« Nous voulons des livres, des films qui agissent sur nous comme des corps, mille fois mieux que des corps, comme des corps vivants. » (Alban Lefranc)
« Plus on s'affronte à une construction1
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littéraire, plus on peut déplacer les perceptions courantes, les manières de voir, et plus les conséquences sont politiques. » (Édouard Louis, à propos d'En finir avec Eddy Bellegueule)
« Je ne sais pas ce que c'est un livre. Personne ne le sait. Mais on sait quand il y en a un. » (Marguerite Duras)
Parce que la fiction dit autrement ce que les informations révèlent. Que ce roman italien, J'ai confiance en toi, traduit en français en 2010, peut (doit?) être relu en écho à l'actualité : l'alimentation, le fric qui prime sur toute considération de santé publique et de transparence ou traçabilité. Imaginez un roman noir, très noir, sous le soleil éclatant de Cagliari. Qui croise malbouffe, malversations financières et mal de vivre. Qui vous donne la nausée parce qu’il vous touche jusque dans votre assiette.
Le bleu de la nuit, c’est cette couleur si difficile à rendre par des mots, celle des « crépuscules » qui « rallongent et bleuissent » sous certaines latitudes, comme à New York où vit désormais Joan Didion. « C’est la matière même de la nuit qui paraît bleue, et pendant une heure environ ce bleu s’épaissit, s’intensifie alors même qu’il s’assombrit puis s’estompe ».
Lors de sa parution en 1983, Ni droite ni gauche. L’idéologie fasciste en France, de l’historien Zeev Sternhell, suscita maintes controverses parmi tout un public intellectuel. Aujourd’hui qu’a faibli le climat passionnel entourant ce volume, on se réjouira de le voir repris en collection de poche avec une Préface neuve de l’auteur étendue sur près de 150 pages.
« Quand j’avais franchi le grand portail en fer de l’hôpital, je devais être encore vivant». Ainsi commence la fiction d’Ahmed Bouanani, L’hôpital. Qui peut écrire cela ? Un mort ? Comment un mort pourrait-il écrire ? Cette phrase ouvre un espace-temps singulier où les repères habituels laissent place à un univers régi par d’autres principes étranges. Nous sommes passés ailleurs – mais où ?
En 1842 et 43, Eugène Sue publie Les Mystères de Paris, roman qui nous restera comme triplement fondateur : l’auteur y inventait le genre du feuilleton de presse ; il lançait avec son héros, le prince Rodolphe, l’image du surhomme justicier ; il révélait au grand public un monde de la misère, du vice et du crime, souterrain monstrueux à même la capitale de la France.
Des préjugés tenaces voudraient contingenter, de manière étanche, littéraires et sportifs. Dépense cérébrale d’un côté, physique de l’autre. Desports («Le premier magazine de sport à lire avec un marque-page») devrait avoir la peau de ces représentations collectives.
Ce pourrait être l’histoire d’une rencontre ratée avec un livre : Qu’avons-nous fait de nos rêves ? un titre qui sera, malgré lui, le programme d’une déception.
Le titre, déjà : Comment trouver l’amour à cinquante ans quand on est parisienne (et autres questions capitales). Ironique, contemporain : on flaire le pastiche de ces guides pour mieux être ou tout arranger. Comment, en effet ? Et quelles sont ces questions à la fois « capitales » et entre parenthèses ?