« Sur le seuil du temps » pour tenter de comprendre les problématiques du monde actuel avec l’émancipation comme horizon. Les articles du blog se situent au croisement de l'histoire, des sciences sociales1…
et du marxisme.
Lorsqu'un site d'extrême droite calomnie et menace publiquement des professeurs d'histoire, c'est la liberté comme bien commun qui est en jeu. La haine, l'intolérance, la provocation outrancière et le confusionnisme de Riposte laïque vont de pair avec sa volonté de soumettre l'enseignement de l'histoire-géographie à un Credo nationaliste sur le passé et le présent.
Par quelle magie un corps peut-il être transformé en "chose"? La "chosification" du corps féminin est aujourd'hui décriée par le mouvement contre les violences subies par les femmes. Un détour par les débats autour du mariage chrétien institué dans l'Occident médiéval offre la possibilité d'appréhender le corps des femmes comme un terrain politique où se logent des rapports sociaux de domination.
S'il est courant d'associer l'Essai sur le don de Marcel Mauss à une critique de l'utilitarisme inhérent à la modernité, il est plus rare d'y puiser des outils théoriques concernant les fondements de l'autorité politique. Une lecture de Mauss suggérée par l'historien Carlo Ginzburg permet ainsi de le confronter à la violence révolutionnaire des bolcheviks tout comme au néolibéralisme actuel.
La crise catalane souligne à nouveau l'importance du national à une époque où le transnational tend à surdéterminer les autres échelles. Pourquoi la mondialisation des deux derniers siècles ne parvient-elle pas à dissoudre les frontières, les clivages et les tensions entre cultures nationales alors que les échanges entre nations ont connu une croissance sans précédent?
A quoi reconnaît-on que nous sommes en train de vivre un événement historique qui tranchera notre perception commune du temps entre un avant et un après ? Peut-on être certain de ce caractère irréversible, sans céder à l’illusion du nouveau inscrit dans la modernité elle-même ?
Les extrêmes droites soutiennent depuis janvier 2015 que nous sommes entrés dans une guerre civile qui ne dit pas son nom. Cet usage de la notion de guerre civile n'est heureusement pas le seul. Patrick Boucheron et Mathieu Riboulet ont tenté, à chaud, d'en faire un usage critique adossé sur la volonté de faire face aux "décompositions démocratiques" chroniques dont nous souffrons. Note critique.
Qui aurait cru il y a quelque temps que dans les rues de Barcelone, on assisterait à une scène pareille: une foule compacte qui avance et qui scande "dehors les fascistes"? Ce n'est pas un "remake" de la Barcelone prolétarienne insurgée décrite par George Orwell. Cela a eu lieu vendredi dernier, sur les Ramblas. Le jour d'après de l'attentat.
La fin d'une époque, d'un cycle: 1989 qui met fin au «court vingtième siècle» commencé par la Première Guerre mondiale et la révolution russe. Une fin de l'histoire qui aurait effacé de la conscience contemporaine ce siècle «de guerres et de révolutions». Et pourtant, les mémoires subalternes ont probablement subi moins d'altérations que le regard académique/scolastique ne le voudrait.
Ce qui est en bas par opposition à ce qui est en haut: cette opposition structurante des cultures politiques et des représentations sociales ne suffit pas à faire du "bas" une ressource critique à la disposition des mouvements d'émancipation. "En bas" c'est non seulement un parti pris politique/stratégique mais aussi un ancrage épistémologique et un point de vue sur le monde.
Depuis la restauration conservatrice des années 1980, la révolution n'a rien d'enviable dans l'imaginaire libéral contemporain. Comment alors comprendre ce qui prend fin en 1917 avec la révolution russe? Une première approche pourrait être visuelle: la statue équestre d'Alexandre III réalisée par le prince Troubetskoï et inaugurée en 1909 à Saint-Pétersbourg, place Znamenskaïa.