Avec "El Baile", Mathilde Monnier et Alan Pauls réinterprètent "le Bal" créé en 1981 par le Théâtre de Campagnol. Les corps des danseurs se font passeurs de quarante ans de l'histoire récente de l'Argentine rythmée par une musique populaire tour à tour réjouissante et inquiétante, exacte reflet des vicissitudes du passé d'un pays où l'approche sensorielle l'emporte sur la temporalité du récit.
L'exposition "Photographisme: William Klein, Gérard Ifert, Wojciech Zamechcznik" proposée par la galerie de photographies du Centre pompidou permet de (re)découvrir l'étonnante et prolifique production du suisse Gérard Ifert qui s'articule autour du graphisme, du design et de la scénographie. Retour sur une carrière d'exception.
Le collectif Marthe décortique l'histoire des sorcières et montre comment l'Etat s'est servi des procès en sorcellerie pour contrôler le corps des femmes. Souvent drôle, «Le monde renversé» révèle néanmoins que notre civilisation n'a pas hésité à bruler des femmes pour sauvegarder un pouvoir phallocrate et éclaire avec originalité les émancipations féministes d'aujourd'hui.
Avant le Théâtre de Belleville en mars prochain, la Maison des Métallos accueillait Philippe Durand venu porter la parole des Fralib. Il retrace le long combat qui les a opposés au géant européen Unilever et fait de ces salariés unis, armés de leur seul courage leur permettant de rester debout face à la multinationale, des héros de notre temps qui ouvrent la voie de tous les possibles.
La tribune du Monde du 10 janvier signée par une centaine de femmes dénonce la dictature née du mouvement #BalanceTonPorc. Rejetant la délation et la "haine des hommes" à qui elles accordent la liberté de les importuner, la majorité des signataires vient du monde culturel. Et si la jouissance des libertés qu'elles défendent n'était qu'un privilège de classe ?
Caroline Guiela Nguyen met en scène des vies déracinées, des destins brisés qui tentent de se reconstruire. En quatre actes et quarante ans d'aller-retour constants, ce récit nécessaire et émouvant raconte l'histoire du Vietnam et celle de sa communauté d'exilés en France à travers les histoires intimes d'individus hantés par les fantômes du passé colonial.
A Gentilly, la Maison de la Photographie Robert Doisneau consacre la première rétrospective française au photographe Stephen Shames dont l'œuvre, dominée par sept années aux côtés du mouvement d'émancipation radical des Black Panthers, rend compte de l'assourdissante inégalité d'une nation, bien loin du rêve américain.
En choisissant de débuter le regard croisé entre les photographies de Serrano et les oeuvres de sa collection permanente par les toiles de Courbet, le Petit Palais souligne l'oeuvre capitale du peintre dans l'invention de la peinture moderne au milieu du XIXè siècle en même temps qu'il prend acte du conformisme des oeuvres récentes du photographe américain.
Sous le titre "Prophet's time", la galerie municipale Julio Gonzalez d'Arcueil accueillait jusqu'au 22 décembre les travaux récents de Jean-Benoît Lallemant. Donnant corps à ses obsessions à l'aide des ressorts plastiques à sa disposition, il évoque les maux de notre temps. Ses créations sont autant de prophéties alertant sur l'avenir immédiat du monde.
A l’aide du médium vidéo, Ali Kazma montre l’habilité des hommes à transformer le monde. Il documente les lieux de ces interventions en cours ou témoignant d’une action passée dans ses films. Rassemblés au Jeu de Paume sous le titre de “Souterrain”, ils donnent à voir une oeuvre qui, à la manière d’une archive, enregistre la condition humaine.