« Nous voulons des livres, des films qui agissent sur nous comme des corps, mille fois mieux que des corps, comme des corps vivants. » (Alban Lefranc)
« Plus on s'affronte à une construction1
…
littéraire, plus on peut déplacer les perceptions courantes, les manières de voir, et plus les conséquences sont politiques. » (Édouard Louis, à propos d'En finir avec Eddy Bellegueule)
« Je ne sais pas ce que c'est un livre. Personne ne le sait. Mais on sait quand il y en a un. » (Marguerite Duras)
Au cœur du livre de Dominique Jullien, professeure de littérature française et comparée à l'Université de Californie de Santa Barbara, il y a l'effet d'enchantement exercé sur des générations de lecteurs européens, et plus particulièrement français, par les Mille et Une Nuits - quelque chose comme l'effet-Schéhérazade.
Sur quoi fonder notre rapport identitaire au monde, aux autres, à nous-mêmes ? Quelle mince frontière sépare le réel de l’imaginaire, la vérité de la fiction ? Cette frontière existe-t-elle d’ailleurs ?Comme le dit Leo Richter, l’un des personnages de Gloire, le dernier roman de Daniel Kehlmann, « nous sommes toujours dans des histoires. (...) Des histoires dans des histoires dans des histoires. On ne sait jamais où l’une finit ni où l’autre commence ! En vérité, elles se confondent toutes. Elles ne sont clairement séparées que dans les livres ».
Dans un ouvrage, dont il n’est pas trop tard de parler (il date de 2007, mais a connu une édition mise à jour fin 2008), Christian Salmon choisit de décrire le phénomène très contemporain du « storytelling » en s’appuyant sur une enquête documentée et principalement tournée vers les États-Unis.
Romancière écossaise, née en 1965, A. L. Kennedy a été définie par The Observer comme un maître dans « l’anatomie du désespoir ». Ses romans sont des descentes aux enfers, celui du remords dans Un besoin d’absolu, celui de l’alcoolisme dans Paradis.
« A Danie en échange de son pingouin et à Claude pour son petit poussin, ces histoires que se racontent les grands enfants d’Afrique pour s’amuser la nuit autour du feu et ne pas s’endormir à cause des bêtes qui rodent. Votre ami Blaise, le poète, et son chien blanc ».
Aux Etats-Unis, les cahiers Livres des quotidiens disparaissent peu à peu. Alors que l'édition américaine subit de graves difficultés financières, le Washington Post vient de supprimer son supplément littéraire hebdomadaire,
Roland Barthes voyage en Chine du 11 avril au 4 mai 1974, en compagnie de François Wahl et d’une délégation de Tel Quel, composée de Philippe Sollers, Julia Kristeva et Marcelin Pleynet. Ils ont payé leur voyage, leur itinéraire est balisé, préétabli, fléché. Ce que Barthes appelle le « Tourisme de rois. Tout ce voyage : derrière la double vitre de la langue et de l’Agence », chargée d’accompagner les intellectuels occidentaux dans leur périple à travers la Chine, de traduire, mais aussi de faire écran.