions aberrantes et délétères, et nous avons dans la foulée écrit ce texte.