Commençons par les bonnes. Marcial Di Fonzo Bo est nommé à la direction du Quai à Angers laissé à quai par Thomas Jolly. Et Julie Delille quitte son village du Berry pour aller diriger le Théâtre du Peuple à Bussang dans les Vosges. Et les mauvaises ?…
Après la création à Genève, le Festival d’Avignon s’appétait à accueillir « Les émigrants » d’après W.G Sebald,le nouveau spectacle de l’immense artiste polonais Krystian Lupa. Il n’en sera rien. La direction de la la Comédie de Genève a annulé le spectacle à quelques jours de la première. Colère, tristesse et sidération.
A côté des gros spectacles attendus au tournant du ravissement ou de la déception, le Printemps des Comédiens aime tisser des fils plus ténus, secrets ou accidentels. C’est le cas, cette année, à Montpellier avec ces « seul.e en scène » qui n’en sont pas.
Troublant, éclatant autant qu’éclaté, « Extinction »,le nouveau spectacle de Julien Gosselin , emprunte son titre à Thomas Bernhard, dialogue à Vienne avec Arthur Schnitzler et Hugo von Hofmannsthal. Beau comme un impossible adieu, bouleversant comme une dernière larme après l’amour
En ouverture du Printemps des comédiens, Ivo van Hove met magnifiquement en scène deux textes d’Ingmar Bergman, « Après la répétition « et « Persona », deux histoires de théâtre réunissant une distribution d’une irradiante justesse.
Sylvain Creuzevault met magistralement en scène le grand livre de Peter Weiss avec le groupe 47, la promotion sortante du TNS : jeu, scénographie, costumes, régie son, lumière et plateau. Inoubliable. Pour elles, pour eux, pour tous ceux qui seront traversés par ce voyage au coeur battant et bafoué du XXeme siècle.
Joël Jouanneau revient à la mise en scène pour mettre en scène l’actrice qu’il connaît bien dans un texte extrême et premier de Patrick Bouvet dont il admire la musicalité
Le festival Théâtre en mai, tradition ancrée du CDN de Dijon, ouvre la saison des festivals avec une programmation internationale et française qui entend saisir le pouls du temps présent. C’est le cas de « Clownstrum » premier temps fort de la manifestation.
La nouvelle pièce de Simon Falguières raconte une multitude de vies en une, avec des guerres, des théâtres, des continents et même une baleine bleu, le tout joué par un seul acteur, Falguières lui-même, en tête à tête avec un décor retors. On ne naît pas comme lui dans le théâtre, impunément. On s’y love.
Gérard Watkins a écrit et mis en scène « Voix » à partir de travaux de psychiatres hollandais sur ceux et celles qui entendent des voix ainsi qu’à partir d’improvisations avec de jeunes acteurs et Valérie Dréville. Une étrange et fascinant voyage.