L’animal le plus dangereux du monde c'est l'humain. Ce n'est pas un scoop. Les livres d’histoire peuvent témoigner de la férocité de notre espèce. L’humanité est encore plus dangereuse quand nous confions les clefs de la planète à certains de nos congénères. Comme c’est le cas en ce moment. En France et partout sur la surface du globe. Des clefs abandonnées entre de très mauvaises mains.
Un détournement qui ne serait peut-être pas du goût de Marguerite Duras. Cette phrase est soudain remontée à la surface. L'extrait de dialogue d’un film jamais vu. Mais j'avais lu le scénario. Comment capter l’horreur ? Peut-on l’évoquer sans l’avoir vécu dans sa chair ? Comment alimenter la mémoire sans polluer le présent ? Nombre de questions sous mon crâne aux seize printemps.
Ne pas désespérer Marianne.Surtout quand elle rêve, le nez en l’air. Les yeux posés sur le plafond de France.Un des toits du monde. Sous lequel elle vit avec presque 70 millions de colocataires.Une des toitures d’un vaste village en orbite.Chaque fois, ce regard lui remet du baume au cœur.Debout pour sa «pléiade républicaine»Une quatrième étoile a rejoint le trio.Comment se nomme-t-elle ?
Carrure et voix au diapason. Sortant de son mutisme pour engueuler un habitué. Celui-ci se désaimantait souvent du comptoir pour aller parler à un jeune type attablé dans la salle. Il lisait un roman. Sans cesse interrompu dans sa lecture par un des piliers du bar. Le géant à grosse voix eut gain de cause. Remercié d’un hochement de tête par le lecteur. Avant de repartir en voyage de papier.
L’ oiseau chante. À quelques mètres de deux oreilles. Elles ne l’écoutent plus. Il continuera de chanter. Pour d’autres histoires. Toutes uniques. Comme celle de cet enfant. Son histoire se vide. Un corps d'une dizaine d’années à perpétuité. Comment il a été tué ? L’enfant ne donnera pas d’interview. Mais vous avez déjà la réponse. Sous vos yeux. En rouge sang sous ciel bleu.
Des phrases sont vidées de leur sens. Comme pour elle. La brigade du détournement de sens est venue l'appréhender en pleine nuit.
Faut que tu quittes ton peuple et ton territoire. Pour aller où ? Pas de réponse. Des anciennes l’avaient mise en garde contre la brigade du détournement. La phrase se moquait de la trouille des anciennes.Avant d’être arrachée à son texte.
Je coupe la radio: ma seule source d’information. Rien n’a changé en une nuit. Quasiment les mêmes nouvelles qu’hier : le portrait sonore d’un monde en train de réussir son suicide. Rien de nouveau dans le pire. Contrairement à la vue en face de ma cuisine. En quelques heures, un changement incontournable. Un désastre. Plus touchée par la mort d’arbres que celles des humains?
Be..e soirée.Bomb...ement en Uk.aine. S’o.vrir u.e bo..e boutei..e. Mas..cre à G.za. Je vais c.ez le coiff..r. Tu.rie dans une é.ole aux Ét.ts-U.is. Je vous i.vite au res.o. Ma..acre du 7 oc.obre en Isr.ël. On p.rt à la mer. Horr..rs au Yé.en. M’ach..er cette r.be de pri.tem.s. Une peti.e f.ille mo.te étran.lée. Je va.s à un ma.ch de fo.t.27 migra..s noy.s en mer. On va to.rner une co.édie.
Certains vous ont connu à votre naissance. D'autres arrivés après. Tout le monde pensait alors que vous ne naîtriez pas en poussant un cri. Ni avec un énorme rot planétaire. Pas du tout. Le monde entier attendait le bug de l’an 2000. Et ce ne fut pas le cas. Vous voilà à votre quart de temps d'histoire. Avec à vos côtés huit milliards d'êtres. Notre voyage à bord du XXIe siècle.
Rapiécer des enfances déchirées. Quelle gageure de s’atteler à un tel chantier. Chaque fois ce que je me dis en croisant des thérapeutes. Certes pas toutes et tous avec des mains rapiéceuses d'enfance. Mais des êtres qui mettent les mains dans le «cambouis de l’autre». Pour tenter d'éclairer ses zones d'ombre. Et de l'aider au moins à se relever. Comment serait notre monde sans ces mains ?