À Berlin, dans le quartier populaire de Wedding, Cédric Djedje suit des associations qui se battent pour changer trois noms de rues de l’Afrikanisches Viertel où vivent aujourd'hui de nombreux Africains. Entre réel et fiction, « Vielleicht » explore à deux voix l’identité afro-descendante, la mémoire et la réparation.
À l'ENSA Bourges, l’atelier de recherche et de création « Des lieux sans lieu » travaille actuellement en partenariat avec l’ESBA d’Alger. D’une rive à l’autre, il était précédemment revenu sur l’histoire méconnue des camps de regroupement en Algérie, une recherche qui a donné lieu à l’exposition « Mille villages. Un bruit continu » à la galerie La Box et qui se poursuit au semestre prochain.
Seule en scène sur un plateau entièrement nu, Victoria Quesnel se lance dans une poursuite effrénée de liberté, une quête absolue de soi, époustouflante d’intensité et de rage. Adapté du troisième roman de Constance Debré, « Nom » est un combat, celui d’une femme contre les faux-semblants d’une société qui se ment à elle-même. À quel point peut-on vivre libre ?
Drissa rêve d’avoir un chien depuis qu’il a onze ans. Il est noir, vit avec ses parents, sa jumelle et son petit frère dans un pavillon flambant neuf de province. Le canidé symbolise la vie banale promettant l’intégration à laquelle il aspire. Avec sa langue au réalisme poétique, Éva Doumbia conte la vie d’une famille afropéenne à travers le récit initiatique implacable de l’ainé.
Sur la scène du Théâtre Silvia Monfort à Paris, Patricia Allio convoque une agora citoyenne pour porter l'acte d'accusation contre la nécropolitique migratoire de l'État français et des États européens. « Dispak Dispac'h », spectacle documentaire, active la parole pour créer un espace de résistance propice à réveiller une prise de conscience fondamentale à la survie de l’idée même d’humanité.
Louidgi Beltrame se rend au Pérou depuis 2012. Il s'intéresse aux huaqueros qui utilisent un corpus de techniques magiques pour repérer les sépultures précolombiennes. Au Credac à Ivry-sur-Seine, « La huaca pleure » réunit une nouvelle production d'encres sur papier et de films de l’artiste pour proposer une lecture inédite de cette activité clandestine et du réseau qu'elle engage.
Seules sur scène, Lina et Sarah évoquent leurs souvenirs d’enfance. Écartelées entre deux cultures, deux territoires, ceux du bassin minier du nord de la France où elles sont nées et ont grandi, et de l’Algérie, terre ancestrale dans laquelle est enterré leur père, elles retracent leur vécu, tentent de comprendre les silences, de dire ce que cela signifie d’être arabe en France aujourd’hui.
Le Frac Sud à Marseille consacre une exposition inédite au danseur et chorégraphe Boris Charmatz, qui fait des incursions dans l'art contemporain depuis ses débuts. Désormais à la tête du mythique Tanztheater de Wuppertal, la maison de Pina Bausch, il retrace ici ses recherches chorégraphiques à travers un ensemble de films réalisés tout au long de son parcours.
Au Théâtre La Flèche à Paris, Louise Belmas est seule en scène pour affronter des souvenirs qui ne sont sans doute pas les siens. Spectacle hybride entre concert et stand up, « I. R. (Impulse response) » fait la part belle à l’autodérision et à une délicate mélancolie, brouillant les formes et les identités pour affirmer sa pensée queer. Une révélation.
David Geselson s’empare de la génétique pour évoquer les origines de l’homme, métaphore de notre propre quête d'identité. Mêlant science, histoire et récits intimes, « Neandertal » suit un groupe de scientifiques qui s’est donné pour mission de déchiffrer des fragments d’ADN ancien. Qui sont-ils ? Qu’est ce qui les pousse à faire parler le silence ? Brillant.