Je suis comme le hérisson : une tête sympa et des piquants pour avertir les importuns, les agressifs, les m'as-tu-vu... J'aime le hérisson.
De mon coin de bocage, j'observe le Monde en espérant ne pas1…
finir sous la botte d'un capitaliste, d'un autocrate, de Big Brother...
Photo : Franco Dal Molin flickr CC BY-SA 2.0
La Révolution n’a pas réussi à abattre la domination de l’Église et du clergé. Les crises et Marx n’ont pas réussi à abattre la domination des capitalistes. Les lanceurs d’alerte n’ont pas réussi à abattre la domination des Gafam et la surveillance d’état. #Metoo n’a pas réussi à terrasser la domination du patriarcat. Pourquoi voulez-vous que ça change ? Le nœud coulant ne fait que se resserrer.
Dès la fin du premier confinement, nombre de citadins privilégiés ont migré vers les vertes campagnes, avec parfois un décalage entre la carte postale épinglée au-dessus de leur bureau et ce qu’ils ont à entendre, respirer et voir depuis leur nouveau jardin tondu au cordeau. Qu’ils soient touristes, résidents secondaires ou réfugiés Covid, l’acclimatation est parfois difficile.
Un parasite ou l’homme lui-même est capable de tuer la poule aux œufs d’or qui le maintient en vie, en bref d’épuiser le système vivant qui l’héberge, jusqu’à ce que sa propre mort s’ensuive. Ainsi de la non-réaction de l'Humanité face au bouleversement de sa biosphère. Un drame difficilement concevable pour l'homme moderne et les explications à ce « suicide » peinent à émerger.
Des milliers de manifestants bruyants contre des millions de vaccinés silencieux. Rebelles contre moutons ? Pas si simple. L’individu roi a la revendication sélective dans une société capitaliste ultra balisée et fait plus souvent preuve d’un égoïsme libertarien que d’une volonté d’accéder à une autonomie collective et démocratique. La liberté de chacun n’a d’intérêt que pour un projet commun.
Un « code rouge pour l’humanité » ? Le rapport du GIEC a tenu 24 heures dans les rédactions, vite évacué par les tracas du passe sanitaire, la relance économique et… l’arrivée du Messi. Car le capitalisme a remis les gaz à fond en direction de la falaise, guidé avec enthousiasme par la tour de contrôle politique libérale. La classe économique n’a plus qu’à attacher sa ceinture et applaudir le PSG.
Le monde paysan doit sortir de la niche culturelle et économique dans laquelle le capitalisme marchand l’a confiné. Il doit redevenir les racines d’une communauté, d’un bassin de vie et donc réinvestir l’espace social et politique de son « pays ». L’autonomie alimentaire, solidaire et démocratique locale est le fil rouge idéal pour reconstruire cet arbre de vie sociale.
Ce n’est plus un record d’abstention mais un boycott de la démocratie représentative, celle qui entretient le pouvoir de professionnels de la politique ne représentant, pour leur grande majorité, que les forces à l’œuvre au sein du capitalisme prédateur. Une valse scabreuse à l’heure du pré-rapport du Giec annonçant que l’apocalypse climatique et écologique a déjà un pied dans la maison.
Le livre du défunt David Graeber avait mis en évidence ces « bullshit jobs » dont il estimait que la société pouvait se passer, voulant démontrer un des aspects de nuisance du capitalisme. Une thèse anthropologique dont le journal du bizness, The Economist, estime qu’elle est « une vaste connerie » biaisée, selon lui, par les positions idéologiques d’une figure de proue d’Occupy Wall Street.
La langue de bois vert du gouvernement ayant accompagné la mise en place d'une Convention citoyenne pour le climat s'est traduite par des défaites en rase campagne... pour l'agriculture paysanne et agro-écologique. Les abandons discrets de mesures et les ripolinages en vert des discours démontrent la complicité servile du pouvoir avec le lobby agro-industriel. Les paysans sont traités avec mépris.
Confirmant le constat d’échec des très onéreux plans « Écophyto », la valse des épandeurs printaniers se poursuit, notamment sur les grandes cultures. Malgré les pollutions chimiques de plus en plus prégnantes et l’opposition de plus en plus grande de la population, une élue municipale d’une commune rurale, chargée de l’environnement, fait la promotion de la pulvérisation : « Dédramatisons-la ! »