Depuis le 25 juillet dernier, le berceau du printemps arabe a connu une récession démocratique sans précédent. Avec la suspension de toutes les instances constitutionnelles, y compris la constitution elle-même et l’ISIE (instance supérieure indépendante pour les élections), le pays entame une phase décisive de son histoire moderne marquée par un risque certain de retour à la dictature.
Al-Jazeera est sans doute parmi les rares success-story dans le monde arabe. Par contre, la chaîne fait face aujourd’hui à une compagne de diffamation qui s’est vite transformée en lynchage médiatique annonçant un tournant décisif dans le parcours d’une presse en quête d’autonomie.
Des déclarations de très haut niveau s’inter-croisent et de multiples annonces convergent pour décrire l’avènement d’un tournant décisif dans le Golfe. Ce sont les signes avant-coureurs d’un changement brutal qui s’annonce à l’horizon dans une région fragilisée par les conflits et les tensions.
Dans un monde arabe sinistré par les guerres fratricides, les coups d’Etat et la corruption, la pandémie du Covid-19 vient fragiliser un contexte déjà fragile. La réaction des Etats et des sociétés face à la crise varie considérablement d’un pays à l’autre, mais représente dans l’ensemble une rare occasion pour tester la vitalité des acteurs et des forces dans une nation.
La Tunisie, berceau du printemps arabe, connaît aujourd’hui une période transitoire très délicate. Bien que le pays soit la cible d’attentats terroristes et de tensions socio-économiques, Tunis est plus que jamais déterminée à réussir son pari démocratique.
Les musulmans du monde entier célèbrent les derniers jours du cinquième pilier de l’Islam, le Hajj ou bien « la saison du Hajj ». Cet événement n’a pas échappé, malgré son caractère spirituel, son aspect pacifique et son statut unificateur, à la crise politique qui secoue la région du Golfe depuis plus de deux ans.
L’assassinat barbare du journaliste saoudien, Jamal Khachokji est devenu aujourd’hui le signe d’un monde arabe qui va très mal. Il est la preuve d’une pratique politique maladive imprégnée d’une brutalité extrême qui cible premièrement et avant tout, les intellectuels et les opposants. L’affaire khachokji n’est pas un simple crime, mais tout un symbole.
Le blocus du Qatar n’est plus une affaire locale ou même régionale mais il est en train de devenir très vite un vecteur majeur d’instabilité internationale. Les facteurs du désordre se multiplient et se propagent vers d’autres foyers au Moyen-Orient comme en témoigne la situation actuelle en Jordanie.
La situation actuelle dans le Golfe est le résultat d’un contexte régional et international complexe. Elle est devenue par la suite un facteur de restructuration et d’orientation de ce même contexte. Défini par l’instabilité et le doute, le contexte de la crise est aujourd’hui plus fragile qu’il l’était avant le 5 juin 2017.
Il est difficile de lire la crise actuelle entre les pays du Golfe dans le seul cadre défini par le discours officiel des pays impliqués dans le « blocus du Qatar ». Il ne s’agit pas en fait de terrorisme ni d’ingérence, mais la crise repose sur deux visions différentes du changement et transformations que le monde arabe est en train de connaître.