L'artiste plasticien François-Xavier Courrèges propose avec l'ouvrage "Vague souvenir", un voyage empreint de nostalgie et d'émoi à la redécouverte des papiers peints oubliés des années 1970, nouveaux réceptacles d'images anonymes de corps masculins immémorés qui sont autant de vies ainsi restaurées. Aperçu de ces madeleines éminemment freudiennes.
La galerie Françoise Paviot présente une cinquantaine de planches photographiques d'Eadweard Muybridge aux sujets humains ou animaux. Extraites du recueil-somme "Animal locomotion" publié en 1887 par le photographe britannique, elles analysent pour la première fois le mouvement des corps grâce à la réunion de plusieurs appareils à déclenchement automatique. Retour sur une révolution technique.
Au Théâtre de la Cité internationale, Robyn Orlin fait de Benjamin Pech un danseur étoile qui incarne le Roi Soleil dans un savant jeu de miroir où il est question du sort réservé aux migrants en Europe. Sous des allures potaches et hétéroclites, "Oh Louis..." se révèle une oeuvre poétique au discours éminemment politique.
En montrant les travaux de sept photographes aux parcours et époques différents, la galerie Les Douches propose autant de regards singuliers sur soixante-dix ans de la vie de la communauté afro-américaine de Chicago, de 1940 à aujourd'hui. Cependant l'absence de photographe noir est pour le moins troublante à l’heure où une nouvelle conscience noire américaine se fait entendre.
Avec « Je suis un pays », Vincent Macaigne signe un manifeste politico-poétique dans lequel l’humanité décadente n’a d’autre choix que de disparaître pour mieux se réinventer. Une œuvre-somme éprouvante mais nécessaire où le discours révèle toutes les aliénations de notre époque. Une pièce grandiose qui terrifie.
L'impossible liaison d'un couple mixte rattrapé par le passé dont il est l’héritier annonce le drame à venir. De ce récit polymorphe où les non-dits et les faux-semblants se font douloureusement écho, Wajdi Mouawad tire une fresque contemporaine qui trouve son origine dans les tragédies de l'Occident au XXè siècle. Bouleversant.
A la MC 93 de Bobigny, Monika Gintersdorfer, Franck E. Yao et le collectif LA FLEUR s'inspirent très librement de « La fille aux cheveux d’'or » de Balzac pour proposer une exploration nocturne de Paris à la découverte de ces nouveaux aristocrates venus d'Afrique. Ces rois de la nuit qui dépensent sans compter « pour faire chic » redonnent à Paris le sens de la fête.
Les quatre jeunes comédiennes performant "Désobéir" sont autant de portraits de femmes en résistance qui prennent possession du plateau de La Commune, CDN d'Aubervilliers, leur ville. Mis en scène par Julie Berès, elles incarnent ces femmes d'à côté dont le poids de l'héritage et les assignations sociales pèsent sur celles qui rêvent de s'inventer autrement.
Lauréate du Grand prix du Salon de Montrouge au printemps dernier, Marianne Mispelaëre donne à voir, pour sa première exposition à la galerie Martine Aboucaya, son obsession des langues ou plutôt de celles qui disparaissent."Echolalia" répète combien le langage n'est pas seulement un moyen de communiquer mais, parce qu'il est système, de structurer notre façon de regarder le monde.
Au Théâtre de Belleville, Nicolas Kerszenbaum compose avec « Swann s'inclina poliment », un conte musical sur les différences sociales où le microcosme des soirées chez les Verdurin illustre les ambitions de chacun et propose une critique contemporaine du capitalisme en plaçant le texte de Proust sous la bienveillance de Karl Marx.