Depuis sa création, il y a 47 ans, Cinéma du réel s’est imposé comme le festival de référence du cinéma documentaire en France. Attentif à la diversité des écritures, des formes et des idées, il rassemble1…
un public large, fidèle, attentif et curieux. Dans une démarche prospective, Cinéma du réel rend compte de la création documentaire contemporaine, de ses évolutions et de ses expérimentations en dialogue avec la mémoire du genre. Découvreur de jeunes talents, Cinéma du réel contribue depuis plus de 40 ans à révéler sur la scène internationale de nombreux réalisateurs et rassemble les cinéastes qui font le cinéma documentaire contemporain en France et à l’étranger.
Après avoir grandi dans un village de l’Essonne au milieu des plaines céréalières, à quelques kilomètres de Paris, Pierre Tonachella entreprend des études de philosophie puis de théorie du cinéma avant d’intégrer l’école de Lussas. Il y réalise son premier film, Jusqu’à ce que le jour se lève, projeté à Cinéma du Réel en 2018, où il dressait déjà une fresque de la jeunesse prolétaire rurale.
« Où sont tous mes amants / Tous ceux qui m'aimaient tant / Jadis quand j'étais belle / Adieu les infidèles / Ils sont je ne sais où / À d'autres rendez-vous » (FRÉHEL, 1935)
Reine et Rodrigue se recueillent au pied d'une croix du Christ, non loin de leur village en République centrafricaine. Tous deux touchés par le sida, ils prient afin que Dieu les mette sur le chemin de la guérison. On suit le quotidien de ce couple, qui tente de mener une existence digne dans un environnement qui les réprime.
Dans Republic, Jiang Jin nous fait pénétrer au sein du petit appartement de six mètres carrés du jeune Li Eryang, petit nid douillet, décoré de guirlandes, où l'on entre, mange et dort librement. Dans cette « république » miniature où l'on lit Mao en écoutant les Beatles, on rencontre des amis, des curieux, de tous horizons, que Li Eryang aimerait considérer comme ses « Cosmo Brothers ».
Le film Louis et les Langues, inspiré par le livre autobiographique de Louis Wolfson (Le Schizo et les Langues, 1970), esquisse un portrait en creux de son auteur.
Comment faire le récit de ce que l’on a pas connu ? Tel est le projet auquel s’attèle Jules Cruveiller en entreprenant de raconter l’histoire de Cihan, kurde qui, à ses vingt ans, fut fait prisonnier politique en Turquie. Le décalage temporel de l’image et du son entremêle les temps de l’histoire, et réactualise le récit d’une vie qui n’a plus de présent que sa mémoire.
En amont de Cinéma du réel 2024, James Benning, figure essentielle du cinéma indépendant américain, a accepté de revenir sur la rétrospective de son œuvre présentée cette année, suite d’« expériences » composée par ses soins.
Piero Usberti a vingt-cinq ans lorsqu’il entame son “Voyage à Gaza” en 2018. Au total, il restera trois mois dans cette région qu’il nomme : “la prison la plus grande du monde”. Sa première volonté est de transmettre toute la beauté qu’il perçoit autour de lui, en parallèle d’une situation politique tragique et des bombardements quotidiens.
À la suite d'Afterwater présenté en 2022 à Cinéma du réel, Dane Komljen revient avec The Garden Cadences. Le film témoigne du dernier été des Mollies, un collectif queer-féministe, dans un squat à côté d’Ostkreuz, à Berlin, avant leur expulsion. Dane Komljen dépeint la fin d’une ère et dessine la construction d’un temps organique, où les vivants réinventent l’amour et la paresse.
Le réalisateur belge «détourne» les manières de regarder l’histoire, constamment à la recherche de sens nouveaux. Pour lier les nombreux épisodes historiques dont le principal, le coup d’état mené par la Belgique et les États-Unis, en République démocratique du Congo, contre Patrice Lumumba : la musique, et principalement le jazz, traité comme un personnage et « acteur politique » à part entière.