Chaque été depuis 1990, Lectoure, petite ville du Gers, se transforme en un espace de dialogue entre patrimoine et création à la faveur de l’emblématique festival l'Été photographique. Intitulée « Ensemble », la 36ème édition, imaginée par Damarice Amao et Marine Segond, explore les dynamiques de la collaboration et de la communauté à travers l’image.
La 36ème édition de l’Été photographique de Lectoure met à l’honneur la photographe américaine Arlene Gottfried dans une exposition-rétrospective explorant le lien particulier qui l’unit aux individus qui peuplent ses images. L’artiste se sert du medium comme instrument de construction de sa propre communauté affective. Bouleversant.
À Paris, Lafayette Anticipations accueillait jusque fin juillet l’exposition « As Above So Below » de l’artiste britannique Mark Leckey, qui se déployait comme une plongée immersive dans l’extase, cet état qui transporte hors de soi. L’artiste transforme le quotidien en une expérience sublime, tout en interrogeant notre rapport à la technologie, à la mémoire et à l’invisible.
Avec « Soy Niño » (2022), la réalisatrice et plasticienne Lorena Zilleruelo signe un documentaire à l’intimité rare, portrait au long cours d’une adolescence transgenre au Chili, celui de son cousin Bastian qu’elle suit de ses douze à dix-huit ans, une immersion intime et politique au cœur d’une transition de genre dans un pays encore marqué par un héritage patriarcal et conservateur.
En 1973 à New York, un groupe d’artistes afro-américains publie le premier volume du Black Photographers Annual qui présente les travaux de quarante-neuf photographes noirs. La publication, véritable acte révolutionnaire, va changer l’histoire de la photographie en Amérique.
Au Mudam Luxembourg, Lisa Oppenheim revisite l’héritage protéiforme d’Edward Steichen, figure emblématique de la photographie du XXème siècle. « Monsieur Steichen » propose une exploration des « fils perdus » et des « idées abandonnées » de Steichen, tout en les réinterprétant à travers une approche contemporaine hybride.
Le Centre Pompidou à Paris accueillait à l’automne dernier la première exposition monographique de Barbara Crane (1928-2019), figure majeure de la photographie américaine qui n’a cessé, durant six décennies, d’explorer les formes et les techniques de l’image, laissant derrière elle une œuvre plurielle entre rigueur documentaire et avant-garde européenne.
À Paris, la Fondation Henri Cartier-Bresson célèbre le quarantième anniversaire de la publication de l’ouvrage iconique du photographe Richard Avedon, « In the American West », dans une exposition magistrale qui réunit pour la première fois en Europe l’intégralité des cent-trois photographies publiées dans le livre éponyme de 1985.
Dans la Chapelle de l’Oratoire à Nantes, Capucine Vever déploie « Dunking Island », installation vidéo et sonore immersive qui projette le visiteur dans une dérive hypnotique aux abords de l’île de Gorée, dans la baie de Dakar. Cette odyssée maritime épouse le point de vue de l’océan pour mieux éprouver la montée des eaux et la disparition de l’histoire.
« Small Axe », mini-série britannique en cinq épisodes, réalisée en 2020 par le cinéaste et plasticien Steve McQueen, fait le récit des luttes de la communauté antillaise de Londres dans un pays gangréné par le racisme. D’une humanité bouleversante, cette saga dépeint avec justesse le combat d’un groupe culturel pour ses droits des années soixante à quatre-vingt.