Le blog de Vidal Cuervo

L'argument nucléaire demeure l'élément (caché) de toute non-négociation étasunienne. Pistolet sur la table, l'art du deal comme l'appelle Trump n'a jamais consisté à envisager le bien commun des parties, mais toujours l'exclusive part du lion yanquie. Comment s'étonner que ce forçage soit si bien incarné par le même Trump, violeur, pédophile, menteur, corrompu, corrupteur, voleur ?

Impossible d'imaginer que le pitre fasciste de Washington ait conçu seul son désengagement stratégique des affaires du monde. Plus facile de concevoir un Poutine, joueur d'échecs, ex-KGB, expérimenté à la manoeuvre pour driver ou au moins inspirer Trump, et rebattre entièrement le jeu mondial. A un point qu'on peine à comprendre encore.

Dans sa folle régression vers un nouvel ordre moral, Trump non seulement fait interdire des mots soupçonnés de véhiculer des idées « progressistes », met fin à l'éducation publique (ce jour), mais fait la promotion du pire en termes de croyances. Grand retour vers les Pilgrim Fathers et leur fanatisme puritain.

La médiocrité culturelle étasunienne n'est plus à démontrer. Hormis quelques rares exceptions artistiques, littéraires, c'est le lourd et le commercial qui domine. Mais la séquence, depuis l'élection de Trump ferait s'esclaffer tant elle est grotesque, si elle ne faisait pas se dresser les cheveux d'horreur.

Il n'aura pas fallu plus de 2 jours pour que l'Europe vote un effort financier titanesque pour réarmer le vieux continent. Cette décision va non seulement appauvrir les populations européennes éreintées par les plans austéritaires des 30 dernières années, mais encore fragiliser des économies largement artificielles et préparer le terrain pour le fascisme déjà là.

La culture française a fait de l'absence de débat une véritable marque de fabrique de sa "vie" politique. Il s'y engouffre le campisme où l'invective, le volume sonore et le faux servent de levier d'action. C'était le voile naguère, aujourd'hui le fascisme-déjà-là, ce vide justifie toutes les violences et exclusions, et garantit une société d'idiots utiles.

Le mouvement social doit tenir les élu-es de gauche comptables de leurs actes futurs. Le NFP obtient plus de sièges qu'il ne le pensait. Mais le RN et les macronistes ont de quoi bloquer les choses. A nous de peser consciemment sur les réalités sociales, dans la rue, les lieux de production et de consommation.

Si nous faisions plus de politique : nous occuper de nos affaires locales et collectives, empêcher avec plus de force, construire avec plus de détermination, tenir les politiciens à l'écart, nous défendre... On n'en serait pas à regarder monter le fascisme. Celui-ci est l’œuvre non pas des gens qui votent, mais du capitalisme qui se protège. Le résultat des urnes n'est jamais une surprise.

En même temps que les institutions désamorçaient la teneur politique de l'autodéfense, elles rendaient impuissant le peuple, ridicule son indignation, illégitime toute colère. A se demander si la société elle-même, comme le suggérait Thatcher, ne serait pas devenue irréelle. Nous avons repoussé la réalité fasciste en repoussant la réalité de la violence.