Biologiste de formation, le photographe allemand Jochen Lempert construit, à travers ses tirages en noir et blanc au motif végétal, une œuvre singulière à la grande pureté formelle, entre art et science, rigueur et poésie, humour et mélancolie. Il installe son « jardin d'hiver » au Crédac à Ivry-sur-Seine, imaginant un dispositif de vitrines qui rappelle celles des cabinets botaniques.
Céline Sciamma filme un bref moment de liberté dans la vie d'une jeune femme à la veille de la Révolution. « Portrait de la jeune fille en feu », subtile histoire d'amour en clair-obscur, pose un regard sur la condition féminine de l'époque et livre une éclatante réflexion sur l'art du portrait à travers la relation que noue la peintre avec son modèle. Splendide.
La maison des arts de Malakoff prolonge avec délice l'invitation à entrer dans le monde merveilleusement bordeline et désormais musical de Louise Pressager, juste miroir de nos névroses. Usant d'un langage visuel simple et d'une économie de moyens formels, elle interroge notre quotidien avec une fausse candeur pour mieux en révéler l'absurdité. Salutaire !
A Lausanne, le Musée de l'Elysée invite à regarder la fabrique de l'histoire en entrant dans l'intimité de René Burri. « L'explosion du regard », exposition pensée comme une déambulation dans les archives du photographe suisse, dessine un voyage intérieur à l'écoute du monde. Celui qui voulait être cinéaste préférait au moment décisif capturer la séquence qui y conduisait.
A Paris, la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois expose les travaux récents de Pilar Albarracin qui poursuit son exploration critique et politique de l'identité espagnole à travers la Semaine Sainte de Séville. « No apagues mi fuego, déjame arder » puise dans le folklore andalou pour mieux le subvertir et revendique, avec une gravité nouvelle, la part des femmes dans l'histoire collective.
Le Frac Lorraine expose un corpus inédit en France d'œuvres de Christina Ramberg, qui entre en dialogue avec des pièces d'artistes issus de générations et d'univers différents. « The making of Husbands » interroge les principes qui sous-tendent l'interdépendance entre corps et environment et révèle l'étonnante contemporanéité de l'artiste américaine.
L'artiste belge Edith Dekyndt expérimente les possibles afin d'augmenter notre capacité à regarder le monde autrement. Au Grand Café - Centre d'art contemporain de Saint-Nazaire, elle réinvente l'installation « The Black, The White, The Blue » conçue pour la Kunsthaus d'Hambourg, qui suit l'évolution de la matière sous l'effet du temps pour composer un récit poétique et politique.
Le Musée d'art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole explore la dimension performative des artistes de l'Arte Povera. A travers une centaine d'œuvres, « Entrare nell'Opera » donne à voir leurs multiples actes et évènements qui, recontextualisés, entrent en résonance avec les revendications sociales et politiques de l'Italie des années 1960-70.
L'artiste autrichien Lois Weinberger est décédé à Vienne le 21 avril 2020. Autodidacte, fils de paysans, il a consacré sa vie à la libération des rudérales, développant une nouvelle approche des rapports entre culture et nature pour faire de la société des plantes le miroir de celle des humains. Retour épistolaire sur une oeuvre immense à travers cette lettre de remerciement.
Lauréat du Prix des Amis du Palais de Tokyo 2018, l'artiste marseillais Nicolas Daubanes interroge, à travers le dessin et la sculpture, les formes de résistance dans le récit des manifestations populaires qui font l'histoire des luttes sociales. De la Commune de Paris aux actions récentes en faveur des droits des minorités, c'est bien l'urgence du présent qui résonne.
En poursuivant votre navigation sur Mediapart, vous acceptez l’utilisation de cookies contribuant à la réalisation de statistiques et la proposition de contenus et services ciblés sur d'autres sites.