Arbre à gammes

Un rire geyser. Ma réaction en tombant sur cette vidéo. J’ai trouvé que la parodie était excellente. Et si tu l’étais ? Quoi ? Transphobe. La question que je me suis posée en apprenant que cette vidéo avait fait l'objet de dépôts  de plaintes pour transphobie. Une parodie transphobe ?

Racisé un jour, racisé toujours. Comme un contrat impossible à casser. Si je ne me trompe pas ; vous ne l’avez pas signé. D’autres ont décidé que vous étiez racisé. Souvent une désignation bienveillante. Mais vous ne pourrez pas revenir en arrière. Impossible de vous désengluer de cette appellation. Une sorte de traçabilité permanente. Racisé même sur sa pierre tombale ou en poussières ?

Dommage qu’ils ne peuvent rien dire. On en saurait beaucoup sur notre humanité. Son pire et son meilleur. Leur mémoire est pleine à craquer. Ce sont les plus anciens du monde. En tout cas, d’après les calculs des experts. Eux n’ont jamais compté les années. Se contentant de chaque jour et nuit. Vivant au rythme des saisons. Sous la même parcelle de ciel. Des témoins muets.

Déjà des longueurs sur le titre. Parfois l’impression de trop en dire. Ou mal. Que du bavardage. Atteint de la maladie de notre siècle : la commentarite chronique. Rajouter son grain de sel en boucle. La fermer et rester dans son coin ? Continuer d’être impuissant, sans l’ébruiter, ni donner de leçons?Des questions que je me pose régulièrement. Ce blog a-t-il du sens ?

Des mots en prison. Tous sont coincés dans mon corps. Je les sens en moi. Comme des milliers d’abeilles tournant dans ma tête devenue une ruche. Ils veulent sortir et se heurtent aux murs de ma chair. Impossible pour eux d’aller polliniser. Revenir avec le suc du monde pour le transformer en miel. Celui d’une jeune fille de vingt ans. Contrainte au silence.

Tout s’apprend de nos jours. Du yoga aux éléments de langage. À tous les coins de rue, on a des propositions de coaching. Sans oublier toutes les devantures pour apprendre à se faire du bien par tous les pores de sa peau. L’apprentissage en tout genre a le vent en poupe. Avec ses enseignants sincères et ses charlatans. Mais un domaine ne s’enseigne pas. Celui de la honte.

La tête baissée. Face à lui, une foule hurlante. Balançant des salves d'insultes. La tête baissée est peut-être une vraie ordure. C’est possible que nous puissions nous retrouver dans cette foule.  Le poing levé à hurler sale… ou sale…  Que de la colère verbale. Le pire de notre humanité a toujours débuté par des mots. Et la pensée ( son absence ?) en meute.

La vieille femme s’est assise à côté de moi dans le train. Un moulin à paroles. Vous savez, j'ai... j'ai peur. Elle balance cette phrase et continue de parler. Sans plus d'explications. Je la dévisage. Elle a un sourire permanent. Heureuse de parler. De quoi avez-vous peur ? Je ne sais pas. Elle a un petit sourire gêné. Mais j’ai peur quand même. Elle reprend le fil de son propos. Enjouée.

Dernière carte postale dans notre boîte aux lettres. Un jour, ça arrivera. Et plus aucune carte postale ne partira. Peut-être aujourd'hui la dernière envoyée à notre adresse. Je ne crois pas. Encore quelques dinosaures de mon genre dans mon entourage. Quand sera expédiée la dernière carte postale du monde ? Dans ce siècle ? Le prochain ? Quand la dernière carte postale du monde ?

Un corps d’enfant désarticulé. Ses jambes flottent dans le vide. Mon premier réflexe est de détourner les yeux. Une vision insupportable en pleine gueule. Hallucination ? Parfois, les effets du travail nocturne sur clavier. Une manipulation via IA  ? Je finis par reposer les yeux sur l’écran. Fiction ou réalité ?