À Lausanne, le musée cantonal des Beaux-Arts revient sur l’émergence de la pratique immersive qui s’impose comme l’un des modes d’expression majeur du champ artistique à la fin du siècle dernier. Lucio Fontana, Judy Chicago, Robert Morris, quatorze environnements immersifs datant de 1949 à 1969, invitent à une appréhension multisensorielle de l’espace.
Trop longtemps réduite à la photographie de mode, l'oeuvre de Deborah Turbeville défie pourtant toute classification. À Lausanne, Photo Élysée revient sur un aspect méconnu de sa pratique : les collages à la main réalisés sur quatre décennies. Entre journal intime et montage cinématographique, ils forment un corpus intemporel et mélancolique, unique.
Artiste emblématique du Montmartre bohème et anarchiste de la fin du XIXème siècle, Théophile-Alexandre Steinlen est épris de justice et de liberté au point de mettre son art au service des revendications politiques et sociales de son temps. À Paris et à Lausanne, deux expositions commémorent le centenaire de la mort de celui qui était aussi le peintre des chats.
Au Théâtre de la Bastille, Gurshad Shaheman plonge les spectateurs dans cinquante ans d’histoire iranienne à travers les monologues entrelacés de trois sœurs qui sont aussi sa mère et ses tantes. Elles partagent la scène avec trois comédiennes contant leur existence. Autour de tables dressées, les « Forteresses » invitent au banquet de la vie.
Le musée national Gustave Moreau à Paris explore le Moyen-Âge revu et corrigé par le XIXème siècle, que le peintre revisite tout au long de sa carrière. Prétexte à l’étude de son processus créatif, l’exposition « Gustave Moreau. Le Moyen-Âge retrouvé » met en regard les œuvres avec des photographies, estampes, objets, pour mieux révéler les réinventions médiévales du peintre.
Le musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg revient sur quarante ans de création autour de l’épidémie du sida où s’entremêlent des moments de peur, de deuil, de solidarité, d’espoir. Exposition pluridisciplinaire, « Aux temps du Sida » parcourt quatre décennies de création où les arts rencontrent la recherche scientifique, la culture populaire et l’action des associations.
Première rétrospective de cette ampleur en France depuis quarante ans, « Capturer la beauté » au Jeu de Paume à Paris revient sur l’œuvre de la photographe britannique Julia Margaret Cameron. Avant-gardiste, elle fut l’une des premières à utiliser le gros plan et à produire des clichés volontairement flous, se servant du médium documentaire comme moyen d’expression artistique.
Séverine Chavrier adapte librement « la plâtrière », roman de jeunesse de Thomas Bernhard, mettant en scène l’enfer conjugal d’un homme et une femme vivant reclus dans un ancien bâtiment industriel. Farce grinçante, « Ils nous ont oubliés » aborde la question de la solitude dans le couple. Comment survivre à l'autre quand on n’a que lui pour horizon ? Magistral.
Mohamed Bourouissa se plait à réunir documentaire et fiction pour mieux rendre compte des réalités sociales de notre époque. Avant la rétrospective au Palais de Tokyo, le LaM à Villeneuve-d'Ascq accueille pour quelques jours encore « Attracteur étrange » qui explore le rapport de la société contemporaine à l’autorité et fait la part belle au dessin.
La Maison de l’Amérique latine accueille la première exposition monographique dans une institution parisienne de la photographe chilienne Paz Errázuriz dont l’œuvre est marquée par les années noires du régime de Pinochet. « Histoires inachevées » brosse un portrait en creux du Chili, son travail prenant la forme d’un puissant état de lieux de ceux que la société ne voit pas.