Un an après « Eldeweiss (France Fascisme) », Sylvain Creuzevault revient à l’Odéon avec « L’esthétique de la résistance » adapté du roman-monde de Peter Weiss, l’itinéraire d’un jeune ouvrier communiste allemand qui devient écrivain, est aussi le récit de la résistance allemande au nazisme à l’heure où l’Occident sombre à nouveau dans le fascisme. Magistral et salutaire.
À Paris, le Théâtre de la Bastille accueille, dix ans après sa création, « Antoine et Cléopâtre », pièce emblématique de Tiago Rodrigues, histoire d’un amour fou porté à son incandescence par le duo de chorégraphes Sofia Dias et Vítor Roriz qui, à travers leur corps et leurs mots, parviennent à donner chair à ce couple mythique. Éblouissant.
Dans un restaurant chic d’une mégapole d’Europe, un couple célèbre son anniversaire de mariage en compagnie d’un autre, avant de converser avec celui de la table d’à côté. En adaptant la pièce d’Harold Pinter 25 ans après sa création, métaphore de l’arrogance et de la vulgarité des puissants, Hubert Colas démontre la persistance d’une société égoïste basée sur des valeurs faussement démocratiques.
Figure incontournable de la photographie japonaise, Daido Moriyama développe, au milieu des années soixante, un langage visuel nouveau faisant la part belle au flou et à la déformation du réel, qui va transformer la façon d'appréhender le médium. La remarquable rétrospective que lui consacre Photo Élysée à Lausanne plonge le visiteur dans soixante ans de création frénétique et tourmentée.
À Saint-Etienne, la galerie Ceysson & Bénétière présente le premier volet d’une importante exposition monographique consacrée à l’œuvre d’Aurélie Pétrel, qui émancipe l’image photographique du mur pour la rendre tridimensionnelle, mettant le corps du visiteur en mouvement autour de l’image en ronde-bosse.
À Sète, le musée Paul Valéry met « en regard » deux expositions monographiques dont l’une est consacrée à Nazanin Pouyandeh. Réunissant une quarantaine de peintures réparties en trois espaces thématiques, l’exposition propose une traversée dans l’œuvre de l'artiste d’origine iranienne et témoigne de son intense plaisir de peindre.
Un ancien cancre et une ex première de la classe décident, une fois devenus parents d’élèves, de faire un spectacle sur l’école publique et son avenir. Entre théâtre documentaire et autofiction, Jana Klein et Stéphane Schoukroun mettent en scène « Notre école (tragi-comédie) » qui, si elle rend hommage aux enseignants, alerte aussi sur l’urgence.
Le musée du Louvre interrogeait il y a quelques jours encore l’omniprésence des fous dans l’art et la culture occidentale à travers une exposition inédite et foisonnante réunissant trois cents œuvres du Moyen Âge aux romantiques. Capable du pire comme du meilleur, le fou est tour à tour celui qui divertit, met en garde, dénonce, inverse les valeurs.
Dans un futur indéfini mais qui vient après la catastrophe, ceux qui restent, sobres et décroissants par nécessité vitale, rêvent cependant toujours d’abondance. « Cornucopia », second opus « d’autres mondes possibles », évolue dans un décor où se confondent agora et arène, où la société, héritière de croyances et coutumes, oscille entre libertés et contraintes.
À Anvers, le FOMU présente une rétrospective d’envergure de la photographe américaine à travers deux expositions permettant de couvrir cinquante ans de carrière. À « Early works » qui rend compte de ses débuts répond « Anti-fashion » qui illustre sa fascination pour la mode, dressant une critique féroce du milieu en remettant en question les canons de beauté établis.