Face à la mascarade des "Assises de la Santé Mentale", plusieurs impératifs s'imposaient : se réapproprier nos pratiques cliniques, reprendre la parole en commun, réinstituer un imaginaire collectif émancipateur. Telle était donc la gageure des "Assises citoyennes du soin psychique" ayant eu lieu les 11 et 12 mars derniers à la Bourse du Travail de Paris. Petit retour d'expérience
En septembre dernier, ce sont tenues les « Assises de la santé mentale », sous l'égide de la présidence et de ses experts adoubés. Afin de pouvoir appréhender la démarche des contre - « Assises Citoyennes du Soin Psychique » qui ont eu lieu le 11 et 12 mars, revenons sur cette mascarade initiale qui n'aura servi qu'à consacrer un tournant idéologique autoritaire et marchand dans la gouvernance sanitaire.
De plus en plus d'enfants souffrants de handicaps lourds et nécessitant des soins intensifs se voient expulsés ou menacés de l'être, faute de pouvoir bénéficier de l'asile sanitaire. Ces situations indignes témoignent d'une inflexion politique inquiétante, mêlant préjugés racistes et validistes, en rapport avec un rejet systématique de l'altérité
Quotidiennement, de jeunes mères se retrouvent à la rue avec leur nouveau-né. Outre le scandale éthique, comment est-il possible d'exercer sa parentalité dans de telles conditions de survie, d’isolement et de vulnérabilisation ? Quels impacts pour le développement infantile ? Mais par-delà l'impératif de soin, n'oublions pas les responsabilités politiques...
A travers la description approfondie d'une situation clinique complexe et fictionnalisée, il s'agit d'illustrer à nouveau l'état de déliquescence du soin pédopsychiatrique. Cependant, ces circonstances préoccupantes sont rendues encore plus difficiles, du fait de l'intervention d'experts médiatiques, sans rigueur ni éthique professionnelles.
Il est tellement légitime de dénoncer les violences médicales que le soin se voit de plus en plus associé à une forme de discrimination venant entraver la revendication des Droits. Étrange renversement, qui occulte la violence insidieuse des discours, des délaissements et de certaines injonctions idéologiques.
Quels sont les soubassements réels des polémiques récentes autour de l'inclusion scolaire et de la dimension “ ségrégative" du soin institutionnel ? De fait, cette fausse alternative n'est qu'un jeu de dupes, qui vient finalement s'inscrire dans une même logique dominante : celle de l'institution hégémonique du Marché dérégulé et de la libre concurrence.
La polémique attisée par Zemmour concernant la prise en charge institutionnelle des enfants handicapés a mobilisé un front uni d'indignation, sans aucune nuance ni prises en compte des réalités. On se gargarise donc de discours, d'effets rhétoriques, négligeant pathétiquement les responsabilités collectives et les dynamiques politiques...
Par-delà les revendications généralisées de désinstitutionalisation, il parait nécessaire de se pencher sur la réalité des dynamiques institutionnelles, à la fois sur le plan historique mais aussi par rapport aux processus en jeu. Est-ce qu'une institution thérapeutique peut être véritablement émancipatrice ?
Toute institution s'intègre inévitablement dans un écosystème institutionnel, à même d'orienter son fonctionnement, son organisation, ses finalités ainsi que son potentiel d'émancipation ou d'aliénation. Dès lors, la dénonciation légitime des dérives devraient aussi appréhender ces dimensions systémiques, sous peine de se leurrer.