Les quartiers dits sensibles sont l'objet de tous les fantasmes. Mais que dire des établissements scolaires qui y sont implantés? Les portraits d'élèves et de profs sont souvent caricaturaux. Et aux1
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médias, on reproche à juste titre, de ne se déplacer qu'en cas de problème grave.
Qu'en est-il au quotidien? Ici, ce sont les acteurs eux-mêmes qui racontent: leurs doutes, leurs espoirs, leurs angoisses, leurs projets. Petites anecdotes ou réflexions de fond, il se livrent, parfois anonymement, pour être plus libres de leur parole.
Profs, assistantes sociales, infirmiers ou surveillants, il décrivent sans complaisance ni angélisme la vie de leur établissement, voire de leurs élèves. Et démontrent qu'il n'y a pas que les quartiers qui sont sensibles.
Au moment où Vincent Peillon affirme qu'« il va falloir mettre le paquet sur l'éducation prioritaire », une analyse de la situation sur le terrain et des premières propositions du ministre permet sinon de mettre en doute ces belles intentions, au moins de grandement les nuancer.
Le 23 octobre dernier, lors d'un entretien à l'Assemblée Nationale sur le projet de la loi de finances pour 2014 (vidéo ici), le ministre de l'Éducation nationale a fait part de son projet de décharge de service pour les enseignants en zone d'éducation prioritaire. "Ce que font les enseignants dans l'éducation prioritaire pour la Nation est considérable or il n'y a pas une heure de décharge !" a-t-il déploré. Bonne nouvelle, donc ? Ca dépend pour qui.
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Dans chacune de mes classes, depuis 5 ou 6 ans, il y a 3 ou 4 élèves silencieux, assis tout au fond, sages et perdus. Quel que soit le niveau, de la 6è à la 3è, ils me regardent et m'écoutent sagement. Fidèles, ils sont là, chaque année mais toujours aussi perdus. Ils peuvent aussi disparaître du jour au lendemain...
« Madame vous êtes de quelle origine ? » ; « Madame, votre nom ne va pas avec votre tête ! » ; « Madame, vous êtes arabe ? ». J’y ai le droit chaque année. Voilà ce qui arrive lorsqu’on a un nom d’origine maghrébine et pas le physique qui va avec, selon mes élèves - et selon la société aussi, d’ailleurs.
Les pressions pour faire baisser le niveau de nos exigences en ZEP se multiplient. L'opinion publique (voir ici), le ministère (voir ici), nos inspecteurs (voir ici), les élèves et parfois nous-mêmes, professeurs, agissons, plus ou moins consciemment, pour ne plus avoir en ZEP les mêmes objectifs et finalités qu'ailleurs.