Papa, je peux te poser une question ?Il sourit.Je t’écoute, ma fille. C’'est notre pays, Papa ? Bien sûr, ma fille. Elle affiche une moue dubitative.C’est vraiment nôtre pays? Viens avec moi. Il l’emmène au dernier étage de leur maison. Sur une terrasse qui surplombe la ville.Tu vois cette ville?
Je vous mets un pouce bleu.Inutile.Pourquoi ?Nul besoin de pouces levés. Je vais partager quand même.Ne perdez pas de temps.C’est pour que vous soyez visible.Déjà fait.Vous avez 0 vue.Non. Depuis qu’il y a la vôtre.Il en faut plus.Pourquoi faire ?Pour avoir plus de visibilité. Ça sert à quoi?À être plus vus. Vu pourquoi ?
Chaque être fait ce qu’il veut ou peut. Avec ce qu’il a et n’a pas. Que vous soyez un héros ou une ordure. En un dixième de seconde, vous basculez dans le meilleur ou dans le pire. Parfois, l’ordure que vous étiez dans le passé- plus ou moins lointain- met du temps à affleurer à la surface. Comme le nez au milieu d’un visage démasqué. Et alors place à la justice.
Sept ans de course sur un mur. Tout avait débuté la semaine après son arrivée au village. Une nuit, elle a entendu du bruit dans la rue. Pour découvrir le lendemain une insulte peinte en bleu sur la façade de sa maison. Elle l’a recouverte de peinture noire. Trois nuits après, la même insulte. Recouverte une nouvelle fois.
Sa présence est incontournable. Pourtant, il est absent. Loin. Un homme jamais rencontré. Vivant ou mort ? Je n’ai pas la réponse. Sans doute mort. Après avoir été torturé. Je crois qu’il était médecin. Pourquoi employer le verbe croire ? Parce qu’on ne pose pas de question face à de telles ombres. Juste le silence. Quel est le nom de son tortionnaire ?
Elle était téléactrice. Rien à voir avec le cinéma ou le théâtre. Même si beaucoup d'employés étaient recrutés dans les cours d’art dramatique. Comme elle rêvant d'être comédienne. Quel était ce métier émergeant dans les années 80 ? Du commercial à distance. Les téléacteurs et les téléactrices dans une cabine vitrée. Mais tout était cool. Sauf le contrat. Et les humiliations bien sûr cools.
Un appel à la dignité. Et la défense d'un homme attaqué. C’est le tweet d’ouverture de ma journée d’internaute. Très agréable de commencer avec un tel appel. La dignité est-elle une denrée de plus en plus rare ? La question ne se pose plus. Nous avons la réponse au quotidien. Autant en profiter quand on en a un échantillon de dignité. Comme à travers cet appel..
Une poignée de jeunes traversant l’automne 1978. Mais nous aurions pu être d’une autre saison et génération. Pas les premiers ni les derniers jeunes à vouloir changer le monde. Avec le recul, je crois que nous y sommes parvenus. Ainsi que toutes les générations précédentes. Le monde a en effet changé. Nous avons des preuves permanentes de ses changements. Avec une certitude : le monde a empiré.
En colère tendance graphomane.Comme ça que que se présentait sa mère. Vous trois, vous pouvez lire tout ce que j’écris. Mais personne d’autre. Sa mère ne dérogea pas à son entêtement. Jamais ces cahiers ne sont sortis du domicile. Sauf un. Celui que son mari a glissé dans le cercueil. Un cahier à petits carreaux comme elle les aimait. Il lui a ajouté les quatre couleurs de son dernier stylo.
Cette année-là, un gouvernement chuta. Mais la chanson sur 1962 ne le mentionne pas. 62 années après : chute d’un autre gouvernement. Nous sommes des dizaines de millions à y avoir assistée. Quasiment en direct. La réalité ou un spectacle ? Chaque fois, l’impression qu’une voix va gueuler : Coupez, on la refait. Comme dans un tournage de film. Pourquoi cette impression?