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Elle n’a pas eu l’occasion de fêter ses 12 ans. Emmy est décédée après de longues années de souffrances, empoisonnée dans le ventre de sa mère par l’agrochimie et ses cocktails mortels épandus sur des fleurs en culture intensive et importées. L’industrie chimique ne se pose aucune limite dans sa créativité morbide et transforme notre planète, lieu de vie, en un corps mort et contaminé.
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La révolte kanake, les émeutes en Martinique et Guadeloupe, ne sont que les énièmes secousses de ces Outre-mer qui arrivent au bout du système d’administration coloniale française. Les communautés crèvent de leur mise sous tutelle économique, d’une épuration culturelle, de l’explosion des inégalités et d’une jeunesse livrée à elle-même. La France est loin d’avoir terminé la décolonisation.
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Le monde se dirige vers un « avenir dystopique », dixit l’ONU, alerte passée sous un silence pesant. L’instabilité n’est pas seulement dans le climat, elle agite toutes les régions et tous les secteurs sociaux-économiques, entraînant une inflation d’inégalités, de déplacements de populations, de victimes de conflits et catastrophes, menant inévitablement à des dystopies, voire de sombres utopies.
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Alors que les électeurs ont majoritairement balayé sa politique et mis des bulletins protestataires, du NFP au RN, dans ses urnes, Macron sort de la naphtaline un baron de la droite la plus rance, courant ultra minoritaire à l’Assemblée. Que reste-t-il au peuple pour s’exprimer devant son insupportable mépris sinon les ronds-points, les ZAD et la rue ? De Bastille à l’Élysée, il n’y a qu’un élan…
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Alors que nous nous revendiquons intellectuellement libres et avancés, notre corps social se contente d’un simulacre d’adhésion et nous nous abandonnons à une confortable obéissance passive, pour préserver notre pactole peau-de-chagrin, aux dépens de ce que nous pourrions imaginer. Chaque jour, nous nous plions aux injonctions des dominants qui nous divisent. La révolution n’est plus à nos portes.
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Philippe Katerine/Dionysos s’est fait crucifier par des évêques pourfendeurs de l’hédonisme, qui ont confondu bacchanale et eucharistie. Absence de culture ou volonté de se victimiser, l’un d’entre eux a même commandé à tous les prêtres de son diocèse la tenue de « messes de réparation ». Il pourra en ajouter 216 000 pour les victimes directes de ses collègues ecclésiastiques.
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La démocratie des professionnels est en faillite et ses parrains sont lancés dans une pitoyable course à l’échalote dans les allées d’un pouvoir qui n’existe plus. Au milieu de ce foutoir, une voix singulière a parlé de coopérative politique, un concept que les hommes et femmes de pouvoir ne peuvent concevoir. La coopération, l’autogestion, ce serait remettre en cause leur hégémonie sur nos vies.
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Derrière leurs maîtres policés, les chiens sont lâchés. Les chiens haineux du racisme, de l’homophobie, de la xénophobie, de l’anti-féminisme. Ils apposent les marques de l’infamie sur ceux qui ne rentrent pas dans leurs standards néofascistes, les mêmes que leurs aînés. Le programme du RN n’est rien moins qu’un classement de l’humanité avec ses ignobles marqueurs.
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Un front brun-noir d’une violence inouïe envahit notre horizon et l’urgence est d’organiser une résistance massive, populaire, libertaire, face au danger d’une tempête inhumaniste. Le rassemblement de la gauche est une réaction de survie fragile, mais salutaire. Elle risque cependant d’être dérisoire si cette coalition de gauche se bat avec les armes du capitalisme dominant et du patriarcat.
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Inéluctable ! Les Bruns sont aux portes du pouvoir, le système représentatif est en faillite. La gauche-puzzle tente une Nupes de bric et de broc, mais la résistance populaire doit s’organiser dès maintenant et ailleurs. La liberté de réorganisation sociale s’invente dans le sillage des graines libertaires semées par les Soulèvements de la terre, loin d’une nouvelle guerre des chefs de partis.