L’exposition "Urban riders" présentée au Musée d'art moderne de la ville de Paris relate la rencontre de Mohamed Bourouissa avec des cavaliers afro-américains de Philadelphie, point de départ d'un récit qui aboutira à la réalisation du film "Horse Day". A travers ce conte à la fois poétique et analytique, l'artiste s'attache à déconstruire les mythes qui ancrent les stéréotypes dans nos sociétés.
La rétrospective que consacre le Jeu de Paume à Susan Meiselas montre la place prépondérante qu'occupe le travail de terrain dans sa démarche. Connue pour son travail en Amérique centrale à l'époque des révolutions, elle compose une œuvre protéïforme à l’écoute des mutations de son époque, à l'image de deux fascinantes séries dans lesquelles elle pose son regard singulier sur l'industrie du sexe.
Avec «D'autres», Tiphanie Bovay-Klameth signe un premier spectacle en forme de performance où seule en scène, elle incarne les membres d'un village vaudois. D'une tépidité toute romande, elle manie un humour à contre temps qui désamorce les peines et magnifie les joies d'une vie quotidienne en forme d'autofiction où le point de départ, le deuil d'un père se meut en hommage à la communauté.
A l'occasion des dix ans de sa création, Nanterre-Amandiers propose une reprise salutaire de « La mélancolie des dragons », pièce majeure de Philippe Quesne où l'on retrouve toutes les obsessions qui vont façonner une œuvre singulière dominée par une incommensurable poésie des petits riens, oscillant entre spleen sardonique et désir constant de création plastique.
La rétrospective Irving Penn qui vient de s'achever au Grand Palais a permis de redécouvrir l'ensemble d'une œuvre qui va au-delà des portraits de célébrités ou des clichés de mode que l'on connait. En 1948, à l'issue d'une séance de travail à Lima, il part seul à Cuzco où il réalise une série d'images aussi fascinante que troublante. Retour au pied du Machu Pichu dans les pas du photographe.
A La Commune, CDN d'Aubervilliers, Marion Siéfert propose une relecture de nos vies à l'heure des réseaux sociaux. "2 ou 3 choses que je sais de vous" interroge notre rapport aux images en nous projetant dans le monde chimérique de nos vies réinventées et compose une histoire intime de notre société sous surveillance où réel et virtuel se rejoignent. Un portrait du public d'aujourd'hui.
La galerie Agathe Gaillard consacre une exposition à la couleur dans l'œuvre de Claude Iverné dont un simple accident de tirage érigé en protocole va définir les teintes sourdes d'une gamme chromatique où les nuances semblent incarner un refus du manichéisme. Se méfiant très tôt de la couleur jugée trop réaliste, il propose avec sa palette singulière proche du pastel une autre lecture du monde.
Avec "El Baile", Mathilde Monnier et Alan Pauls réinterprètent "le Bal" créé en 1981 par le Théâtre de Campagnol. Les corps des danseurs se font passeurs de quarante ans de l'histoire récente de l'Argentine rythmée par une musique populaire tour à tour réjouissante et inquiétante, exacte reflet des vicissitudes du passé d'un pays où l'approche sensorielle l'emporte sur la temporalité du récit.
L'exposition "Photographisme: William Klein, Gérard Ifert, Wojciech Zamechcznik" proposée par la galerie de photographies du Centre pompidou permet de (re)découvrir l'étonnante et prolifique production du suisse Gérard Ifert qui s'articule autour du graphisme, du design et de la scénographie. Retour sur une carrière d'exception.
Le collectif Marthe décortique l'histoire des sorcières et montre comment l'Etat s'est servi des procès en sorcellerie pour contrôler le corps des femmes. Souvent drôle, «Le monde renversé» révèle néanmoins que notre civilisation n'a pas hésité à bruler des femmes pour sauvegarder un pouvoir phallocrate et éclaire avec originalité les émancipations féministes d'aujourd'hui.