Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.
Paris - France
Le lien entre le califat ottoman et l’Indonésie fait rêver certains et intrigue d’autres. Entre faits historiques avérés et récits embellis, cet article explore comment ce passé lointain est parfois réinventé aujourd’hui, au croisement de la mémoire, de l’identité et de la politique.
L’Indonésie, archipel stratégique, reste largement dépendante des armements étrangers malgré ses ambitions d’autonomie. Le récent accord militaire avec la Turquie, héritière des liens historiques ottomans, illustre cette quête d’indépendance progressive face à une industrie locale encore fragile.
Dans les campagnes indonésiennes, les tengkulak jouent un rôle central en achetant les récoltes des petits paysans, leur fournissant crédits et accès au marché. Héritage du système colonial, ce réseau d’intermédiaires crée une dépendance économique durable, tandis que les coopératives, malgré leur nombre, peinent à offrir une alternative efficace.
Sous les tropiques, un nouveau mythe s’installe : celui de l’homme indonésien conquis par la femme occidentale. Sur les réseaux sociaux comme à la télévision, ces couples captivent. Mais derrière les récits romantiques se cache un miroir postcolonial où s'entrelacent exotisme, domination inversée et quête d'identité.
Sous couvert de patriotisme et de soutien à la croissance du secteur numérique indonésien, le président indonésien Prabowo conclut un accord controversé avec les États-Unis autorisant le transfert des données personnelles des citoyens indonésiens. Cette décision suscite de vives inquiétudes quant à la souveraineté numérique, à la transparence du pouvoir et à la protection des droits fondamentaux.
Et si le vrai sens de la vie n'était pas le bonheur, mais la manière de surmonter la douleur, le doute et l’absurde ? Bouddha, Jésus, Épictète et Camus, chacun à leur façon, posent la même question : comment vivre sans se trahir ? Ce texte n’apporte pas de réponses, mais relance une urgence : oser vivre autrement.
L’impôt, présenté comme un devoir civique, masque souvent une contrainte silencieuse. De l’Indonésie, où le mot pajak évoque l’extorsion, à la France, où même les pauvres paient via la TVA, ce texte interroge la frontière floue entre contribution légitime et prédation déguisée, entre César et la justice.
À Poitou-Charentes comme à Java occidental, Ségolène Royal et Dedi Mulyadi ont envisagé le recours à l'encadrement militaire pour juguler la délinquance juvénile. Deux contextes, deux visions, mais une même illusion : celle de croire que la discipline armée pourrait combler les carences sociales profondes.
La transition de l’Indonésie du féodalisme colonial vers l’État-nation reste marquée par des pratiques héritées du passé. La valorisation des « hommes forts » et le caractère autoritaire du gouvernement et des forces de l’ordre traduisent les difficultés à établir un État démocratique basé sur la séparation des pouvoirs et la souveraineté populaire.
En 2024, le président indonésien Prabowo Subianto annonçait la libération de 40 000 détenus pour alléger la surpopulation carcérale. Mais un an plus tard, les prisons restent surpeuplées à 180 % de leur capacité. Cette promesse, saluée comme un geste humanitaire, soulève des questions sur son efficacité réelle.