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Billet de blog 12 janvier 2016

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Vichy, la parenthèse, les indésirables (14)

Où je tente de donner des éclaircissements sur le contenu des deux lettres que ma mère a écrite à mon père lorsqu'il était à Saint Gaudens.

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Pour le reste de la lettre, il y a des éclaircissements que je peux fournir. Olga est la femme de Jascha, frère de mon père. Odette est une amie intime de ma mère connue à Montpellier. Germaine était la « bonne » de mes parents à Pontarion et elle les a suivis à Bourganeuf. Mon frère Daniel a bien connu Françoise Gorovit, sans aucun doute la fille de Madame Gorovit. Monsieur Tarnaud, on disait Maître Tarnaud, était avocat à Bourganeuf. Mes parents étaient très liés à la famille Tarnaud, malgré de grandes divergences d’opinions politiques. Pour faire court, Maître Tarnaud était de droite, mais même lorsque cela pouvait paraître dangereux, il manifestait son amitié à mes parents. Je me souviens bien des quatre enfants Tarnaud qui étaient plus âgés que moi, on les voit sur les photos avec mon frère ou ma sœur.

Je n’ai jamais entendu parler des Clédière.

La « Cooper », c’était l’entreprise qui s’appelait aussi la Coopération Pharmaceutique Française en abrégé COOPER, qui permettait de passer des annonces et qui surtout fabriquait des médicaments, ce qui est encore le cas.

Comme on peut le constater ma mère faisait tout son possible pour travailler. Finalement, elle a pris la gérance de la pharmacie Cluzaud à Bellac jusqu’à la démobilisation de mon père.

À la mi-juillet alors qu’elle travaillait encore dans cette pharmacie elle a reçu une Fiche de la Croix Rouge

Liouba, sa plus jeune sœur cherchait à avoir de ses nouvelles. Cela signifiait que Liouba elle, elle était vivante… Elle habitait 25 boulevard Raina à Riga, elle s’appelait Tarantof.

Voici une partie de ce que mon frère Daniel m’a raconté :

À la déclaration de guerre papa a été mobilisé et maman a remplacé un pharmacien, mobilisé lui aussi, à Bellac en Haute-Vienne. Nous occupions une grande maison à Bellac. Nous avons rendu visite plusieurs fois à papa qui était militaire à Saint-Gaudens. Pendant l’exode des Belges ont afflué à Bellac et toute notre famille de Normandie est venue dans notre nouvelle maison. Il y avait Jascha et Olga, leurs enfants Ariel et Annie, Rahia et Gricha, leurs enfants Jacques et Roger. Ils se disputaient beaucoup. Georges et Fanny Melamed se sont réfugiés à Limoges et ma nounou Germaine est partie travailler chez eux. Ils avaient deux filles, Assia et Jeannine (née le 3 février 1940), toute petite.

 Après la démobilisation, papa est redevenu médecin à Bourganeuf et nous habitions à nouveau dans la même maison à la Voie Dieu. Je suis allé à l’école maternelle à Bourganeuf. Mon institutrice, c’était Madame Aubreton. Au début j’étais beaucoup dans ses jupes, et pendant les récréations elle me tenait par la main.

 Rahia qui vivait en Normandie était une sœur de mon père que je n’ai jamais rencontrée ou alors j’étais trop petit pour en avoir des souvenirs. Jascha leur plus jeune frère qui vivait en Normandie lui aussi, venait régulièrement à Bourganeuf. Il était ingénieur chimiste, il travaillait dans une sucrerie et il jouait de la contrebasse dans les bals du samedi soir. Il venait avec sa guitare et lorsque mon père sortait son violon pour jouer avec lui, c’était la fête. J’ai joué du piano et de l’harmonica avec lui alors qu’il m’accompagnait à la guitare. Jascha était très patient avec moi et il m’apprenait à jouer en mesure ce qui était difficile pour moi, ce qui l’est encore… Mon grand succès à l’harmonica, j’étais déjà grand, c’était « Le bleu de l’été », « Le temps d’une larme, le temps d’un soupir…». Cette chanson était tirée de la musique du film « Alamo » composée par Dimitri Tiomkin. En réalité les paroles disaient « un sourire », pas « un soupir ».

Annie, la fille de Jascha, m’a dit que lorsqu’ils étaient à Montpellier son père et le mien faisaient la manche de temps en temps, je ne sais pas si je dois le croire.

 Georges Melamed et mon père affirmaient avoir un lien de parenté mais ils ne pouvaient ni l’un ni l’autre préciser lequel. Georges et Fanny, sa femme, étaient comme mon père originaires d’Akkerman. Il paraît que Georges et Fanny se connaissaient depuis l’enfance. Je n’ai vraiment fait la connaissance de leurs filles Assia et Jeannine que beaucoup plus tard. J’ai accompagné Assia, dans la faible mesure de mes moyens, lorsqu’elle a entrepris de faire reconnaître Germaine comme Juste et c’est après que j’ai commencé à fréquenter sa sœur Jeannine. Les années 2000 commençaient !

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