À la MECA, l'exposition inaugurale du FRAC Nouvelle-Aquitaine a fait la part belle aux acteurs d'une région désormais immense à l’occasion d’une carte blanche. Retour sur «Il est une fois dans l'ouest», voyage plastique à la découverte d'une géographie nouvelle, qui a dévoilé le portrait en creux d’une institution dont la vocation première reste la collaboration avec le territoire.
Le collectif lausannois GREMAUD/GURTNER/BOVAY débarque au Théâtre de la ville à Paris avec "Pièce", un spectacle qui montre des gens qui jouent des gens qui jouent une pièce. En donnant à voir les interactions humaines à l'oeuvre en même temps au sein d'un groupe de pratique amateur, ils inventent une mise en abîme offrant une succulente relecture des codes du théâtre.
Premier film de la photographe Laura Henno, «Koropa» suit l'apprentissage d'un enfant passeur dans l'archipel des Comores et rend compte des aberrations de la République qui, en appliquant aveuglément les lois de la métropole à Mayotte, précipite des milliers de personnes dans l'illégalité. Sublime et terrifiant voyage initiatique, «Koropa» interroge les limites de l'humanité.
A la fois installation immersive et œuvre d'art totale, "Messe grise" de Dominique Blais convoque la sacralité originelle de la chapelle du Genêteil à Château-Gontier à la faveur d'un triple dispositif, sculptural, pictural et musical. L'artiste compose une œuvre grandiose et inquiétante, à la lisière du monde, là où se terrent les fantômes.
Comment se construit-on dans le déracinement de l’exil? Comment grandir avec un héritage culturel nourri de larmes ? Quelle place accorde-t-on dans notre société aux enfants de la guerre nés ailleurs ? "Place" de Tamara Al Saadi conte l'apprentissage de Yasmine, jeune adolescente dont la famille est réfugiée à Paris depuis la Guerre du Golfe. Formidable et nécessaire.
Falk Richter livre une œuvre polyphonique révélant une Europe des peuples qui s'invente dans l'expérience affective d'un vivre ensemble transnational, en marge de celle du marché commun, où la libre circulation des biens semble privilégiée par rapport à celle des personnes. Ethérée, sourde, déshumanisante, elle favorise la montée d'un fascisme contre lequel elle s'est pourtant construite.
A Arles, Mohamed Bourouissa est revenu sur quinze ans de création artistique, permettant d'appréhender dans son ensemble une œuvre jusque-là présentée par fragments, traversée par des problématiques contemporaines récurrentes. A Gennevilliers, il est le commissaire de l'exposition «Désolé», une excuse qui fait écho à l'histoire de la représentation et des identités.
Inauguré le 4 octobre dernier dans le jardin des Champs-Elysées, le «Bouquet of Tulips» de Jeff Koons, offert par les États-Unis à la ville de Paris en hommage aux victimes des attentats de 2015, a suscité bien des polémiques. Des intérêts quelque peu divergents des décisionnaires à son opacité financière, le projet, signe des temps, multiplie les petits arrangements avec les morts.
La Fondation Henri Cartier-Bresson rendait hommage à Wright Morris dans une exposition donnant à voir sa double vision de l'Amérique, à la fois littéraire et photographique, les images saisissant pour lui ce qu'il tentait de «capturer avec des mots». «L'essence du visible» met au jour l'invisible en faisant surgir la figure humaine, pourtant absente, du moindre élément.
Disparu en 2013 à l'âge de quarante-sept ans, Cristof Yvoré a construit une œuvre sensible et personnelle, affranchie des codes et tendances de la peinture, hors du temps. A Marseille et Clermont-Ferrand, un corpus d'une soixantaine de pièces permet d'en appréhender l'essence. Celle d'une traversée intérieure, à l'abri du monde, qui interroge ce que peindre veut dire aujourd’hui