Rompant avec les illusions du discours dominant, Jaurès dévoile en 1895 les ressorts sociaux de la guerre en son temps. À l'heure de l'escalade mortifère entre puissances en Ukraine, son discours sonne comme une résurgence et un appel militant à l'internationalisme socialiste, en rupture avec la propagande des classes dirigeantes, à l'Ouest comme à l'Est.
Contre les discours nationalistes qui mobilisent dans leur croisade identitaire les Lumières, l'histoire offre la possibilité d'un retour critique sur les ombres et les fantasmes de notre présent. Sa visée est de nourrir à la fois notre lucidité et notre imagination. Exemple de cette dialectique passé/présent sur la question des réfugié·es à partir d'un article de l'Encyclopédie.
Comment se souvenir de 14-18 à l'heure de la récupération nationaliste de ses lieux de mémoire? Louis Barthas, tonnelier socialiste de l'Aude, et ses Carnets de guerre (1919) nous offrent des pistes précieuses pour éviter à la fois le moralisme anesthésiant du « plus jamais ça » et l'injonction religieuse du « devoir de mémoire ». Un souvenir de 14-18 qui est donc profondément politique.
Comment militer aujourd'hui? La question se pose aujourd’hui avec force aux militant·e·s des mouvements sociaux et des gauches (associations, partis, syndicats, presse) car la crise globale en cours est un tournant majeur qui a radicalement changé les conditions de possibilité de l’activité militante. Esquisse d’une boussole faite de dix principes.
L'immobilité apparente du présent que nous vivons confiné.e.s amplifie les échos de mobilités rebelles à l'égard des pouvoirs, au passé et au présent. Quels échos actuels de ce politique immanent de mobilités autonomes des ruraux pauvres vers Rome aux XVIIe et XVIIIe siècles?
Loin d'être des anomalies ou des dérapages, les violences d'Etat du moment autoritaire que nous vivons aujourd'hui un peu partout dans le monde partagent de multiples liens avec le capitalisme dans sa phase néolibérale. Pour les saisir, les pages du Capital (1867) sur les violences d'Etat au cours de la naissance du capitalisme apparaissent d'une grande portée politique et critique.
[Rediffusion] Qu'arrive-t-il aux besoins des êtres humains sous le capitalisme ? Alors que la doxa libérale naturalise les besoins existants en en faisant des propriétés de la «nature humaine», nous sommes aujourd'hui forcé·es, à l'heure des urgences écologique, sociale et démocratique, à chercher à dévoiler et donc politiser leur construction sociale.
Le présentisme dominant de notre époque semble être corrélatif au fatalisme à l'ordre existant des choses. Face aux nostalgies d'un XXe siècle où la révolution a été par moments un horizon d'attente partagé, Marx offre ici un présentisme qui en appelle aux tâches critiques et politiques du moment présent, pour un avenir autre que celui auquel nous condamne l'ordre établi.
Depuis la crise du Covid-19, ministres, patrons et éditorialistes insistent sur la prétendue nécessité de travailler plus. A l'opposé, la réduction du temps de travail a été actualisée par plusieurs organisations syndicales comme revendication de sortie de crise. Marx nous offre plusieurs ressources critiques dans Le Capital (1867) pour penser et agir sur la journée de travail.
Que faut-il penser des discours dominants qui depuis l'éclatement de la pandémie Covid-19 louent les services publics, soutiennent l'idée d'une redistribution des richesses et font l'éloge de "l’État-providence"? Conversions aussi soudaines que miraculeuses; elles rappellent davantage l'histoire sainte des apôtres que l'histoire profane des sociétés.