Avec «D'autres», Tiphanie Bovay-Klameth signe un premier spectacle en forme de performance où seule en scène, elle incarne les membres d'un village vaudois. D'une tépidité toute romande, elle manie un humour à contre temps qui désamorce les peines et magnifie les joies d'une vie quotidienne en forme d'autofiction où le point de départ, le deuil d'un père se meut en hommage à la communauté.
A l'occasion des dix ans de sa création, Nanterre-Amandiers propose une reprise salutaire de « La mélancolie des dragons », pièce majeure de Philippe Quesne où l'on retrouve toutes les obsessions qui vont façonner une œuvre singulière dominée par une incommensurable poésie des petits riens, oscillant entre spleen sardonique et désir constant de création plastique.
La rétrospective Irving Penn qui vient de s'achever au Grand Palais a permis de redécouvrir l'ensemble d'une œuvre qui va au-delà des portraits de célébrités ou des clichés de mode que l'on connait. En 1948, à l'issue d'une séance de travail à Lima, il part seul à Cuzco où il réalise une série d'images aussi fascinante que troublante. Retour au pied du Machu Pichu dans les pas du photographe.
A La Commune, CDN d'Aubervilliers, Marion Siéfert propose une relecture de nos vies à l'heure des réseaux sociaux. "2 ou 3 choses que je sais de vous" interroge notre rapport aux images en nous projetant dans le monde chimérique de nos vies réinventées et compose une histoire intime de notre société sous surveillance où réel et virtuel se rejoignent. Un portrait du public d'aujourd'hui.
La galerie Agathe Gaillard consacre une exposition à la couleur dans l'œuvre de Claude Iverné dont un simple accident de tirage érigé en protocole va définir les teintes sourdes d'une gamme chromatique où les nuances semblent incarner un refus du manichéisme. Se méfiant très tôt de la couleur jugée trop réaliste, il propose avec sa palette singulière proche du pastel une autre lecture du monde.
Avec "El Baile", Mathilde Monnier et Alan Pauls réinterprètent "le Bal" créé en 1981 par le Théâtre de Campagnol. Les corps des danseurs se font passeurs de quarante ans de l'histoire récente de l'Argentine rythmée par une musique populaire tour à tour réjouissante et inquiétante, exacte reflet des vicissitudes du passé d'un pays où l'approche sensorielle l'emporte sur la temporalité du récit.
L'exposition "Photographisme: William Klein, Gérard Ifert, Wojciech Zamechcznik" proposée par la galerie de photographies du Centre pompidou permet de (re)découvrir l'étonnante et prolifique production du suisse Gérard Ifert qui s'articule autour du graphisme, du design et de la scénographie. Retour sur une carrière d'exception.
Le collectif Marthe décortique l'histoire des sorcières et montre comment l'Etat s'est servi des procès en sorcellerie pour contrôler le corps des femmes. Souvent drôle, «Le monde renversé» révèle néanmoins que notre civilisation n'a pas hésité à bruler des femmes pour sauvegarder un pouvoir phallocrate et éclaire avec originalité les émancipations féministes d'aujourd'hui.
Avant le Théâtre de Belleville en mars prochain, la Maison des Métallos accueillait Philippe Durand venu porter la parole des Fralib. Il retrace le long combat qui les a opposés au géant européen Unilever et fait de ces salariés unis, armés de leur seul courage leur permettant de rester debout face à la multinationale, des héros de notre temps qui ouvrent la voie de tous les possibles.
La tribune du Monde du 10 janvier signée par une centaine de femmes dénonce la dictature née du mouvement #BalanceTonPorc. Rejetant la délation et la "haine des hommes" à qui elles accordent la liberté de les importuner, la majorité des signataires vient du monde culturel. Et si la jouissance des libertés qu'elles défendent n'était qu'un privilège de classe ?