Les quartiers dits sensibles sont l'objet de tous les fantasmes. Mais que dire des établissements scolaires qui y sont implantés? Les portraits d'élèves et de profs sont souvent caricaturaux. Et aux1
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médias, on reproche à juste titre, de ne se déplacer qu'en cas de problème grave.
Qu'en est-il au quotidien? Ici, ce sont les acteurs eux-mêmes qui racontent: leurs doutes, leurs espoirs, leurs angoisses, leurs projets. Petites anecdotes ou réflexions de fond, il se livrent, parfois anonymement, pour être plus libres de leur parole.
Profs, assistantes sociales, infirmiers ou surveillants, il décrivent sans complaisance ni angélisme la vie de leur établissement, voire de leurs élèves. Et démontrent qu'il n'y a pas que les quartiers qui sont sensibles.
Après une semaine de blocage de leur établissement, des enseignants mobilisés du collège République de Bobigny (Seine-Saint-Denis) tirent la sonnette d'alarme: malgré un classement «Rep+», les moyens sont en baisse pour la rentrée 2015. « Pour tout le département », ils demandent « la baisse des effectifs dans les classes, la stabilité des personnels, des moyens à hauteur des besoins ».
Dans l'entourage de la ministre de l'éducation nationale on parle d'un « signal fort ». La mesure numéro 4 proposée par le comité interministériel vendredi 6 mars afin de « renforcer la mixité sociale » met les éducateurs prioritaires en émoi. 300 euros de prime supplémentaire viendraient récompenser celles et ceux qui décident de rester plus de 8 ans dans les établissements les plus difficiles (voir ici).
Alors que les académies communiquent, très progressivement et par l'intermédiaire des maires des communes concernées, la liste des établissements finalement inclus dans la nouvelle carte de l'éducation prioritaire, les exclus des ZEP se mobilisent.
Dans une longue interview à paraitre jeudi 6 novembre dans l'Obs et peu avant l'annonce de son plan de lutte contre le décrochage scolaire, à la question "Comment faites-vous pour aider Créteil sans ulcérer Toulouse ?" Najat Vallaud Belkacem a eu cette réponse : "Je trouve qu’on a un déficit de communication sur la réalité de l’école" (voir ici).
Dans les établissements ZEP de France, depuis la nuit du 23 septembre, les enseignants font tous le même cauchemar. Ils rêvent qu'ils vont faire partie des établissements sortis de l'éducation prioritaire.
Lors de sa conférence de presse, le président Hollande a cru bon de rappeler que l'éducation « était toujours une priorité du gouvernement ». Dans le même temps, il a annoncé un nouveau « grand plan numérique dès le collège pour la rentrée 2016 » (voir ici). La priorité se résumerait-elle donc à numériser notre école ?