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Contes de la folie ordinaire

40 rédacteurs

À propos de l'édition

Comment cette société-ci accueille-t-elle la folie? Par la peur et le bannissement? Les prisons comptent près d'un quart de détenus qui souffrent de troubles psychiques et le projet de loi sur la rétention1

de sûreté devrait prolonger indéfiniment la détention de ceux que l'institution jugera dangereux (pour qui? pour eux même ou pour la société?). Cette édition se veut le lieu du débat, et pourquoi pas, des propositions d'action.

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    LES ENSEIGNEMENTS DE LA FOLIE (9) : Un feuilleton «dangereux»

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    Clinique de Dostoïevski : l’homme du sous-sol  le plus grand pêché Pour Kafka, le plus grand pêché est l’impatience. Pour Dostoïevski, c’est le mensonge. Les Notes du sous-sol s’étayent là-dessus et présentent un postulat qui parcourt l’ensemble de l’œuvre : mieux vaut être fou qu’être un imposteur.
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    LES ENSEIGNEMENTS DE LA FOLIE (8) : Un feuilleton «dangereux »

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    Clinique de Dostoïevski : l’homme du sous-sol  l’extrême solitude Je vous disais hier qu’après avoir observé qu’une loi pour la logique n’est pas une loi pour l’humanité, le monologue se poursuit par la démonstration de l’universalité de la passion du chaos et de la destruction (ce qui Freud appellera la pulsion de mort). Dostoïevski oppose cette passion du chaos au « principe de mort », c’est-à-dire d’ériger le bien être comme but de la vie humaine. Pour penser l’homme, il n’y a pas à choisir entre le bien être et la souffrance, entre l’amour et la haine, entre la vie et la mort – il faut tout prendre. (Chapitre IX) Ensuite vient le plaidoyer que fait l’homme du sous-sol pour le fantasme : Que m’importe (que mon invention) soit inadmissible ! Que m’importe puisqu’(elle) existe dans mes désirs ou, pour mieux dire, puisqu’(elle) existe tant qu’existent mes désirs ? Et Dostoïevski, pour qu’il n’y ait pas de doutes sur le caractère universel de ce dont il parle, utilisera le pluriel : je suis persuadé que nous autres, hommes du sous-sol, nous devons être tenus en laisse. (Chapitre X)
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    LES ENSEIGNEMENTS DE LA FOLIE (7) : Un feuilleton «dangereux»

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    Clinique de Dostoïevski : l’homme du sous-sol  l’éloge du symptôme et du désir Voici l’éloge que fait Dostoïevski du symptôme, de son importance : Oh, si je n’avais été qu’un paresseux ! Comme je me serais respecté ! Je me serais respecté précisément parce que je me serais vu capable au moins de paresse, parce que j’aurais possédé alors au moins une qualité définie dont j’aurais été certain. Question : Qui es-tu ? Réponse : un paresseux ! Cela aurait été très agréable de s’entendre appeler ainsi. Tu es donc défini d’une façon positive ; il y a donc quelque chose à dire de ta personne … « Un paresseux ! » - C’est un titre, c’est une fonction, c’est une carrière, messieurs ! »- C’est vrai, la psychopathologie ça aide. Se dire qu’on est un hystérique, un obsessionnel, ou n’importe quelle autre catégorie nosographique apaise. Pour certains, apprendre d’être atteint d’une maladie mortelle, peut être une délivrance de l’angoisse, une véritable carte d’identité. (Chapitre VI)
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    LES ENSEIGNEMENTS DE LA FOLIE (6) : un feuilleton « dangereux »

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    Clinique de Dostoïevski : l’homme du sous-sol  l’universalité du personnage Une relecture plus attentive de la première partie de la nouvelle de Dostoïevski nous réserve des surprises. La difficulté de reconnaître la magnitude de la haine du personnage n’est pas si fortuite. Il se dit malade, méchant, un insecte, moins qu’un insecte d’ailleurs, coupable. Mais le génie de Dostoïevski présente ces qualificatifs comme le résultat d’une exploration faite par le personnage de son inconscient.
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    L'ECHIQUIER SANGLANT DE LA FOLIE

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  • Édition Contes de la folie ordinaire

    Penser encore une psychiatrie démocratique

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  • Édition Contes de la folie ordinaire

    A Blois, Conseil Local de Santé Mentale mort-né

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  • Édition Contes de la folie ordinaire

    LES ENSEIGNEMENTS DE LA FOLIE (5) : Un feuilleton «dangereux»

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    Clinique de Dostoïevski : homme du sous-sol les plusieurs dimensions du personnage L’homme du sous-sol se tient à la frontière entre la reconnaissance de son inconscient et l’introspection. Si son récit n’est jamais ennuyeux c’est qu’il témoigne d’une quête vertigineuse pour faire tenir son angoisse innommable dans le cadre d’une représentation. Or, aucune des représentations trouvées ne le satisfait ; une représentation n’est pas encore devenue un objet de pensée, qu’elle est immédiatement chassée par une autre. Toutes les représentations sont noyées par une déferlante d’affect qui submerge le sujet. C’est par la haine qu’il essaye de trouver un moyen d’organiser le chaos. Comme la haine employée n’est pas la sienne mais celle déposée par père qui fait retour, c’est encore et encore un paysage de destruction qu’il engendre et qu’il rencontre.
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    LES ENSEIGNEMENTS DE LA FOLIE (4) : Un feuilleton «dangereux »

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    Clinique de Dostoïevski : l’homme du sous-sol rencontrer l’inconscient  Les psychanalystes sont familiers avec tous les expédients de contournement de la douleur et de la honte engendrées par la reconnaissance des fantasmes inconscients. Pendant leur analyse personnelle, ils ont connu la force des résistances déployées pour ne pas reconnaître comme monde interne ce qu’ils traitaient comme réalité extérieure ; ils ont aussi connu les difficultés pour contenir l’angoisse d’un conflit psychique au lieu d’exporter son enjeu dans la scène du monde. Ils connaissent aussi le temps requis pour cesser d’utiliser, comme le fait l’homme du sous-sol, la douleur comme un emblème narcissique valorisant pour la considérer, tout simplement, comme une part du lot de ce qui constitue notre humanité.
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    LES ENSEIGNEMENTS DE LA FOLIE (3) : Un feuilleton « dangereux"

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    Clinique de Dostoïevski : l’homme du sous-sol  les raisons de la souffrance Rappelez-vous : avant de se définir comme vicieux, canaille, l’homme du sous-sol s’interroge : les autres ressentent-ils ce genre de jouissance ? Il se sent coupable, il est même le premier coupable, mais un coupable sans péché. Coupable d’avoir une conscience trop développée, une conscience accrue. D’ailleurs, se demande-t-il, un homme doué d’une conscience est-il capable de s’estimer un tant soit peu ? Et nous on se demande : conscience de quoi ?