Pour le 75ème anniversaire de la mort de James Ensor, deux expositions, au KBR et à Bozar, explorent les liens que le maitre flamand entretient avec la capitale belge. S’il est inextricablement lié à sa ville natale d'Ostende, Bruxelles a joué un rôle important dans sa vie et dans sa carrière. Il y fut notamment étudiant à l’Académie Royale durant trois années.
À Bilbao, le Guggenheim consacre une exposition monographique en forme de rétrospective à Giovanni Anselmo conçue en étroite collaboration avec l’artiste italien jusque quelques jours avant sa mort en décembre dernier. « Giovanni Anselmo. Au-delà de l’horizon » rend compte d'un corpus artistique unique loin des tendances de son époque.
Récit poétique autofictionnel, « Poupée N. » prend place dans l’intimité de la chambre d’une adolescente qui devient poupée lorsqu’elle est traversée par des voix. Seule sur scène, Grace Seri convoque des images et des objets de son enfance dans une proposition scénique à l’intensité dévorante mêlant, en les juxtaposant à la manière d’un collage, des fragments de multiples vies.
À la recherche du grand-père qui lui a donné son nom et que son père a à peine connu, Julia Perazzini mène l’enquête, incarnant tous les personnages de cette épopée familiale. « Dans ton intérieur » parle de la force d’activation des récits lorsque, investis et alimentés, ils délivrent un héritage d’une infinie puissance. L’histoire intime devient alors un espace de projection collectif.
Le musée Fabre à Montpellier célèbre l’art de Christian Jaccard en exposant la donation reçue de l’artiste franco-suisse. Avec une quarantaine d’œuvres des années soixante-dix à aujourd’hui, « Christian Jaccard. Une collection » couvre toutes les périodes d’une œuvre prolifique caractérisée par la combustion et la transmutation des matières.
À Berlin, dans le quartier populaire de Wedding, Cédric Djedje suit des associations qui se battent pour changer trois noms de rues de l’Afrikanisches Viertel où vivent aujourd'hui de nombreux Africains. Entre réel et fiction, « Vielleicht » explore à deux voix l’identité afro-descendante, la mémoire et la réparation.
À l'ENSA Bourges, l’atelier de recherche et de création « Des lieux sans lieu » travaille actuellement en partenariat avec l’ESBA d’Alger. D’une rive à l’autre, il était précédemment revenu sur l’histoire méconnue des camps de regroupement en Algérie, une recherche qui a donné lieu à l’exposition « Mille villages. Un bruit continu » à la galerie La Box et qui se poursuit au semestre prochain.
Seule en scène sur un plateau entièrement nu, Victoria Quesnel se lance dans une poursuite effrénée de liberté, une quête absolue de soi, époustouflante d’intensité et de rage. Adapté du troisième roman de Constance Debré, « Nom » est un combat, celui d’une femme contre les faux-semblants d’une société qui se ment à elle-même. À quel point peut-on vivre libre ?
Drissa rêve d’avoir un chien depuis qu’il a onze ans. Il est noir, vit avec ses parents, sa jumelle et son petit frère dans un pavillon flambant neuf de province. Le canidé symbolise la vie banale promettant l’intégration à laquelle il aspire. Avec sa langue au réalisme poétique, Éva Doumbia conte la vie d’une famille afropéenne à travers le récit initiatique implacable de l’ainé.
Sur la scène du Théâtre Silvia Monfort à Paris, Patricia Allio convoque une agora citoyenne pour porter l'acte d'accusation contre la nécropolitique migratoire de l'État français et des États européens. « Dispak Dispac'h », spectacle documentaire, active la parole pour créer un espace de résistance propice à réveiller une prise de conscience fondamentale à la survie de l’idée même d’humanité.