À Montpellier, le Printemps des Comédiens accueillait la première française de la recréation de « Faustus in Africa ! », œuvre majeure de l’artiste sud-africain William Kentridge et de la Handspring Puppet Company, trente ans après sa création. Cette relecture incandescente du mythe faustien sous le prisme de l’Afrique contemporaine offre une esthétique visuelle d’une rare puissance.
Au Printemps des Comédiens, le collectif Le Grand Cerf Bleu s’empare de l’univers de la tauromachie pour tisser une fable contemporaine d’une force rare, où se mêlent intimité, mémoire et réflexion sociale. Plongée « documentaire » dans le monde taurin d’Occitanie, « De lumière » déjoue les attentes pour mieux interroger les mythologies collectives. Bouleversant.
Avec pour ambition de réécrire l’histoire de l’art parisienne en mettant en lumière les contributions des artistes afro-descendants, l’exposition du Centre Pompidou « Paris Noir : Circulations artistiques et luttes anticoloniales, 1950-2000 » retrace un demi-siècle de luttes pour l’émancipation, des indépendances africaines au combat contre le racisme.
Perché sur les hauteurs de Grenoble, le Centre d’art Bastille accueille la nouvelle exposition d'Aurélie Ferruel et Florentine Guédon. À travers un ensemble de sculptures et d'installations sonores, le duo livre une réflexion dense et vibrante sur les thèmes du deuil, de l’isolement, de la folie et du tabou, et questionne la place de l’humain dans un écosystème à la fois fragile et inébranlable.
À Saint-Paul-de-Vence, la Fondation Maeght consacre une exposition monographique à Hélène Delprat. « Écoutez ! C'est l'éclipse » propose une plongée vertigineuse dans l’univers de celle qui refuse obstinément les cadres, les étiquettes et les compromis, entrelaçant l’histoire de l’art, la littérature et une ironie mordante, entre chaos et érudition.
Sous la direction du metteur en scène belge Guy Cassiers, Jean-René Lemoine remonte sur scène pour déclamer un texte autobiographique écrit par nécessité il y a presque vingt ans. Monologue déchirant, « Face à la mère » est aussi un dialogue fictionnel entre un fils et sa mère défunte, une liturgie du deuil et de la résilience, une œuvre d’art à part entière.
Tiago Rodrigues orchestre une ambitieuse collision entre la tragédie antique d’Euripide et les déchirements d’une femme d’aujourd’hui, comédienne devant interpréter Hécube, confrontée à la maltraitance institutionnelle de son fils autiste. Adaptation moderne, « Hécube, pas Hécube » est la première collaboration du metteur en scène portugais avec la troupe du Français.
La Bibliothèque François-Mitterrand explore l’imaginaire de l’apocalypse, du livre biblique au bouleversement écologique contemporain, dans une exposition qui réunit près de trois cents œuvres datant du Moyen Âge à nos jours. Si les angoisses climatiques et le retour au pouvoir du fascisme inquiètent, annoncent-ils la fin du monde pour autant ?
À Marseille, l’exposition collective « Comme un printemps, je serai nombreuse » se déploie à partir d’un fragment du décor de la pièce « Oasis Love » de l’autrice et poète Sonia Chiambretto pour aborder, vingt ans après les émeutes urbaines qui ont secoué la France, les questions de ségrégation sociale, de racisme structurel mais aussi d’affects à travers les œuvres de huit artistes.
Fable sur le sort d'alpinistes disparus depuis des décennies et dont les corps, avec la fonte des glaces, réapparaissent dans les montagnes, « Une ombre vorace » de Mariano Pensotti explore les méandres de l’identité, de la filiation et de la représentation à la manière d’une ascension himalayenne, une ascension théâtrale, entre vérité et mirage.